lundi 31 octobre 2011

L'Halloween un lundi

L'Halloween ne devrait jamais tomber un autre jour qu'un vendredi, vous pensez pas?

C'est trop étrange de commencer la semaine avec cette fête-là...

Se faire accueillir au bureau par un gardien de sécurité portant un costume de Cerbère, se déguiser, manger trop de sucre, passer sa soirée terré dans son sous-sol toutes lumières éteintes une fois qu'on a épuisé sa provision de bonbons... Tout ça, c'est pas des activités normales pour un début de semaine!

Après ça, qui aura envie d'enfiler des vêtements ordinaires et de passer une journée normale plate demain?

Peut-être qu'on pourrait s'arranger pour que, dans les cas où l'Halloween tombe un lundi, la fête doive durer toute la semaine?

Je récolte les votes d'appui ci-dessous! ;)

Et bonne Halloween! 

vendredi 28 octobre 2011

Recommandation aux auteurs - Ajout

Puisque c'est la semaine où je me prends pour une sommité du milieu littéraire et où je vous ensevelis sous des conseils d'origine douteuse, j'ajouterais une recommandation aux auteurs qui viennent de publier ou qui vont publier prochainement...

Vous savez, ces quelques copies gratuites que l'éditeur vous a fournies? (En tout cas, c'est dans la plupart des contrats semble-t-il...) Ne les donnez pas toutes! (Et, surtout, ne les vendez pas étourdiment après avoir écoulé tous vos exemplaires achetés à rabais).

Parce que quand vous allez commencer à faire des demandes de bourse, vous allez souvent vous retrouver à devoir envoyer 2, 3 ou même 5 (!!!) exemplaires de votre oeuvre à un conseil, comité ou jury. Ils promettent généralement de les retourner, mais ils ne vous garantissent pas dans quel état et, à ce que je peux juger jusqu'à maintenant, les délais sont longs. (Les vétérans qui traînent parfois par ici pourront peut-être nous dire si le "retour des pièces justificatives" est un mythe ou pas...)

Bref, si vous comptez faire des demandes de bourse et que vous ne voulez pas vous retrouver à devoir commander encore et encore des exemplaires à votre éditeur, prévoyez vos affaires et gardez-vous une dizaine d'exemplaires sous la main.

Oh pis faites provision de méga-grandes enveloppes matelassées!

Addendum
Au cas où mon éditeur s'inquièterait : oui, il me reste assez de Hanaken, mais lors de la demande de bourse précédente, je m'étais retrouvée le bec à l'eau.

Re-Addendum
Hé! Hanaken est officiellement une recommandation Archambault dans sa circulaire jouets-jeux! :)

jeudi 27 octobre 2011

Où j'en suis?

Calcul rapide : depuis le 30 septembre, je n'ai pas eu une seule semaine normale. Pas une!

Ce fut d'abord le Salon du Saguenay, puis le départ pour la France, puis les mauvaises nouvelles, puis un retour au boulot qui m'a donné tout juste le temps de désensevelir mon bureau et de doucher l'enthousiasme de tous ceux qui me demandaient comment mon voyage s'était déroulé, puis les funérailles...

J'ai un ti-peu hâte que ça finisse. À partir de la semaine prochaine, je reprends le métro-boulot-dodo (rajouter un bus avant, un entraînement après et c'est presque ça) et, pour la première fois de ma vie, ce sera avec plaisir.

Peut-être qu'avec un peu de stabilité dans mon horaire, je vais réussir à me remettre à écrire sérieusement.

Parce que j'ai écris, vous en faites pas :  j'ai pris des tonnes de notes, j'ai jeté mes trippes sur le papier, j'ai accumulé du matériel pour les années à venir, je me suis défoulée un brin, mais les projets, eux, ont pas avancé le yâbe!

Bon, c'est pas tout à fait vrai : je viens de livrer une nouvelle version du Chasseur. Et le premier jet du premier chapitre de Hanaken II a été effectué en fin de semaine (ben quoi, faut commencer quelque part). Mais bon, c'est pas exactement des avancées extraordinaires. Et les dates de tombée se rapprochent (Hanaken II devra être présentable à la Grande Dame à la fin de mars au plus tard!). Et j'aurai des nouvelles à retravailler prochainement!

Bref, où j'en suis? Euh... Dans le jus?

mercredi 26 octobre 2011

L'art d'harponner le client

Ok, alors à la demande générale (de ClaudeL), voici un petit billet issu de ma longue (toux embarrassée ici) expérience (de deux salons) sur l'art d'harponner un client. (Les techniques, je tiens à le préciser, me viennent surtout des vétérans que j'ai eu la chance d'espionner d'observer de près).

