lundi 31 mai 2010

Le rôle de l'arbitre

Dans le reportage radio sur les MMA (oui oui, celui-là), j'avais été étonnée d'entendre Yves Lavigne, un arbitre de la UFC, réagir avec incrédulité devant sa propre popularité. Des gens, disait-il, l'arrêtent dans la rue pour prendre une photo avec lui. Or, se défend le gars, il est comptable dans la vie de tous les jours. Il n'a rien de spécial. Je n'ai pas tellement aimé ses propos, car j'ai trouvé qu'il faisait passer les amateurs pour des groupies fanatisés.

Yves Lavigne, ainsi que d'autres arbitres de la UFC, n'ont pas l'air de réaliser qu'ils ont un rôle d'arbitre beaucoup moins ingrat que dans plusieurs autres sports. Un arbitre au hockey ou au soccer ou au football doit distribuer des punitions, arrêter le jeu quand quelqu'un dépasse une ligne au mauvais moment, etc. Bref, il s'assure de l'intégrité des règles du sport.

Un arbitre de combats ultimes s'assure de l'intégrité physique des combattants. Les règles du MMA sont là pour une seule raison : diminuer les risques de blessures permanentes. C'est pour ça qu'on ne peut pas donner des coups de pied ou de genoux à la tête d'un opposant qui est au sol. C'est pour ça qu'un combat est arrêté avant le KO, dès qu'un des adversaires n'est plus capable de se défendre. C'est pour ça qu'on ne continue pas le combat si un des adversaires a un membre cassé, une articulation démise ou une coupure qui lui saigne dans les yeux.

Bref, à chaque gala de la UFC, on voit les combattants remettre leur santé et même leur vie entre les mains des arbitres. Jamais on ne les entend insulter les arbitres et se plaindre d'eux. Même quand un combat a peut-être été arrêté un peu tôt, les combattants admettent tous la même chose : mieux vaut une mauvaise décision d'arbitre qu'une blessure mettant fin à une carrière.

En plus, les arbitres de la UFC sont ceux qui participent au plus grand nombre de match dans une année (ils arbitent un ou deux match par gala, tandis que les combattants se battent, au mieux, une fois à tous les trois galas). Ils deviennent, par la force des choses, des figures représentatives de leur organisation.

J'arrive pas à penser à d'autres sports où les arbitres ont un rôle aussi important... des suggestions?

Addendum
Malgré une carte de combats franchement moyenne, le gala 114 d'en fin de semaine a été assez satisfaisant. Il y a eu de beaux revirements et l'affrontement final nous a tenu sur le bout de notre siège! :) Notre préféré, Evans, a gagné, alors que son adversaire, Rampage Jackson, avait presque l'air d'être dans une catégorie de poids supérieure tellement il est grand et musclé. Rampage Jackson a fait du cinéma dernièrement... je suis sûre que je vais préféré le voir à l'écran que dans l'Octogone (où il traîne une attitude de merde façon boxeur qui ne me revient pas du tout)...

dimanche 30 mai 2010

J'aimerais avoir la dague de "Prince of Persia"...

Ça me permettrait de remonter le temps et de ne pas perdre 3 heures au cinéma.

J'suis allée voir le film "Prince of Persia : Sands of time"/"Prince de Perse : Les sables du temps" parce que Vincent et moi avions adoré les jeux.

En résumé, on attendait trois choses du film : un beau visuel, des parcours tirés par les cheveux comme on a dans le jeu et des combats qui ressemblent à ceux du jeu (avec des ralentis, des sauts, etc). Ah pis un scénario inspiré du jeu pour faire tenir tout ça ensemble.

On a eu du visuel. Ce qu'on obtient désormais dans 100% des films à effets spéciaux. On a aussi eu un premier 15 minutes prometteur.

Puis ça s'écrase. Si vous voulez une définition d'une infodump, regardez le film. Il y en a trois ou quatre. Si vous voulez une définition d'une mauvaise actrice, écoutez la fille débiter ses répliques, toujours sur le même ton. Si vous voulez un scénario bâclé... bah, c'est même pas le pire qu'on ait vu dernièrement, mais disons que ça s'en approche. C'est pourtant pas les éléments qui manquaient pour rentre le truc intéressant et cohérent...

Heureusement, l'acteur principal fait un boulot exemplaire avec ce qu'on lui a donné et le ton général est assez léger pour qu'on ne prenne rien trop au sérieux. On ressort du film en riant devant tant de maladresse.

Certains critiques ont comparé le film à Indiana Jones... ils devaient parler du dernier en date...

samedi 29 mai 2010

Parlez-moi pas, j'écris

C'est le thème de la fin de semaine.

J'ai Bibitte sur les genoux et du café glacé en quantité. Ça va être une super journée! :)

Amusez-vous bien vous autres aussi!

Addendum
Karuna, j'ai 2 chapitres de faits sur 3... Comment avance ton retravail? ;)

vendredi 28 mai 2010

Quand le comique devient suspect

Certains d'entre vous le savent déjà : Vincent et moi avons jeté toute contraception aux oubliettes et on essaie de voir si on pourrait pas fabriquer un/une petit(e) combattant(e). Pas de résultats à l'horizon pour le moment, mais comme je ne passe pas mon temps à calculer ma date d'ovulation, on s'attend à ce que ça prenne quelques mois (et c'est correct, étant donné que la perspective d'être responsable d'un humain en devenir nous terrorise un brin, malgré tous les désirs d'enfant qu'on puisse avoir).

Bon, je vais pas vous entretenir de notre ambivalence et de nos angoisses (quoique, ça viendra peut-être), mais plutôt d'un commentaire qu'on nous fait presque systématiquement à chaque fois qu'on dit qu'on essaie d'avoir un enfant : "Ah, c'est Vincent qui doit être content!". Le commentaire, vous vous en doutez, est suivi de clins d'oeil, coups de coude, jokes à double sens, etc...

Au début, c'était comique. On riait tous les deux. Et puis... et puis ça a fini par devenir suspect je trouve. Pourquoi est-ce que tout le monde semble penser que parce qu'on essaie d'avoir un enfant, mon chum est soudainement plus heureux? Je vois plusieurs implications à ce commentaires, toutes plutôt négatives.

Implication 1 : Tout le monde pense que le reste du temps, dépourvue de motivations conceptionnelles, je privait mon chum de sexe? (J'ai une tête de prude frigide ou de Sainte Nitouche peut-être? Si oui, avertissez-moi, je vais... heu... m'acheter une mini-jupe... genre...)

Implication 2 : Tout le monde, partant de cette idée que la fréquence de nos relations sexuelles a augmenté, pense que le bonheur de mon chum dépend du nombre de fois dans une semaine où il fait l'amour? (Si oui, ça me semble une vision bien réductrice des hommes en général et de mon chéri en particulier...)

