mercredi 21 septembre 2011

Les montres sont molles mais les temps sont durs de Nando Michaud

Comment décrire ce livre, gagné à l'occasion des 1000 mots de l'Ermite? Publié aux Éditions Pierre Tisseyre en 1988, soit l'année de mes 6 ans, je n'en avais jamais entendu parler. Aussi ai-je levé un sourcil perplexe en lisant le résumé :

Prenez le "MacDonald" du coin de votre rue, mettez-y Léonard de Vince, Jésus-Christ, Karl Marx et une Joconde à moustache; remuez le tout à travers les siècles et laissez en attente. Pendant ce temps, préparez un vingt-sixizième siècle doté d'un président immortel, d'un rival qui l'est tout autant et d'une prostituée qui aimerait bien le devenir, ajoutez une vendeuse de hamburgers calée en électronique, combinez tout cela, faites revenir au Big Bang, servez sur lit de paradoxe et régalez-vous!

Je m'étais dit aussitôt que le bouquin risquait d'être soit très drôle, soit très mauvais...

Au bout de 10 pages, je m'esclaffais déjà. Et l'histoire du caméléon enfermé dans une cage en miroirs, par De Vinci et son assistant qui veulent découvrir la nature profonde du pauvre lézard, ne faisait que donner le ton du récit. Car suite à cette expérience (et à beaucoup de vin) De Vinci et son comparse inventeront la machine à voyager dans le passé. Incapables de la construire pour des raisons techniques, ils en abandonneront les plans aux bons soins du futur, en semant de fausses pistes pour s'assurer que les premiers voyageurs temporels n'auront de cesse de venir les chercher...

Et voilà, comment sera lancée une histoire tout à fait désopilante, écrite par un auteur à la plume leste, qui ne se prend pas au sérieux malgré les références historiques et culturelles fort solides qui parsèment son récit. (J'ai ri longtemps de "la véritable nature du filioque", mais c'était vrai une joke d'historien-nerd-en-phase-terminale, facque je vous suggère un petit tour sur Google...)

Dans les meilleurs moments du bouquin, j'ai eu l'impression de lire du Terry Pratchett au mieux de sa forme. Vers la fin du livre, j'ai trouvé que le rythme s'essoufflait un peu et que les gags manquaient de renouvellement, mais cela ne traîne pas en longueur et l'auteur nous sert rapidement une conclusion tout à fait satisfaisante... et en même temps complètement absurde, en lien avec le reste du roman.  

Bref, une très bonne lecture de détente, qui a le mérite d'expliquer plusieurs mystères de notre vie moderne. Pour amplifier le plaisir, je suggèrerais d'aller le lire dans un McDo! :p

(Lecture 2011 #38)

4 commentaires:

ClaudeL a dit…

Faut que je me remette à la lecture, moi!
Comment tu fais, en plus de tout le reste?

Gen a dit…

La réponse tient en 1 mot : autobus.

Pat a dit…

Hum! Intéressant. Nécessairement, quand on compare à Pratchett, je tends l'oreille.

Gen a dit…

@Pat : C'est le ton presque burlesque de Pratchett, mais sans le merveilleux. Y'a juste la science qui dérape là-dedans. :)