Étape 1 : Le contact visuel

C'est tentant, quand on est assis en arrière d'une table de livres avec rien à faire, de jaser avec l'auteur désoeuvré à côté de nous, de lire un livre amené pour l'occasion, de jouer sur son cellulaire ou d'écrire. Mais, à ce que j'ai remarqué, il ne faut pas!

Laissez plutôt votre regard errer sur la foule. Observez les gens qui passent devant vous. Souriez rêveusement, ça vous donnera l'air aimable et facile d'approche (même si vous êtes mentalement en train d'écrire une histoire où le gamin bruyant qui tripote tous les livres de ses mains sales est assassiné par un signet empoisonné tendu par une vieille écrivaine au nez crochu). Attirer visuellement l'attention sur vous (par un costume, le plus souvent) peu être utile avec un certain public, mais prenez garde à ne pas en faire trop : ce qui marche avec les jeunes enfants pourra faire fuir les ados et inversement. Alors adaptez-vous à votre public. Pour Hanaken, comme il est "pour tous", j'ai opté pour la tunique d'inspiration asiatique dans les mêmes couleurs que la couverture.

Sans en avoir l'air, suivez le regard des gens. N'apostrophez pas les gens qui vous regardent distraitement, vous ou votre livre, c'est une perte de temps (et ça vous donnera l'air d'un perroquet). Cherchez plutôt la lueur d'intérêt dans les yeux des passants. Le meilleur regard est celui qui se pose sur votre livre, s'attarde, puis remonte sur vous. Le regard qui vous prend directement pour objet n'est pas mauvais non plus, même si l'intérêt manifesté n'est peut-être pas uniquement littéraire.

Bon, une fois que vous croyez avoir remarqué un regard intéressé, tentez de le croisez, décochez lui votre plus beau sourire et enchaînez avec...

Étape 2 - La question-harpon

Après six jours de salon, mon expérience personnelle m'a démontré que le meilleur harpon à lecteurs est une question. "Aimez-vous les nouvelles policières?" marchait très bien pour les Alibis. "Un petit voyage au pays des samouraïs?" faisait merveille pour Hanaken.

Vous voulez une question-harpon intriguante, mais, surtout, reliée à votre livre. Vous voulez que cette seule question permette au badaud de savoir si ce que vous avez à offrir est pour lui ou pas. Si c'est pas pour lui, vous voulez qu'il vous réponde "non", parce que vous économiserez tous les deux du temps. Si cette question intrigue le passant, qu'il a envie d'y répondre par l'affirmative, vous aurez souvent un indice physique de cet intérêt renouvelé (la personne ralentira sa marche, s'avancera d'un pas vers votre table, vous répondra, sourira, etc). Ce sera alors le moment de déballer la...

Étape 3 - Phrase-résumé

Trouvez moyen de résumer votre roman en une seule phrase, quitte à ce que ce soit un raccourci qui laisse plusieurs nuances dans l'ombre. Ainsi, Hanaken c'est "L'histoire de deux jeunes samouraïs qui ont perdu leurs parents et qui vont devoir survivre à la guerre qui se prépare." Après avoir énoncé votre phrase-résumé, observez la personne qui se tient devant vous. Est-ce qu'elle a l'air intéressée? Est-ce qu'elle a pris le livre dans ses mains? Est-ce qu'elle a posé un doigt surpris sur un détail de l'illutration de couverture? Est-ce qu'elle vous demande tout de go à quel public s'adresse le livre? Si oui, c'est le moment d'entamer...

Étape 4 - Le développement concentrique

Exploitez l'attention de la personne et ce que vous pouvez deviner d'elle, puis répondez à ses interrogations en spécifiant et en développant votre phrase-résumé. Dans le cas d'Hanaken, si la personne semble intéressée par la phrase-résumé, je lui parle ensuite de ce qu'est un samouraï. Puis, aux filles, j'explique que les femmes aussi étaient samouraï. Aux garçons, j'insiste sur l'aspect du devoir guerrier. Aux adultes, je précise que le livre est "pour tous", qu'il y a des passages flous que les enfants ne saisiront pas, mais que j'ai écrit pour les plus vieux. À tous, j'introduis le pourquoi du comment de la mort des parents. La dureté de ce monde guerrier dans lequel les deux enfants doivent faire leur place. La pression familiale avec laquelle ils devront composer. Etc.

Je fais les ajouts peu à peu, en les greffant à ma phrase-résumé. C'est pour ça que je parle de développement concentrique : le résumé est là d'abord, au centre, puis je le précise, je présente peu à peu l'univers du roman, en allongeant les phrases et en ajoutant des détails, tant que la personne m'accorde son attention, mais en faisant des pauses fréquentes pour laisser mon vis-à-vis poser une question, manifester son intérêt ou son ennui.