Implication 3 : Tout le monde, partant toujours de l'idée que la fréquence de nos relations sexuelles a augmenté, pense que y'a juste mon chum qui y trouve son compte? (Cette fois, j'arrive pas à décider si c'est injurieux envers la sexualité des femmes en général ou envers les talents de mon chéri en particulier...)

Implication 4 : C'est juste un commentaire convenu, fait automatiquement à tous les couples? (Auquel cas, faudrait changer le disque, on est en 2010...)

Implication 5 : C'est nous qui avons pas compris le principe? Durant mes périodes les plus fertiles, on devrait faire ça douze fois par jour? (Après tout, on est en forme...)

Enfin, bref, j'aimerais un peu entendre votre avis sur la question (profitez-en : vous pouvez rougir en écrivant, je le saurai pas ;). Ça sort d'où ce drôle de commentaire? Il est comique et convenu ou suspect et sexiste?

jeudi 27 mai 2010

Robin des Bois, pas si mal

Bon, donnons les défauts en partant :
- Traditionnellement, les aventures de Robin des Bois se déroulent alors que le roi Richard Coeur de Lion est en croisade ou en captivité ou en train de guerroyer en France et que son pays l'attend. Dans ce film-ci, disons qu'on commence plus tard dans l'Histoire, ce qui choquera les amateurs du genre.
- Certains passages de la scène de bataille finale sont les plus ridicules que j'aie vus depuis longtemps. Dans la même scène, j'ai aussi eu l'impression que les bateaux de transport de troupe de "Saving Private Ryan" ont été récupérés, recouverts de bois et utilisés à la sauce médiévale. Ça se mériterait le prix de l'anachronisme 2010, mais bon...
- Finalement, à vouloir mêler histoire politique, action et relations psychologiques, on obtient un film au rythme fort inégal, parfois même un peu lent, mais pas désagréable pour autant.

Selon moi, ces défauts sont cependant rachetés par de belles qualités du film.

Premièrement, tout en nous présentant "la naissance de la légende de Robin des Bois", le scénariste a décidé de situer l'action un peu plus tardivement que d'habitude, ce qui lui permet d'explorer les réalités qu'on évacue normalement, soit le fait que le Prince Jean a fini par régner sur l'Angletterre et que c'est même lui qui lui a donné (contraint et forcé, je l'admets) la "Magna Carta", la charte qui fonda le système de justice anglais en proclamant que le roi n'était pas au-dessus des lois. Explorer cette époque est nouveau et fort rafraîchissant.

Deuxièmement, le visuel du film est excellent. On est loin du Moyen-Âge léché, propret et lumineux. Si on exclut quelques excès pyrotechnique (et les bateaux de la scène finale), le réalisme des images est saisissant.

Troisièmement, les personnages sont très bien campés, sympathiques et les relations entre eux bien explorées et crédibles. Pour une fois, on n'essaie pas de faire jouer une blonde éthérée à Cate Blanchett, ce qui nous donne une Marianne avec beaucoup de présence (heureusement, parce que c'est un de mes personnages de fiction préféré, alors j'aurais pas voulu voir une catastrophe à la Eowyn...). Russel Crowe pour sa part est comme toujours fort crédible en homme un peu usé par la vie et la guerre. À souligner : une bonne brochette de comédiens français nous évitent d'avoir à supporter des Français parlant avec un accent déplorable ou, pire, ne parlant qu'anglais. En plus, ils semblent avoir pris sous leur aile les comédiens anglophone qui devaient prononcer des répliques en français, parce que leur prononciation est très bonne. Meilleure que celle entendue dernièrement dans Sherlock Holmes en tout cas!

Bref, malgré les critiques officielles plutôt moyennes, je n'ai vraiment pas détesté ce film. J'ai cependant eu l'impression par moment qu'on aurait pu facilement faire deux films avec la matière qu'on nous présentait et que le tout se terminait là où ça aurait dû commencer. Cependant, au final, les poncifs du genre ont été respectés, alors le personnage de Robin des Bois devrait être en mesure de faire rêvasser une autre génération de jeunes femmes... ;) (quoique Russel Crowe est plus vieux que Kevin Costner ne l'était...)

mercredi 26 mai 2010

L'Aquilon de Carl Rocheleau

C'est mon second contact avec la "collection nova" des Six Brumes. J'avais trouvé ma lecture précédente  excellente, mais un peu maigre, quasiment squelettique en fait. Séduisante pour un squelette, mais ça manquait de chair.

En ouvrant "L'Aquilon", je me préparais à une déception semblable. Je ne doutais pas que ça allait être bon :  j'étais vendue par avance à ce concept de l'éternel hiver, mais j'avais peur que ce soit trop court. Le verglas m'a laissé de nombreux souvenirs. Beaucoup de froid et d'humidité. Beaucoup d'histoires de relations humaines. Bien de la matière pour imaginer, quoi.

Or, justement, dans "L'Aquilon", la crise du verglas ne s'est jamais terminée. Le Québec est pris depuis huit ans dans une gangue de glace. La vie des gens s'est reconstruite tant bien que mal autour de cette nouvelle réalité. La plupart sont partis dans le sud. Ceux qui restent vivent dans des centres de réfugiés ou dans quelques rares immeubles encore debout. "L'Aquilon", c'est l'un de ces immeubles. C'est là qu'habitent les personnages qui peuplent les nouvelles de Carl Rocheleau. Mais "L'Aquilon", c'est aussi le vent du nord qui souffle en rafale et glace les veines, éparpille les vies.

C'est ce souffle du vent que j'ai ressenti en lisant ce recueil de nouvelles interreliées. C'est avec lui qu'on passe d'une pièce à l'autre, d'un personnage à l'autre. Comme le vent, on ne reste là qu'un seul instant, le temps de voir les choses chavirer, changer.

On finit le petit bouquin avec un certain sentiment d'accomplissement. La bourrasque a passé, on a visité tout le monde, la boucle est bouclée. Il ne flotte plus dans la tête du lecteur qu'une odeur de neige... et de café.

Bref : une belle réussite et, surtout, une délicate maîtrise de la forme courte. :)

mardi 25 mai 2010

On peut pas plaire à tout le monde...

On peut pas plaire à tout le monde et ce n'est jamais aussi clair que quand on reçoit des rapports d'un comité de lecture. Les suggestions partent souvent dans tous les sens. Cependant, en relisant les commentaires négatifs, je me rends compte qu'on peut les classer dans quatre catégories :

1- les défauts réels (auquel cas reste juste à ravaler notre orgueil et à se remettre au boulot)

2- les incompatibilités de genre (on a écrit du fantastique et le lecteur aime pas... rien à faire :  faut vivre avec)

3- l'incompréhension du lecteur (c'est assez rare, mais ça arrive, surtout quand ledit lecteur a lu trop vite et sauté un détail crucial... solution : mettre plus d'emphase sur ce détail)

4- la suggestionnite (ça, c'est quand le lecteur vous suggère d'écrire l'histoire qu'il aurait écrite s'il avait eu votre idée avant vous au lieu d'essayer de vous donner des pistes pour améliorer celle que vous avez effectivement écrite... ça, ça énerve!!!)

