mardi 6 octobre 2009

Lu : "Corps-machines et rêves d'anges" d'Alain Bergeron

J'aimais Alain Bergeron avant de lire ce recueil de nouvelles. Maintenant... maintenant je crois que je vais m'essayer à le vénérer un peu, parce que décidément "aimer" n'est plus un terme suffisant!

Le recueil, publié en 2008 aux Moutons Électriques, est à peu près introuvable ici (il y a une version plus ancienne, avec quelques nouvelles de moins, qui avait été publiée par Vents d'Ouest et si vous êtes chanceux, votre bibliothèque l'a peut-être). Qu'à cela ne tienne, si vous n'arrivez pas à le trouver, demander à votre libraire de le commander! Ce livre vaut son pesant d'or! (et heureusement, parce qu'il m'a coûté 40$).

Il y a 17 nouvelles dans le recueil. Les moins bonnes (trois ou quatre) ont été simplement divertissantes et bien écrites. Les meilleures m'ont plongée dans des univers alternatifs savamment conçus, présentés de main de maître. Je ne sais pas comment décrire l'écriture d'Alain Bergeron sinon en disant qu'elle est théâtralisée. Elle a du rythme et sait nous présenter à la fois les décors et leur envers. Je ne sais pas comment il fait... mais j'espère réussir un jour à acquérir cette plume de maître!

Je vous décris brièvement les nouvelles que j'ai préférées...

"Les crabes de Vénus regardent le ciel" tout d'abord, qui présente une lumière d'espoir malgré la situation d'emprisonnement la plus désespérée qui soit.

"Revoir Nymphea", pour ses dialogues tragi-comiques et l'étrange confusion qui demeure sur l'existence même de cette Nymphea que tous cherchent à atteindre. Nymphea aux jardins de lumières, aux ponts de ravissements...

"Les Amis d'Agnel", encore une fois pour la perplexité dans laquelle elle nous laisse. Dans un quartier de taudis, un homme prend soin d'une créature difforme et salement amochée, qu'il pense être l'âme de la ville.

"Rêves d'anges", parce que rien n'y est ce qu'il semble être et que la situation se retourne du tout au tout non pas une fois, mais bien plusieurs.

"Le huitième registre", parce que relire cette uchronie où l'Empire Romain n'est jamais tombé, c'était comme retrouver une vieille amie... et qu'importe si on la trouve moins impressionnante que jadis!

"Uriel et Kornilla", un chef-d'oeuvre de littérature gothique. Anges, ruines, obscurité, zombies, vampires, séduction, loups-garous, damnation... tout cela en moins de 20 pages!?! Délicieux!

"La voix des étoiles" ou ce-qui-arrive-quand-un-personnage-se-révolte-contre-l'auteur. Tordant!

Bref, une superbe compilation. À lire. Et relire. Et peut-être pasticher un ti-peu...

2 commentaires:

ClaudeL a dit…

Ne connaissait pas. Merci. Et pour ce qui est de Vents d'Ouest, il suffit de leur écrire. La plupart des maisons d'édition ont encore au moins quelques exemplaires de leurs "vieilles" publications (info@ventsdouest.ca), quoique j'ai vérifié pour ce livre et en effet, il n'en plus l'air d'être en circulation.

Gen a dit…

Il est toujours possible de communiquer avec René Beaulieu à cette adresse pour avoir la version "Mouton Électrique", sans la payer en Euro : bearene@gmail.com

Il m'a aussi dit qu'il lui était possible de trouver quelques versions "Vent d'Ouest".