Soyez attentif à votre client potentiel, parlez-lui, demandez-lui ce qu'il aime et souhaitez-lui une bonne journée s'il décide de partir sans avoir acheté. Qui sait, il pourrait recommander votre bouquin à quelqu'un d'autre ou même changer d'idée et revenir plus tard.

Personnellement, je n'essaie pas de vendre mon livre à tout prix quand je comprends qu'il ne convient pas à la personne devant moi. À date, je fais de la présence en salon un exercice fort stimulant d'écoute de l'autre. Il faut en faire un jeu, je crois, et s'en amuser. Apprendre à jauger les lecteurs, essayer de deviner leurs goûts et leur personnalité à leurs vêtements, leur attitude. Ça pourra toujours servir dans un prochain roman! :)

Alors, qu'est-ce que vous en pensez de ma technique? Je raconte n'importe quoi ou ça vous semble logique? Avez-vous des éléments à ajouter?

mardi 25 octobre 2011

Le vieux couple et la citrouille

C’est le matin. Il fait noir. On roule sur la 132. Sur l’une des voies, on remarque des morceaux de citrouille. Une discussion un peu décousue s’ensuit, où mon chum se met à me relater un article qu’il a lu et qui parlait d’un cultivateur qui a gagné un prix pour la plus belle citrouille et le prix pour la plus grosse citrouille. Il me décrit le processus pour faire grossir rapidement une citrouille et le procédé, étonnamment plus simple, pour créer des citrouilles parfaites. Il mentionne aussi que les citrouilles format géant ne sont pas très belles, ni très bonnes à manger et que c’est donc du gaspillage ce genre de compétition.

J’écoute avec intérêt (on sait jamais quand un renseignement du genre pourra être utile dans une histoire). Quand il a fini, j’énonce l’inquiétude qui me tenaille depuis un petit moment : « J’espère que les jeunes qui l’ont lancée du haut de la passerelle piétonne ont fait attention pour qu’il y ait personne dessous! ».

Mon chum de lever un sourcil étonné. « Y’avait une passerelle piétonne? ». J’approuve. Il soupire. « Ça c’est bien nous deux. Moi je discute de l'origine des citrouilles, de comment elles grandissent, d’où elles vont… Et toi tout ce que tu te demandes c’est : Qui a tué la citrouille? ».

Trop vrai pour ne pas être drôle! ;)

lundi 24 octobre 2011

Auto-promo éhontée (2)

Eh ben... voyez-vous, ça m'arrive souvent de citer un personnage célèbre et de me dire que "Je préfère que l'Empire ne s'intéresse pas trop à moi".

Mais quand il s'intéresse à moi comme ça, je serais folle de m'en plaindre.

Y'en a qui renient leurs principes pour 30 deniers, moi c'est plutôt pour une bonne pub! ;)

Addendum
Billet de trois phrases d'auto-promo et je peux pas m'empêcher de faire référence à non pas un, mais bien deux personnages. Qui c'est qui peut me les nommer? :p

Re-Addendum
Pis y'a Jonathan qui, comme ça, en passant, vous recommande lui aussi de lire Hanaken! :)

samedi 22 octobre 2011

C'est la saison des citrouilles!

Comme tous les écrivains d'horreur et de fantastique, j'adore l'automne, parce que c'est la saison qui nous amène l'Halloween! :)

C'est aussi la saison où les framboises fractales se changent en citrouilles et nous invitent à concocter des histoires d'horreur en 31 mots.

Allez y jeter un oeil, c'est toujours amusant! :)

vendredi 21 octobre 2011

Deux touristes en France

Bon, poursuite du billet d'hier... Alors le Salon de Toulouse était fini quand j'ai appris le décès de ma mère. Ça a jeté un froid sur la suite du périple mettons. Surtout que la même journée (la dernière qu'on passait à Toulouse), on a appris qu'une grève des trains venait d'être déclenchée. Et quel était notre programme du lendemain? Un aller-retour en train vers Carcassonne, suivi d'un train de nuit Toulouse-Paris.

Alors on a passé une partie de la journée à la gare, au lieu de visiter Toulouse. Et le seul plan de match viable a été de prendre l'un des rares trains (pas un TGV) qui faisaient le trajet le lendemain entre Paris et Toulouse, en s'arrêtant dans toutes les villes du chemin! Au lieu de Carcassonne, on a donc pu voir défiler rapidement la campagne française, derrière les vitres d'un train pas tellement bondé, mais où nous devions partager notre compartiment à six places avec un vieux Français qui puait de toutes les façons imaginables! Mettons que le voyage a été long.

Ensuite, on s'est retrouvés à Paris une nuit plus tôt que prévu et la seule chambre qu'on a pu dénicher, dans la ville bondée de gens incapables de prendre leurs trains à la date prévue, c'était une suite! Ultra confortable, évidemment, mais pas dans nos moyens et assez excentrée en plus. Enfin...