Ça énerve tellement en fait que, des fois, après avoir lu des commentaires négatifs de ce type-là, on fait un billet sur la question... :p

lundi 24 mai 2010

Brins d'éternité #26

J'ai empoisonné vos Facebook avec mes annonces enthousiastes. Je vous ai convaincus de parsemer vos blogues avec sa couverture. J'ai fait bouger "Brins d'éternité" dans vos blogrolls. J'ai convaincu mon père de s'abonner et j'ai vendu une revue à une collègue de bureau... Tout ça alors que j'avais pas encore lu le dernier numéro!

Qu'à cela ne tienne, à présent, je vais pouvoir être encore plus frénétique : allez-y, achetez la revue, plongez dedans, c'est du bonbon! :) Comme d'habitude, les nouvelles sont solides, le travail de révision a été fait avec minutie (pas de fautes pour nous écorcher les yeux) et les illustrations sont superbes.

J'ai aimé tous les récits, mais je dois dire que j'ai eu un faible pour Du haut des toits immaculés de Carl Rocheleau, une histoire où les tueurs à gages ont été légalisés, à cause de son ambiance fort originale de violence policée. Sa place en ouverture du numéro lui permettait de faire son plein effet!

Suivaient L'art du temps de David Hébert et Le ver de François-Bernard Tremblay. Toutes deux ont été fort agréables à lire, même si j'avais deviné la fin. L'expédition archéologique de Sébastien Odasso, dont les membres disparaissent un à un, a fait vibrer mes cordes d'historienne, ainsi que d'amateure des formes épistolaires à la Lovecraft.

Ensuite le silence de David B. Lachance m'a laissée un peu perplexe. On y découvre un vaccin aux effets secondaires dévastateurs, qui semble cependant faire l'affaire des chercheurs qui l'ont inventé, au point où l'un d'eux semble pressé de se faire vacciner. J'aurais pris une tite ligne d'explication de plus sur les effets escomptés sur un sujet moins atteint que le cobaye présenté dans la nouvelle.

Dans Possession, Caroline Lacroix explore les liens entre psyché humaine et intelligence artificielle. Bien construit et bien raconté. Finalement, la plume de Martin Lessard, Julien un jour..., et son aspect oral délicieusement rendu (avec ses disgressions et son niveau de langue qui glisse tout naturellement du recherché au familier) a été une révélation pour moi. Sa plume plus que son histoire d'ailleurs, parce que la séance d'information donnée par le barman m'a franchement agacée. Heureusement, la finale rigolote rachetait le tout et terminait la section des fictions sur une très bonne note.

Mis à part les nouvelles, le numéro contient ses habituelles critiques de roman et de films, un regard sur d'autres fanzines et une étude fort intéressante (pour qui aime les essais fouillés avec notes en bas de page) sur le Portrait de Gogol par Ariane Gélinas.

J'ai pas grand chose à dire sur cette section plus théorique du numéro, si ce n'est : Wow! J'ai déjà écrit un billet qui se demandait si ma génération n'était pas en train de devenir molle et gênée de faire des critiques négatives. Hé bien, ce numéro de Brins d'éternité me rassure! Y'a quelques bouquins qui se font égratigner copieusement et qui l'avaient bien cherché! :) Rafraîchissant de franchise et d'honnêteté, tout en restant constructif.

Bref, un excellent numéro! Bravo à l'équipe, je suis plus contente que jamais d'être des vôtres! :)

À mes lecteurs qui ne sont pas encore abonnés... vous attendez quoi?!?! Allez, allez! Je publie dans le prochain en plus... :p

vendredi 21 mai 2010

La forme plutôt que l'histoire

L'éternel débat de l'épuisement des thèmes en science-fiction, abordé lors du dernier Boréal, m'a amenée à une constatation: il n'y a pas qu'en science-fiction que tout a été écrit.

Peu importe le genre littéraire que vous aimez, tout a été fait. Évidemment, l'évolution de la société ou les progrès de la science amène des variations modernes sur les thèmes (j'attends d'un jour à l'autre un "Roméo et Juliette" avec deux hommes ou deux femmes), mais, soyons francs, suffit de lire la mythologie grecque pour voir déjà se dessiner tous les types de récit possibles : récit d'exploration, quêtes, récits initiatiques, romances, contes philosophiques, etc... (Et je suppose que si on pouvait enregistrer les histoires qui se racontaient autour du feu au Néolithique, on leur trouverait une gueule vachement familière).

Le corrolaire de ma réflexion a donc été le suivant : alors, pourquoi écrit-on encore et, plus important, pourquoi est-ce que ce sont les auteurs modernes qui sont lus?

Cet aspect de la réflexion est important car, comme on l'a encore évoqué au Boréal, beaucoup de livres disparus des rayons, dont les droits d'auteur sont échus, vont faire une réapparition via les ebooks gratuits disponibles sur le web. Certains auteurs semblaient un peu craindre cette compétition.

Cependant, si cette nouvelle disponibilité sera intéressante pour les lecteurs voraces, les écrivains en herbe et les historiens littéraires de tout acabit, je ne crois pas que cela fera compétition aux auteurs modernes.

Pourquoi? À cause de la forme. Les styles d'écriture, les formats narratifs, les référends culturels et les a priori des auteurs anciens sont... anciens justement.

Oui, toutes les histoires ont été écrites. Cependant, pour le lecteur moyen, il est beaucoup plus simple et agréable de lire un récit moderne inspiré d'Oedipe que de se taper la traduction du texte de Sophocle, beaucoup plus divertissant de dévorer Twilight que Dracula. Certes, les "grands" (Molière, Asimov, Lovecraft, Poe et compagnie) seront lus. Cependant, ils le sont déjà puisque leurs livres sont ré-édités année après année. Chez eux, l'histoire est suffisamment forte pour surpasser le style ou le style a suffisamment fait école pour être intéressant en lui-même. Toutefois, nombre de leurs contemporains sont présentement ignorés par les masses et le seront tout autant dans le futur, même si on les rend disponibles. Ils étaient des fruits de leur époque et ils n'ont plus d'intérêt que dans un cadre historique (ou dans un contexte de nostalgie pour les moins vieux).

Bref, je crois effectivement que toutes les histoires ont été écrites. En tant qu'historienne, ce serait dur de penser autrement. Je crois cependant que c'est dans les variations et la forme que la littérature se réinvente et qu'elle le fait constamment. Qu'elle doit le faire constamment. Car même si les passions des hommes ne changent pas, leur façon de les concevoir et de les aborder évolue. La littérature doit suivre le mouvement pour continuer à faire rêver.

Bon... ça fais-tu du sens tout ça? Et vous en pensez quoi, vous?

jeudi 20 mai 2010

Ce qui devait arriver...

À l'origine, ce blogue devait être à deux voix, Vincent ayant effectivement accepté de me donner un coup de main pour le tenir à jour.