Le lendemain, on est allés porter nos bagages à l'hôtel où nous devions passer les autres nuits et on s'est ensuite lancés dans notre visite de Paris. Notre itinéraire s'est articulé autour de deux thèmes : le très vieux Paris (les catacombes, Cluny, Notre-Dame dont on n'a malheureusement pas pu visiter le toit, la Sainte-Chapelle et la Conciergerie) et le Paris des Trois mousquetaires (les jardins du Luxembourg, les alentours du Louvres et les Tuileries, mais on a manqué de temps pour la Bastille), avec, en prime, les deux incontournables : la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe. Oh et le Sacré-Coeur de Montmartre, mais c'était parce qu'il était à côté de notre hôtel. (Hôtel où, d'ailleurs, la douche était ainsi faite qu'elle se déversait partout dans la petite salle de bain, qui empestait donc l'humidité à cause des dégâts d'eau successifs... mais bon, après les histoires d'horreur qu'on avait entendu à propos des équipements sanitaires en France, on pouvait quand même pas trop se plaindre).

Monument parisien le plus visité de notre séjour : le métro de Paris. Le plan est obligatoire pour s'y retrouver et c'est vraiment pas la place pour trimballer une grosse valise à roulettes (les escaliers roulants sont rares), mais sinon c'est fort pratique.

Les Parisiens rencontrés m'ont semblé très contents lorsqu'ils arrivaient à reconnaître notre accent. Un préposé à la visite de Notre-Dame m'a gratifiée d'un chaleureux "cousine" en répondant à la question que je lui posais et le serveur d'une pizzéria s'est mis à chantonner une toune de Jean Leloup (I lost my baby, évidemment).

Comme on n'a passé que deux jours à Paris, on a eu l'impression de parcourir la ville au pas de course (surtout après Toulouse où on avait vécu avec les gens du coin). Mais, en même temps, on y a pas mal vu tout ce qu'on voulait voir, alors n'avait pas trop de regret en reprenant notre avion le vendredi matin.

Mon choc culturel principal pendant tout le voyage a été de découvrir qu'en France lorsqu'on demande un café au lait, on obtient un café filtre avec un peu de lait (souvent en poudre) dedans! Moi qui m'attendait à l'espresso noyé dans le quart de litre de lait moussé qu'on reçoit ici! Ouache! Ce qu'il faut commander, c'est un "crème" et là vous aurez droit à quelque chose à mi-chemin entre le latté et la cappuchino d'ici, mais où le produit laitier qui a été moussé est de la crème et non du lait. C'est divin, mais faut avoir un foie de Français pour arriver à en boire régulièrement!

Je vous laisse sur quelques photos :

Le chapiteau sous lequel était placée la salle des ventes du festival

Une rue typique de Toulouse - Tous les bâtiments sont en brique rose

Une rue typique de Paris - Joli, mais gris

La Sainte-Chapelle ou "l'art de bâtir des murs sans utiliser de pierre"!!!

Pour finir en accord avec la saison : deux gargouilles de Notre-Dame.

jeudi 20 octobre 2011

Toulouse Polars du Sud

Allez, je me botte le derrière (je me connais : reprendre la routine me fais toujours du bien) et je commence le compte rendu de mon voyage en France, à destination du festival du roman policier de Toulouse, nommé « Polars du sud ». Voyage qui, soit dit en passant, a été en partie payé par le Consulat de France à Québec (et je les en remercie chaleureusement) et en partie par l’argent du Prix Alibis, ainsi que par la petite bourse reçue de ma MRC. Bref, un voyage 100% financé par l’écriture. Vous m’auriez dit que je pourrais me payer ça avant mes trente ans, je vous aurais pas cru!

On a donc décollé de Montréal, pour atterrir à Toulouse, après un changement d’avion à Paris. C’était mon premier voyage en avion et j’ai découvert que j’adorais ça. Au moment où tous mes voisins de banc se sont crispés sur leur siège parce que l’avion venait de quitter terre, moi j’ai eu l’impression de m’envoler et je souriais. En plus, je crois que j’ai été génétiquement conçue pour trouver les avions spacieux! Alors si on oublie notre stress constant de manquer une indication et de ne pas embarquer à temps sur nos vols, on s’est rendus sans problème.

À Toulouse, on a été pris en charge par les gens du festival, une gang vraiment chaleureuse et généreuse (en arrivant, la première chose qu’on s’est fait dire, dans ce superbe accent méridional, c’est : « assoyez-vous et prenez un coup de rouge »… y’a pas de doute : on était en France!). J’étais la seule représentante de la maison Alire à Toulouse, mais je ne me suis pas sentie seule une minute. On m’a présentée aux organisateurs et, le lendemain de notre arrivée, le festival a commencé. Tous les auteurs étaient logés au même hôtel et, pendant tous le festival, auteurs, conjoints, organisateurs et bénévoles prenaient leurs repas en commun (généreusement arrosés de Fronton, le cépage local), ce qui créait une ambiance festive et très conviviale.

Au festival, mon travail était au fond très simple : m’asseoir derrière ma table de vente, devant la trentaine d’Alibis et les quelques Solaris amenés dans ma valise, et parler de la revue aux gens intéressés. J’avais aussi, en théorie, une entrevue à donner, mais entrevues et tables-rondes n’attirant pas un grand public, celle-ci fut annulée.

La majorité des Français rencontrés ont trouvé mon accent charmant et exotique (entendons-nous : je l’avais soigneusement aplani et débarrassé des expressions les plus incompréhensibles pour leurs oreilles), alors ils étaient très contents de me parler et de me faire parler. À peu près 50% du temps, j’arrivais à leur vendre une revue. J’avais plusieurs gros avantages dans mon entreprise de vente : de un, je revenais du Salon du Saguenay où j’avais eu le temps d’apprendre l’art d’harponner un client; de deux, c’est facile de vendre un produit auquel on croit; et de trois, il n’y avait pas tellement d’autres nouvelles policières de disponible alors j’occupais le créneau à moi toute seule.

Bon, une partie des Français trouvaient mon français curieux, l’un m’a parlé en anglais (tant qu’à moi y’a rien de plus incompréhensible qu’un Français qui parle anglais… pourquoi est-ce qu’ils s’obstinent à garder leur accent?) et j’ai eu droit aux remarques classiques « C’est pas tout à fait la même langue » et « C’est comme du français abâtardi ». Je m’en suis vengée en prenant des photos d’affiches annonçant fièrement des « Prix discount » et en passant du temps avec les auteurs anglophones qui, eux, appréciaient énormément mon bilinguisme et n’en avaient rien à foutre de mon accent, dans aucune des deux langues!

Bref, la partie « salon » de mon voyage s’est vraiment bien déroulée, dans la rigolade (parfois avec les Français, parfois dans leur dos) et la bonne humeur. Toulouse est une ville superbe où les gens prennent le temps de vivre, même s'ils mangent leur repas du soir vraiment trop tard pour mon goût!!! (9h, c'est pas une heure pour se mettre à table!)

mercredi 19 octobre 2011

Désespérés s'abstenir de Annie Quintin

Au Salon du livre du Sagnenay, j'ai enfin rencontré Annie Quintin en vrai (puisqu'à date on se connaissait seulement par Facebook et blogues interposés). Et j'en ai profité pour lui acheter son roman, Désespérés s'abstenir (publié chez VLB), un chick lit qui m'intriguait depuis un bout de temps, parce qu'Annie n'est pas une "fifille" et j'avais hâte de lire ce que les intrigues amoureuses pourraient donner sous sa plume.

Résumé du roman :

À trente ans, Clara est toujours célibataire, et même si elle semble l'assumer, lorsque ses amis, Mélo et Yan, s'inscrivent à un site de rencontre sur Internet, elle leur emboîte le pas sans enthousiasme. L'âme soeur se cacherait-elle derrière le pseudo de MorduDeToi, LeJackPot ou Hétéro_450?

Entendons-nous : hormis la sauce "sites de rencontre", la recette n'est pas neuve. Mais c'est mignon, c'est rigolo c'est bien écrit et ça se lit tout seul. Les amis de Clara sont suffisamment typés pour être sympathiques et suffisamment originals (surtout Yan, un guay qui a l'air viril) pour qu'on les trouve drôles.

Bon, comme dans toute chick lit, vous aurez envie deux ou trois fois d'étrangler Clara, le personnage principal, ou de lui taper sur la tête à coups de briques pour lui faire comprendre le bon sens, mais ça respecte les règles du genre. Il faut souligner d'ailleurs que les non-dits et les problèmes de communications ne sont pas tous dûs à Clara, ce qui fait vraiment changement! En plus, autre bon point pour Annie Quintin, son héroïne n'est pas une romantique mélodramatique, elle travaille et elle n'est pas constamment en train de boire!

Le récit des multiples rencontres de Clara avec une galerie d'hommes inadaptés ou inadéquats occupe peut-être un peu trop de place dans le roman par rapport à ce qui deviendra rapidement le ressort du récit, soit la relation entre Clara et ses amis, mais le débalancement n'est pas majeur et cette série d'anecdotes reste la partie la plus hilarante du roman!

Bref, je ne crois pas que ce soit le bouquin qui convertira des milliards de lectrices à la chick lit, mais pour celles qui, comme moi, aiment le genre à petites doses et apprécient qu'il sorte du "rose bonbon avec des tis anges tous nus", ce bouquin apporte une petite touche de fraîcheur fort bienvenue.