Après trois ou quatre billets fort espacés, suivis par des mois de silence, ce qui devait arriver arriva : il m'a finalement demandé de le retirer de la liste des auteurs du blogue. Il va quand même venir faire son tour quotidiennement et laisser des commentaires de temps à autres. Il va aussi continuer à m'inspirer des sujets de message (vous pensiez quand même pas que je trouvais tout ça toute seule?), mais il n'écrira plus de lui-même.

Je suis un peu tristounette, mais bon, je m'y attendais : mon chéri, quoique doté d'une bonne plume, se sent plus à l'aise dans les zones d'ombre, préférant nettement le rôle de muse à celui d'écrivain. Il a aussi l'étrange idée que les gens qui viennent ici veulent me lire moi, pas lui... Comme s'il ne faisait pas de toute façon partie intégrante de ma façon de voir le monde... (ou comme s'il y avait réellement des gens qui seraient choqués si, un matin, le billet était publié "par Vincent" plutôt que "par Gen"...)

Né à une autre époque, Vincent aurait fait une bonne éminence grise, debout derrière le trône. Vous savez dans le genre du vizir à barbiche qu'on soupçonne toujours de tramer un complot ou un autre?

Heu... Chéri? C'est pas un poignard que tu caches dans ta manche, hein? ;p

mercredi 19 mai 2010

Je m'en suis pas vantée, mais...

Je sais me défendre. Bon, ça paraît pas, parce que je reste un petit bout de femme de 5 pieds, mais je sais me défendre. En tout cas, contre des gens qui, eux, ne savent pas trop se battre. Ou contre les gens qui savent très bien se battre, mais qui ont un gabarit équivalent au mien (ce qui élimine pas mal de monde). Ça me donne une certaine confiance en moi (et ça pousse plusieurs personnes à venir me poser des questions incrédules durant les congrès d'écrivains, ce qui est une façon comme une autre de briser la glace).

Par contre, ça a aussi le gros désavantage de me faire connaître parfaitement mes limites. J'imagine aisément des dizaines de situations où je serais vulnérable et où mes talents de combattante chèrement acquis ne serviraient pas à grand chose.

Un exemple? J'ai une peur bleue de me faire attaquer durant mon sommeil. Il me faut un certain temps pour émerger quand on me réveille, alors s'il fallait qu'on m'attaque au milieu de la nuit...

Quand je dors à côté de Vincent, je me sens en sécurité, parce qu'il bien meilleur que moi pour se défendre (il me bat à plate couture dans presque tous les aspects des arts martiaux). Quand je sommeille dans le bus, je me sens pas trop en danger non plus, parce que je connais tout le monde. Cependant, quand je suis toute seule, alors là je deviens peureuse comme pas une...

... surtout quand tout ce qui me sépare des dangers potentiels (mais forts imaginaires, je l'admets), c'est une porte pas franchement costaude, comme celle de la chambre des résidences de l'Université Laval où j'ai dormi samedi soir. Un bon coup de pied bien placé aurait suffit à l'ouvrir de force...

Alors je m'en suis pas vantée le lendemain, mais pour pouvoir dormir en paix j'ai placé une chaise devant la porte de la chambre, en la coinçant contre la garde-robe. Ainsi, le battant de la porte n'aurait pas pu s'ouvrir, peu importe le nombre de coups de pied qu'il aurait reçu. Cinématographique, mais fort efficace pour ma tranquillité d'esprit.

Paranoïaque, moi!?!? Pffff. :p

Ça vous est jamais arrivé à vous de prendre des précautions inutiles comme ça?

mardi 18 mai 2010

Ce que j'ai appris au Boréal...

Au Boréal, j'ai appris que :

Valérie Bédard trouve que décapiter les gens, ça détend.
Ça ne donne pas envie de tomber sur elle en allant se faire soigner à l'hôpital, mais Joël est toujours en vie, alors...

Pascale Raud ne peut pas toucher son nez avec sa langue, même si elle appuie dessus.
Corrolaire : après une journée de conférences, ça déconne pas mal dans la communauté SFFQ. ;)

Les musulmans très pratiquants se réveillent au milieu de la nuit pour prier.
En tout cas c'est ce qu'a fait le gars qui occupait la chambre à côté de la mienne.

Les musulmans qui prient au milieu de la nuit font ça vite.
Allah soit loué!

Malgré ce qu'on pourrait penser, les sushis font un très bon déjeuner-dîner quand on est assez affamé.
J'avais pas eu le temps de manger avant le début des conférences, alors j'ai survécu grâce au café jusqu'au dîner...

Après un déjeuner-dîner de sushi, on n'a bizarrement pas envie de prendre un vrai souper.
J'étudie encore la question...

Le rêve de tout directeur littéraire est de ne pas travailler.
Comme quoi ils sont humains.

Selon Guillaume Voisine, votre texte est prêt à être envoyé à un éditeur quand vous vous emmerdez en le lisant.
En espérant que c'est pas parce que vous avez juste écrit un texte plate! :p

Si vous invitez René Beaulieu à une table-ronde parlant des sciences sociales en science-fiction et en fantastique, vous allez parler de sciences pures et de SF.
Dommage, le sujet était intéressant, mais on n'a même pas abordé l'uchronie, sauf pour l'insulter.

Une certaine personne croit qu'une uchronie, c'est une forme de littérature "facile" pour un historien.
On était au moins deux historiens pas d'accord : moi et Alain Bergeron, plus quelques supporteurs, mais on a pas vraiment eu le temps d'en discuter.

Quand on parle au nom des historiens sans que je puisse exprimer mon désaccord sur le point de vue soutenu, je reste fâchée longtemps.
Oui, oui, ça va me passer...

Ce qu'on appelle une "novella" en littérature de genre, c'est un "roman" en littérature générale.
Ce qui me pousse à me demander pourquoi j'écrirais pas de la littérature générale moi? Ah ouais : parce que la plupart du temps ça m'emmerde... Cela dit, si je me fie à Guillaume, j'aurais besoin de retravailler mes textes moins longtemps... ;)

lundi 17 mai 2010

De retour de Boréal

Ok, une maudite chance que la Bibitte est achetée, parce que je vais avoir besoin de plusieurs cafés grands formats pour passer à travers la journée! (et la semaine) La fin de semaine passée à Québec a été super intéressante, mais assez intense merci. Mettons que j'y ai absorbé beaucoup de nourriture intellectuelle, mais très peu d'autres nutriments (je ne supporte plus la bouffe de resto on dirait...) et pas tellement de sommeil non plus (note à moi-même : dans l'expression "confort rudimentaire", le mot important est "rudimentaire").