(Lecture 2011 #42)

mardi 18 octobre 2011

De retour au pays

Je suis donc de retour au pays depuis vendredi passé. De retour au pays, mais pas vraiment à la normale.

Pour ceux que ça intéresse, le salon à Toulouse s'est très bien déroulé. J'ai vendu toutes les revues que j'avais amenées (soit une trentaine), je me suis fait des amis, on a bu beaucoup de vin et on a bien rigolé.

J'ai appris le décès de ma mère une fois le salon terminé, juste avant d'entamer la portion "vacances" de mon voyage. Ça a jeté un froid, mettons, mais tout le monde a insisté pour que je poursuivre mon périple et que rentre seulement à la date prévue.

C'est ce que j'ai fait et j'ai réussi à en profiter quand même (malgré une grève des trains qui a plutôt bousculé nos plans, nous empêchant d'aller voir Carcassonne). Je me sentais tellement loin de chez moi que la triste nouvelle avait pris un aspect totalement irréel et j'arrivais souvent à l'écarter de mon esprit.

Comme on a visité beaucoup d'église, j'en ai profité pour allumer un lampion et prendre un moment pour me recueillir. Pas par conviction religieuse (j'en suis plutôt dépourvue), mais tout simplement parce que je trouve que ce genre de rituel donne un cadre au deuil. Et un lieu comme celui-ci me semblait propice aux adieux.

Église des Jacobins, Toulouse
Photo par Vincent, qui a retrouvé la fonction "photo" de l'appareil...

lundi 17 octobre 2011

Le vent a soufflé sur les cerisiers

Je vous ai souvent parlé de la philosophie des samouraïs : pour eux, nous sommes tous des fleurs de cerisier, ces fleurs que le vent arrache bien souvent des branches avant qu'elles ne flétrissent, car la moindre bourrasque qui souffle sur nos vies peut emporter avant leur terme nos existences fragiles.

Pendant mon voyage en France, l'une de ces bourrasques semble avoir balayé la vie que j'avais laissée ici, derrière moi.

La bourrasque a emporté avec elle une fleur qui avait déjà été secouée par des vents violents et qui ne s'en était jamais remise. Une fleur usée de maladie, flétrie d'indignités. Une fleur amère qui, depuis longtemps, ne désirait plus vraiment tenir à l'arbre. Une fleur qui, pourtant, avait été jadis lumineuse et tendre.

Elle s'est envolée, brutalement. Je ne l'ai pas vu partir. À présent je l'imagine, déployée dans la brise, à nouveau saine, à nouveau en paix, et, surtout, enfin, à nouveau heureuse.

Mon amour te suit sur les ailes du vent, maman.

vendredi 14 octobre 2011

L'archiviste - Être archiviste, c'est du sérieux

Note : une version longue de ce texte a déjà été publiée dans "La chronique" le bulletin mensuel de l’Association des Archivistes du Québec. C'est évidemment l'oeuvre de Luc.

Il y a quelques semaines, j’ai reçu au travail un costume à archiver. Il s’agissait de Béco, la mascotte de la Fondation de bienfaisance des employés de BMO, qui prenait sa retraite. Après dix ans de loyaux services et sa relève assurée par l’Ours BMO, Béco pouvait se reposer tranquille.

Comme Béco avait été la première mascotte dont la Banque de Montréal s’était dotée et qu’elle témoignait des activités caritatives de celle-ci, il fallait bien en conserver la trace. Nous avions déjà quelques photos d’elle (une, entre autres, avec Youppi!, l’idole, le modèle, le mentor de toutes les mascottes québécoises), mais quoi de mieux que de conserver l’original?

En ouvrant le sac contenant ce costume, il m’est venu une envie… Une envie irrépressible, venue tout droit de mon cœur d’enfant, une envie bien innocente et qui pourtant m’a fait sentir vaguement coupable. Comme quand, âgé de cinq ou six ans, je me retrouvais devant un plat de bonbons ou un pot de biscuits et qu’il n’y avait aucune grande personne aux alentours. Vous voyez de quoi je parle? Une promesse de pur bonheur devant une occasion qui, croyais-je alors, ne repasserait sans doute jamais.

Vous l’aurez deviné, je brûlais d’envie d’enfiler le costume et de faire quelques steppettes dans mon centre d’archives! Je lui devais bien ça... Je trouvais trop triste d’archiver cette mascotte sans d’abord lui redonner vie une dernière fois. Béco qui, inlassablement depuis dix ans, avait aidé à amasser des fonds dans des centaines de campagnes de financement. Béco qui avait fait la joie des petits et des grands, hiver comme été. Béco qui, une fois mes tâches de « naturaliste » documentaire achevées, dormirait pour bien longtemps

J’ai bien essayé de résister, mais, voyez-vous, être archiviste, c’est du sérieux : je devais m’assurer que tous les morceaux étaient bien là et constater leur état de conservation; il fallait également que je sache comment enfiler ce truc (aucune instruction n’accompagnant le costume), ne serait-ce que pour remplir adéquatement ma base de données. Et puis…

Bah, au diable les justifications! Revêtir un costume de mascotte, combien de fois ça risquait d’arriver dans ma vie?