Je vais me risquer à essayer de nommer non pas toutes les personnes qui étaient là, mais en tout cas toutes celles à qui j'ai parlé et dont j'ai retenu au moins le prénom (et là je sais que je vais en oublier, alors je suis déjà désolée). J'ai donc jasé avec : Ariane Gélinas, Frédéric Durand (dont je dois lire un roman), Carmélie Jacob, Guillaume Voisine, David Hébert, Geneviève Fournier-Goulet, Sabrina et Benjamin (dont je sais plus les noms de famille), Alamo (dont je ne sais pas s'il m'a volé des cheveux pour avoir un échantillon d'ADN), Pat Isabelle, François-Bernard Tremblay (à qui j'ai parlé d'un texte qu'il faudrait que j'écrive en deux semaines...), Philippe-Aubert Côté, Pascale Raud, Joël Champetier (beaucoup moins intimidant une fois revêtu d'un costume taillé dans des draps de Star Wars), Éric Gauthier, Daniel Sernine (qui pense pouvoir retrouver sa lettre qui m'avait tant fait pleurer quand j'étais ado... ouch, pas sûre que j'ai envie de réaliser à quel point j'étais bébé à l'époque), Guillaume Houle (qui m'a dit de le relancer... pauvre lui!), Jonathan Reynolds, Émilie C. Lévesque (que j'ai pas oubliée de nommer cette fois), Pierre H. Charron et sa Chantale, Benoit Bourdeau, Dave Côté (ainsi que sa copine... et leur bébé qui s'est parfois chargé du bruitage, mais on lui pardonne étant donné que c'est un futur lecteur de SFF), Sybiline, Pierre Chartray (aka l'éditeur mystère), Pierre-Luc Lafrance, Carl Rocheleau (je ne sais pas si je dois lire sa nouvelle ou son roman en premier), Alain Bergeron (je suis sûre que la fille qui a dit que les uchronies étaient faciles pour un historien n'est pas historienne elle-même)... Éric Gauthier, Christian Sauvé et Dominique Bellavance étaient là, mais je sais plus si je leur ai vraiment parlé...

(et, non, il est pas question que je mette les liens vers les blogues ou site de tous ces gens...)

Sans oublier finalement Isa Lauzon, Richard Tremblay, Frédéric Raymond et David Hébert, quatre bonnes âmes qui m'ont non seulement jasé, mais qui ont aussi trimballé la parasite piétonne que je suis! :) Merci pour les lifts!

Ce que je retiens de ma fin de semaine, c'est que les discussions les plus trippantes ont souvent eu lieu autour des repas ou des tables de vente et que j'ai parfois eu l'impression que les conférences servaient à semer des germes de discussion plus qu'autre chose... mais on m'a dit que c'était normal et je ne peux pas dire que j'ai trouvé ça désagréable de toute façon. ;p

Je pense que ce petit bain dans le milieu de la science-fiction-fantastique-fantasy m'a donné encore plus de motivation à plancher sur mes projets. :) J'ai déjà hâte à l'an prochain et vous?

Addendum
Sauf que j'espère que le Boréal se tiendra à Montréal l'an prochain, parce que je me suis ennuyée de mon chum!!! D'ailleurs, comme j'écris ce billet le dimanche soir au retour, je vous laisse et je m'en vais me coller contre lui... ;)

Re-addendum
Ah selon Fractale Framboise, il semble bien que le prochain Boréal sera à Montréal. Ça va m'éviter de dormir dans les résidences universitaires. Ouf!

Re-re-addendum
Oui, la fille qui a dit qu'une uchronie était facile pour les historiens est bien historienne... Mais c'est une contemporainiste (une historienne du 19e et 20e siècle) spécialisée en histoire du Québec et de l'Acadie... Je les ai toujours trouvé bizarres ceux-là ;p

vendredi 14 mai 2010

Dur de partir...

Samedi matin, je dois prendre un autobus aux aurores pour rejoindre mon lift et me rendre à Québec pour le Boréal, où je passerai donc le samedi après-midi et le dimanche avant-midi. J'ai hâte d'être au congrès, mais...

Mais ça va être dur de partir samedi matin. Dur de laisser mon chum tout seul dans le lit tout chaud. Dur de m'en aller en sachant que je vais avoir du fun pendant deux jours et que lui il va s'ennuyer. Dur de me faire à la perspective de passer une nuit solitaire... La première en dix ans!

J'peux être tought sous bien des rapports, mais pour ce qui est de m'ennuyer de mon chum, je suis une vraie moumoune. Une journée de boulot c'est déjà long. Une fin de semaine, ça va être une éternité.

... et c'est rien : fin juin, c'est l'atelier d'écriture. 5 jours sans Vincent. Je me demande déjà comment je vais passer à travers ça...

Quelqu'un a des trucs à me proposer?

jeudi 13 mai 2010

Hockey, une fois n'est pas coutume

Je vais parler de hockey aujourd'hui. Parce que je suis contente que les Canadiens aient gagné? Oui et non.

Surtout parce que je suis contente que les Canadiens aient battu Pittsburg.

Vous voyez, après sa victoire douteuse au dernier UFC, Josh Koscheck, natif de la région Pittsburg, frustré de se faire huer par la foule, a pris le micro et dit que la ville de Montréal aurait bientôt deux vraies bonnes raisons d'être mécontente : la première, parce que les Penguins allaient gagner et la deuxième parce qu'il allait battre Georges St-Pierre.

Ben là on dirait que Koscheck vient de manquer sa prédiction qui s'avérait pourtant la plus probable.

J'peux pas m'empêcher d'être contente que cette équipe de millionnaires dont je trouve qu'on parle trop ait, pour une fois, répondu à mes attentes! hihihihi :p

mercredi 12 mai 2010

Tu sais que... (3)

Tu sais que tu commences à avoir une vie fitchtrement compliquée quand même en résumant au maximum ton parcours scolaire et professionnel, t'en as pour cinq minutes... et qu'il te reste encore à parler des arts martiaux!

Tu sais que tu te calcules un horaire un peu trop serré le matin lorsque devoir changer la pinte de lait suffit à t'obliger à courir pour attraper ton bus.

Tu sais que ton horaire est vraiment trop serré le midi quand il faut que tu cours (encore) pour pas arriver en retard à ta séance de... yoga-relaxation.

Tu sais que tu t'intéresses vraiment à tout quand tu es capable d'avoir une conversation sur la psychologie des adolescents, la suivante sur l'art de planifier des plates-bandes et la dernière au sujet des fonds de cale de bateaux commerciaux, le tout en l'espace d'une heure et sans t'emmerder un seul instant.

Tu sais que tu as des styles vestimentaires très variés quand une personne rencontrée la veille et que tu revois le lendemain ne te reconnaît pas (passer de "talons hauts, jupe, chemisier, cheveux détachés, lunettes" à "ballerines, collant de yoga, tshirt, tresse échelée, pas de lunettes" ça te mêle même un gars semble-t-il...)

Tu sais que tu es due pour des vacances quand tu fais un troisième billet de blogue "tu sais que" en autant de mois...

mardi 11 mai 2010

Guimauve Musso

Je viens de lire deux bouquins, "Et après..." et "Sauve-moi" de Guillaume Musso, prêtés par des collègues du bureau. Je n'avais pas vraiment envie de les lire, mais les collègues me chantaient sur tous les tons les qualités de l'auteur, la beauté des histoires, etc. Elles ne pouvaient pas croire que moi "qui écrit un peu et lit autant" je pouvais ignorer le nom même de l'auteur.

Pourtant, Guillaume Musso, ça ne me disait rien. Déjà, ce fait seul ne me prédisposait pas à son endroit. Avec les blogues, je commence à être plutôt au courant des grands littéraires du moment... Les bouquins prêtés en main, j'ai fait des recherches sur l'auteur. Français, mi-trentaine, domicilié aux États-Unis. Bref, ça sentait la recette "Marc Levy", qui fut original dans sa première oeuvre et ne s'est pas, selon ce que j'ai lu, renouvelé depuis.

Avec un immense soupir de découragement, j'ai commencé à lire les bouquins, histoire de pouvoir en jaser avec les collègues (dont je ne veux quand même pas décourager les efforts de lecture) et passer rapidement à autre chose pour ma part. Qualité principale constaté dans les deux livres: l'écriture simpliste se lit vite. Défaut principal : c'est dangereux d'avoir les mains qui restent collées sur les pages étant donné toute la guimauve qui dégouline du texte!

Défaut suivant : le scénario. L'auteur n'a visiblement jamais lu "Comment ne pas écrire des histoires" de Yves Ménard ou son équivalent. On a droit à "une force mystérieure le poussa à..." trois ou quatre fois par bouquin. Or, on sait bien que cette force-là, c'est l'auteur en manque d'imagination, point.

Toujours au chapitre du scénario, on note une forte tendance à "vouloir faire romantiquement fantastique", avec des gens qui peuvent prédire le moment de votre mort, mais pas vous sauver, des amoureux qui sentent la présence de l'autre quand il est en danger et des near death experience dont les gens reviennent avec des visions qu'ils ne racontent jamais, parce que l'auteur ne sait sans doute pas quoi leur faire dire...

On a aussi un défaut de nationalité chez l'auteur: en bon Français, le gars est américanophile à vous en lever le coeur. Premièrement, il parsème son oeuvre de petits bouts d'anglais inutiles et systématiquement traduits avec des notes de bas de page tout aussi inutiles, puisque le contexte suffirait. Deuxièmement, il met de temps à autre des expressions en italiques, comme si s'agissait d'un roman américain traduit et que ces mots là étaient "en français dans le texte". Horrible!

Ajoutons aussi le défaut de "belle histoire" : une bonne action est toujours récompensée, l'amour ne meurt jamais, tous les méchants se révèlent plutôt gentils et les personnages agissent toujours de façon à faire avancer l'histoire, même si ça ne fait aucun sens avec leur propre personnalité. Bref, à la lecture du résumé, vous savez déjà que le personnage ne court aucun risque et que ça va bien finir.

Pour finir, on notera le défaut de "trop de style" : les personnages, même pauvres, sont beaux et habillés de façon à se mettre en valeur. Une serveuse de café est capable de se payer un appartement à distance de marche de Central Park. Les autres personnages sont médecins ou avocats et peuvent toujours prendre une journée de congé à l'improviste. La ville est belle, tous les restos sont "tendance".

Bref, j'ai l'impression d'avoir lu deux exemples de "quoi ne pas écrire si vous voulez être publié". Ce qui me cause tout un malaise, car à voir le nombre de femmes du bureau qui possèdent deux ou trois Musso, mais qui ne connaissent même pas le nom de Patrick Sénécal ou d'Élisabeth Vonarburg, c'est également des exemples de "quoi écrire pour devenir un auteur riche".

Quelqu'un a une explication?

lundi 10 mai 2010

Après des mois de sacrifices, voici Bibitte

Après des mois de sacrifices déchirants (incluant principalement un sevrage des lattés de chez Starbucks), d'exploits surhumains (comme passer devant le Starbucks tous les matins sans m'y arrêter) et de succès financiers mirobolants (j'ai quand même vendu deux nouvelles cette année), je viens de m'acheter ÇA :
 

Un mini portable Asus Eee Seashell 1005-PE. Baptisé "Bibitte"! :)

Enfin! Un portable que je peux traîner dans mon sac à dos sans risquer de me déboîter une épaule et avec une autonomie de batterie de 11 HEURES!!!

J'ai longtemps hésité avant de l'acheter. À première vue, c'était le portable qu'il me fallait, puisque je recherchais principalement une immense autonomie (car mon portable actuel est gros, lourd, lent et requiert d'être branché en permanence pour fonctionner). Cependant, les modèles en vente désormais fonctionnent sous Windows 7 et ça m'inquiétait pas mal (j'en ai d'ailleurs parlé chez Guillaume il y a quelques temps). J'étais même prête à me convertir à Linux pour éviter ce démoniaque Windows 7, mais ça m'occassionnait là aussi bien des hésitations et des maux de tête, car je suis pas du genre à aimer bidouiller dans les entrailles de mon ordi...

Finalement, après avoir comparé les prix ici et là, tergiversé et même remis en question l'utilité de m'acheter un mini portable, je suis allée dans une petite boutique d'informatique qui a des bons prix et dont le proprio s'est montré digne de confiance. C'est finalement ce proprio qui m'a vendu mon mini... avec Windows 7 Starter. Il m'a expliqué que le logiciel Starter n'est pas le monstrueux logiciel Windows 7 standard dont les portables plus puissants sont équipés (et qui les ralentit affreusement). Starter a été conçu pour les minis et toutes les options bouffant trop de ressources ont été coupées. C'est pour ça qu'on ne peut pas changer le fond d'écran et qu'on ne peut pas ouvrir plus de trois programmes en même temps (ce dont tout le monde se plaint partout).

Au début, ça m'inquiétait, mais après quelques heures d'utilisation, je peux déjà dire que je ne vois plus ces limites. Premièrement, c'est pas vrai qu'on peut pas changer le fond d'écran. Faut juste gosser longtemps pour trouver comment. Par contre, c'est vrai qu'on peut pas ouvrir plus de trois programmes en même temps... mais l'écran fait 10 pouces!!! Où vous voulez les mettre vos trois programmes!?! Et c'est trois programmes la limite, pas trois fenêtres, ni trois onglets. Dans une session de travail normal, j'ouvre un traitement de texte, un fureteur et un logiciel pour écouter de la musique... ben je peux toujours le faire.

Bref, après quelques heures d'utilisation, je suis très satisfaite de mon achat. Surtout que j'ai eu une belle surprise : alors que je m'attendais à devoir télécharger et installer Open Office, j'ai découvert que Microsoft Works était déjà installé. J'ai donc un traitement de texte de base! :) En fait, j'ai un ordinateur-pour-écrire-et-naviguer fonctionnel out of the box!!!

Y'a une écrivaine contente par chez nous! :) (et elle vous écrit en direct de Bibitte!)

dimanche 9 mai 2010

Retour sur le UFC 113... et sur le reportage radio!