Ouf! Enfiler les pantalons, le maillot à cerceau, le torse, les souliers, la camisole et, enfin, la tête, pour un archiviste, c’était du sport, mais pouvoir danser encore une fois, ce fut un pur bonheur, parole de Béco!

mercredi 12 octobre 2011

L'archiviste - Et le gagnant est…

Luc est toujours en contrôle du blogue pendant que Gen poursuit des vacances... pas très relaxantes... elle va vous raconter tout ça lundi.

Une des premières choses que l’on apprend lorsque l’on devient archiviste, c’est comment manipuler les documents et artefacts de façon sécuritaire pour éviter de les endommager ou d’accélérer leur dégradation en faisant notre travail. En effet, les particules qu’on peut avoir sur les mains - saleté, résidus de savon, sécrétion naturelle de la peau - peuvent endommager bien des médiums, comme le papier, les photographies ou certains métaux. La façon la plus universelle, et la plus efficace, c’est d’y aller avec des gants blancs, littéralement.


Après la base de données, ces gants de coton sont nos outils de travail les plus importants. Sauf que parfois, on se sent un peu obsessifs avec nos réflexes hyperprécautionneux. Je vous donne un exemple :

C’était en 2007, et je travaillais avec le cinéaste Frédéric Back au montage d’une exposition portant sur ses œuvres et sa vie. J’avais devant moi un Oscar (THE Oscar comme on dit à Hollywood) qu’il avait remporté au cours de sa carrière. Je regardais la statuette avec, probablement, les yeux ronds et brillants d’envie, m’imaginant au Kodak Theatre devant une salle comble en liesse, en train de la lever victorieusement à bout de bras, sourire triomphant aux lèvres. Frédéric, qui malgré ses 83 ans avait gardé son espièglerie d’enfance, lut dans mes pensées. Il prit la statuette doucement de ses deux mains, nues, pour me la donner, m’encourageant amicalement à la brandir au-dessus de ma tête.

L’horreur archivistique!

Bon, c’était sa statuette, il avait bien le droit d’y toucher tant qu’il voulait. Quand il l’avait reçu à Hollywood, il avait probablement les mains moites d’un cinéaste couronné dont le pouls battait à cent soixante à l’heure; il l’avait sûrement embrassée avant de renverser du champagne dessus et de la passer ensuite à ses collaborateurs, qui l’avaient pris dans leurs mains, l’avaient embrassée à leur tour, avant d’y renverser d’autre champagne, peut-être. Et de retour à Montréal, ça avait été ensuite le tour de la famille et des amis. L’Oscar était pourtant en parfait état de conservation, bien brillant, doré, sans bosses ni égratignures.

Malgré tout le ridicule de mon geste, tel un robot programmé pour conserver, j’ai tout de même enfilé mes gants de coton avant de prendre la statuette et de la soulever à bout de bras! Pas étonnant qu’il y ait peu d’archivistes sur les tapis rouges.

L'archiviste

mardi 11 octobre 2011

Pour ceux que ça intéresserait

Pour ceux que ça intéresserait, ma nouvelle "Sang, cendre et poussière", finaliste chez l'Ermite en 2010 est désormais en ligne chez "Le chat qui louche". Donc, pour la lire, c'est par ici.

À l'époque où ce texte avait été publié chez l'Ermite pour la première fois, j'en avais raconté la genèse. Pour vous rafraîchir la mémoire (ou pour ceux qui ne suivaient pas encore le blogue à cette époque), c'est par là.

lundi 10 octobre 2011

L'archiviste - Mon palmarès

Rappel aux étourdis : Gen est en vacances, ce billet est écrit par Luc dit L'archiviste.

La plupart du temps, lorsque j’annonce à quelqu’un que je suis archiviste, j’ai droit à des regards d’ennui («Archiviste? BoOoring!»), de pitié («Archiviste? Mes sympathies et merci de te sacrifier pour nous») ou d’effroi («Archiviste? Ai-je quelque chose à me reprocher? Tout d’un coup qu’il serait ici pour m’annoncer une punition administrative celui-là? Nooonnnn! Je ne veux pas finir ma carrière aux archives dans le sous-sol!»)

Ces réactions sont bien meilleures que celles que j’obtenais quand j’étais agent d’assurance de dommages (je vous laisse imaginer), mais être archiviste c’est tout sauf ennuyeux. Pour vous le prouver, je vous fais ici mon palmarès des documents et artefacts fascinants ou inusités que j’ai été appelé à manipuler et à archiver au cours de ma carrière.