Wow! Quand j'ai dit que je passerais à la radio, je m'attendais à prononcer une phrase ou deux... Ben non. Le journaliste m'a donné presque 5 minutes de temps d'antenne et je suis très fière des propos que j'y tiens. Pour les entendre, suivez le lien. J'apparais vers la 5e minute du reportage. Si vous utilisez la fonction "extraire la console" (en haut à droite), vous aurez accès au minutage. Le reportage sur les MMA commence à la 27e minute de l'émission et je fais mon entrée à la 33e minute (bon, on me dit diplômée de littérature, mais c'est pas grave). Si vous avez le temps, le reportage tout entier est excellent. Le journaliste, Maxime Coutie, présente le point de vue d'un peu tout le monde (groupies, fans, arbitres, combattants) d'une façon très articulée et sans préjugé. Du beau travail.

Pour ce qui est du gala d'hier soir, il ne passera certainement pas à l'histoire comme l'un des meilleurs de la UFC! Les quatre canadiens se sont fait respectivement casser une jambe (Jason MacDonald), vaincre à cause d'une erreur stratégique (Patrick Côté), mettre KO (Jonathan Goulet) et imposer une défaite par décision alors que la victoire par TKO aurait été à sa portée si seulement il avait attaqué pendant une minute de plus (Sam Stout). Bref, soirée noire pour le Canada.

Ensuite, on a eu droit à Kimbo Slice. Bon, dans le jargon du milieu, on parle souvent de patates et de jambons. La patate, c'est l'adversaire qui paraît bien ou qui a un nom légendaire, mais qui est facile à vaincre et qu'on donne à un combattant pour nourrir son palmarès. Le jambon, c'est l'adversaire qui ne paraît même pas bien, parce qu'il a pas de technique et qu'il fait juste se débattre comme un cochon qui a peur de l'abattoir, et qui sert là encore à nourrir un palmarès (souvent celui des patates). Pour Kimbo Slice, faut inventer une nouvelle catégorie. Je suggère le coke diet : ça a un nom bien connu, mais absolument rien de nourrissant pour personne. Son adversaire, lui, était un jambon. Le combat résultant a été le plus pathétique que j'aie vu dans la UFC. J'espère que c'est la dernière fois qu'on va nous imposer ça.

Le deuxième combat en importance de la soirée opposait Josh Koscheck (un spécialiste de lutte) et Paul Daley (plutôt un boxeur). Les deux gars se battaient pour une chance d'aller affronter Georges St-Pierre (contre lequel Koscheck a déjà perdu). Résultat des courses : Koscheck a gagné en amenant son adversaire au sol et en l'immobilisant là... et en faisant semblant qu'il a reçu un coup de genou illégal à la tête. C'est pas la première fois que je le soupçonnais de faker, mais là c'était clair sur la reprise vidéo. Daley, pas plus brillant ni sportif et frustré d'avoir passé le combat sur son dos comme une tortue pas capable de se retourner, a donné un coup de poing dans la figure de Koscheck une fois le combat fini. Si le reportage de Radio-Canada avait une chance d'avoir réhabilité un peu le MMA, Daley à lui tout seul vient de le faire replonger. Heureusement, la UFC vient de le mettre à la porte.

Bref, ce fut un combat entre deux hommes sans éthique. C'est ça qu'on offre comme adversaire à St-Pierre. Pfffff. Je le plains. J'espère juste qu'il va finir le combat vite, histoire que Koscheck n'ait pas le temps de faker.

Heureusement, le combat principal a racheté le reste du gala. Mauricio Shogun Rua affrontait à nouveau Lyoto Machida, champion en titre. La dernière fois, Shogun avait réussi à neutraliser son adversaire, mais pas vraiment à le vaincre. Je me disais qu'il devrait arriver avec une stratégie différente cette fois-ci s'il voulait vaincre et que, s'il ne le faisait pas, Machida gagnerait à nouveau. Au début du combat, les deux hommes avaient l'air extrêmement nerveux. Dès la cloche, ils ont lancé l'action. Machida contre-attaquait plus agressivement que lors du combat précédent et il a placé quelques très bons coups à Shogun, l'amenant même au sol pour éviter ses coups de pied aux jambes.

Cependant, Shogun se battait exactement comme ce qu'il était : un gars qui n'avait rien à perdre. Il ne s'est pas laissé immobilisé au sol, il s'est relevé et il s'est remis à travailler Machida aux jambes, pressant toujours l'action, ne laissant pas le champion s'éloigner suffisamment pour voir venir les attaques et placer tranquillement ses contre-attaques comme il le fait habituellement. Ça a fini par payer : un crochet de Shogun a touché Machida à la tempe. Il est tombé au sol. Shogun l'y a suivi et a enchaîné quelques coups qui ont fait perdre conscience à Machida. Extrêmement sportif, Shogun, malgré l'adrénaline, a vu Machida devenir tout mou et a arrêté de frapper avant même que l'arbitre n'intervienne.

La UFC a donc un nouveau champion lourd léger. Shogun vient d'infliger à Machida sa première défaite en carrière, ainsi que son premier KO. Pour moi, il est désormais le tueur de dragon! :)

samedi 8 mai 2010

Reportage radio

Le reportage radio auquel j'ai participé sera diffusé demain (dimanche) vers 10h30, sur les ondes de Radio-Canada (95,1 FM à Montréal) dans le cadre de l'émission Dimanche Magazine.

Si jamais vous le manquez, il sera ensuite archivé sur le web pendant un an ici.

... j'espère juste pas avoir dit trop de folies... :S

vendredi 7 mai 2010

Demain...

Il y a un gala de la UFC demain soir. L'événement central de la soirée sera le second affrontement entre Lyoto "The Dragon" Machida et Mauricio "Shogun" Rua pour la ceinture des lourds-légers. Machida, champion en titre et combattant invaincu jusqu'ici, a gagné l'affrontement précédent par décision, décision avec laquelle j'étais plutôt d'accord, mais le combat avait été très très serré. C'est pourquoi Shogun a droit à une revanche aussi rapidement. J'ai bien hâte de voir ça!

En plus, le gala se tient à Montréal, au Centre Bell. (Ce qui explique l'afflux de touristes anglophones vêtus de tshirt Affliction ou Dethrone que vous avez peut-être remarqués dans les rues de la ville).

Alors, devinez-vous où je vais demain soir?

À la Cage aux sports, comme d'habitude! lol! :p J'ai pas les moyens d'aller voir ça live. J'ai même pas les moyens d'écouter le Pay-per-view depuis mon salon!!! (Deux cokes et un nachos à la Cage coûtent moins cher qu'un PVP, sans compter le fait que pour commander un PVP, faudrait déjà que j'aie le câble...). J'ai hâte que ça soit assez populaire pour passer live à RDS... ce serait probablement assez pour me convaincre de donner un peu d'argent à ces rapaces de câblodiffuseurs... Ça reviendrait quand même moins cher que la Cage...

Addendum
Toujours pas de nouvelle du journaliste radio... Je vous en donne dès que j'en ai.

jeudi 6 mai 2010

Perdido Street Station de China Mieville

Je viens de finir "Perdido Street Station" de China Mieville. J'avais déjà lu "Les Scarifiés" du même auteur, que j'avais trouvé bon, original, mais très lent.

"Perdido Street Station" (ouais, c'est le titre même traduit... ah les Français!) se déroule dans une ville immense et tentaculaire, Nouvelle-Crobuzon, sorte de mégapole d'un monde où technologie (dont les ordinateurs à cartes perforées représentent le summun) et magie cohabitent. Dans cette ville multiforme, mais en grande partie miteuse, on retrouve un scientifique, Isaac, qui se fait confier un étrange mandat de recherche : un homme-oiseau lui demande de lui trouver un nouveau moyen de voler suite à la perte de ses ailes. Or, au cours de ses recherches, Isaac fait quelques erreurs qui vont mettre en péril Nouvelle-Crobuzon toute entière. Quelques amis se joindront à lui dans sa quête pour réparer ces erreurs, le tout sur fond de revendications sociales et de poursuites policières...

Ça semble enlevant, non? Hé bien oui et non. C'est déjà moins lent que les "Scrarifiés" (où j'ai passé le bouquin à attendre un paroxysme d'action), mais il faut quand même 400 pages à l'auteur (la première moitié du bouquin quoi) avant de nous livrer une scène d'action digne de ce nom et de faire passer son intrigue à la vitesse supérieure. Mieville a une imagination foisonnante et un réel talent pour bâtir des univers, mais son éditeur devrait se munir d'une bonne paire de ciseaux et garder en tête le conseil suivant : "Non, on n'est pas obligés de connaître l'histoire de chacun des quartiers qu'on traverse, ni le style architectural de chaque bâtiment".

Autre critique : Nouvelle-Crobuzon a des parentés avec Ankh-Morpork (la cité des Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett). Ça pourrait être normal : les deux auteurs sont des Britanniques qui nous présentent des versions distordues de Londres. Par contre, que Mieville ne mentionne même pas Pratchett comme une de ses sources d'inspirations me laisse un certain malaise...

Cela dit, si les descriptions ne vous rebutent pas et que vous êtes capables de vous accrocher pendant 400 pages avant que l'action démarre, le bouquin n'est pas mauvais du tout! :) Meilleur que les "Scarifiés". Merci encore à Alex de la suggestion.

En plus, j'aime les titres qui font référence à des lignes de train ou de métro. "Brooklyn Station Terminus Cosmos" est le titre le plus cool que j'aie jamais lu. J'ai parlé du titre, notez bien ;p

mercredi 5 mai 2010

Ma première entrevue radio

Hier, j'ai eu ma première entrevue radio. Pas à titre d'écrivaine, mais bien à titre de fan de MMA. :) Un journaliste de la radio de Radio-Canada avait contacté le webmestre du site de MMA Nouvelle en disant qu'il cherchait des amateurs prêts à lui consacrer une heure de leur temps. Comme le truc devait se faire au centre-ville, je me suis portée volontaire.

C'était non pas tant parce que je pense avoir une vision très originale des combats ultimes (quoique...), mais surtout pour l'expérience. La prochaine fois qu'on va me brandir un gros micro à deux pouces du nez, je serai moins intimidée. Et comme j'ai l'intention de donner beaucoup d'entrevues quand je serai une écrivaine à succès... hihihi! ;p

Comme le journaliste cherchait surtout à comprendre ce que les fans aiment du MMA et à cerner l'ampleur qu'est en train de prendre ce sport, il a eu la gentillesse de me laisser ploguer le fait que j'ai écrit deux nouvelles littéraires qui se passent dans cet univers, dont une à paraître! :)

Je sais pas quelle quantité de cette heure de placotage va se retrouver en ondes (ni même si on m'entendra tout court), mais je vous tiendrai au courant! :)

Addendum
Et là je vais essayer d'arrêter de me repasser l'entrevue en boucle dans ma tête en me disant "ah non, j'aurais dû dire ça aussi" et "j'ai pas vraiment dit ça!?!"...

Re-Addendum
Et voilà le journaliste qui me ré-écrit : on doit se voir tantôt, parce qu'il veut m'enregistrer en train de lire un extrait d'une de mes nouvelles!!!!! Énervée vous dites?!??!?!

mardi 4 mai 2010

Brainstorming et progrès ne sont pas nécessairement compatibles

Normalement, si vous voulez faire un brainstorming efficace (ou une tempête de cerveaux pour les puristes), vous réunissez tout votre monde autour d'une table. Vous leur fournissez papier, crayon, dictionnaire, connexion Internet, ainsi qu'une bonne provision des quatre aliments créatifs : sucré, salé, alcool et caféine.

Ensuite, vous les laissez discuter, lancer des idées, manger, discuter, démolir les suggestions proposées, postillonner, trouver d'autres concepts, palabrer, boire, revenir aux anciennes idées, les tourner dans tous les sens, les modifier et, au final, parvenir à un accord.

D'ordinaire, l'exercice consomme beaucoup de temps, de chips, de jujubes, de pepsi, de café et de bière, mais hormis un égo froissé ou deux et quelques maux de tête, tout le monde s'en sort bien.

Présentement, je suis impliquée dans un brainstorming qui se déroule par courriel plutôt que face à face. Résultat: la quantité de junk food consommée est légèrement moindre, mais le truc s'étire sur des jours et des jours et menace de faire éclater ma boîte courriel (on approche des 100 courriels échangés... une bonne partie provenant de moi, grande gueule oblige). Toujours pas de consensus en vue...

Ah, le progrès!

lundi 3 mai 2010

Les pissenlits ont une âme

Les pissenlits ont une âme, j'en suis désormais persuadée. Depuis deux fins de semaine, Vincent et moi livrons une guerre à finir contre ces maudites fleurs jaunes envahissantes (pas pour le côté esthétique, mais parce que Vincent est très allergique à leur pollen).

Dans les derniers jours, on a donc passé plusieurs heures à genoux dans le gazon vert, sous le soleil, avec gants de jardinage et truelles, à arracher un par un chacun des plants qui culminait en une fleur jaune. On a fini par en venir à peu près à bout. Il en reste probablement encore, mais le plus gros a été éliminé.

Cependant, un curieux phénomène s'est produit : chaque soir, lorsqu'on s'est couchés après une séance d'arrachage, on a halluciné des images de pissenlits.

Ma conclusion est simple : c'est parce que ces tabarnouches de fleurs-là, non contentes de se répandre comme la corruption chez les politiciens, ont une âme et que celles qu'on a arrachées reviennent nous hanter!!!

Addendum
Je cherche toutes les excuses que je peux pour expliquer ma panne d'inspiration caractérisée de la fin de semaine...