10. Puisque je suis un peu geek, je vais mettre en 10e position tous les vieux documents «technologiques» ou informatiques auxquels j’ai eu affaire : disquettes 5 ¼, logiciels sur cartes perforées, vieux laptop du début des années 90, manuel d’ordinateur IBM de la fin des années 50, etc.

9. Travailler à l’endroit même où jadis Marcel Talon essayait de réussir le coup du siècle. OK, ce n’est pas un document à proprement parler, mais c’est trippant pareil, bon !

8. Des chroniques d’époque relatant la fuite des amérindiens Pieds-Noirs à la suite des guerres indiennes.

7. Une corde de pendu (ayant servi).

6. Des documents du XVIIe (certains signés par Frontenac, d’autres par De Maisonneuve et LeMoyne).

5. Des faux seins (pas des prothèses de silicone, de « vrais » faux seins, ronds, couleur chair, avec mamelons bien dessinés).

4. Un morceau de marqueterie d’un mur du bunker d’Hitler.

3. De l’uranium (non raffiné, quand même!).

2. Un Oscar (je vous en parlerai plus en détail mercredi).

1. Un costume de mascotte ! (Woohoo ! Ça aussi je vous en reparlerai).

Avouez, être archiviste c’est plus rock’n roll que vous ne le pensiez. En plus, sachez qu’on n’est pas méchant et qu’on emprisonne rarement nos collègues dans les sous-sols humides et poussiéreux (question de sécurité, on évite d’y entreposer là les archives de toute façon) pour faire notre boulot à notre place…

L'archiviste

jeudi 6 octobre 2011

Ceci n’est pas Geneviève

Non, ceci n'est pas une défaillance de votre fournisseur internet, n’essayez donc pas de régler la connexion. Nous avons le contrôle total du blogue: nous maîtrisons, à présent, toute publication. Nous pouvons vous noyer sous un millier d’hyperliens, vous donner des images JPEG de piètre qualité, aussi bien qu'une vidéo pure comme le cristal. Nous pouvons modeler votre vision et lui fournir tout ce que votre imagination peut concevoir, et même au-delà…

Pour la semaine qui vient, asseyez-vous tranquillement. Nous contrôlerons tout ce que vous allez voir et lire. Vous allez participer à une petite aventure et faire l'expérience de l’inconnu avec « Les anecdotes de l’archiviste ».

Hum… OK trêve de science-fiction rétro. C’est Luc Dagenais au clavier. Comme vous le savez, Geneviève sera en France pour quelques jours. Comme elle n’a pas l’habitude de laisser ses lecteurs sans billets pendant si longtemps, elle m’a demandé de vous tenir compagnie de façon périodique jusqu’au 17 octobre. J’ai accepté son invitation avec un immense plaisir.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, j’ai une formation d’historien de l’art, j’écris (mais avec une seule nouvelle publiée, je ne m’étendrai pas sur le sujet, on aurait tôt fait le tour), je pratique des arts martiaux et... je suis archiviste de profession. 8o)

À lundi,

L’archiviste

mardi 4 octobre 2011

Avalée par mes valises

Ok, alors les valises du Saguenay ne sont même pas encore défaites que c'est le début du marathon de préparation pour le Festival du polar de Toulouse. Ça va être la première fois que je prends l'avion et je suis excitée sans bon sens!!!

C'est fou : la liste des trucs à mettre dans nos valises fait trois pages!

Et faut faire attention pas se tromper entre les items qui vont dans la valise de soute et ceux qui vont dans le bagage de cabine : amener un rasoir ou un coupe-ongles à bord pourrait nous valoir une accusation de terrorisme! (et un vol manqué)

Mais bon, je suis prête à faire ben des simagrées pour partir en voyage. :)

D'ailleurs, histoire de me préparer adéquatement (c'est-à-dire finir mes dossiers du boulot et boucler mes bagages sans oublier Bibitte ou mon passeport) et de me donner le temps de revenir et de me remettre du décalage horaire (pis de profiter des quelques jours de vacances qu'il me reste), je mets le blogue en pause jusqu'au 17 octobre.

Ou plutôt... ah mais non, vous verrez bien! ;)

Passez quand même par ici dans les prochains jours : vous pourriez être surpris! ;)

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En passant, Blogger a mangé mes commentaires sur les blogues d'Isa Lauzon et de Karuna/Sylvie Gaydos. J'ai pas testé les blogues de tout le monde, mais au retour si le problème est pas réglé, je vais faire l'impossible pour pouvoir revenir discuter avec vous!

lundi 3 octobre 2011

Sur l'air de la souris verte..

8 heures en signature

7 verres d'alcool

6 repas de junk food

5 heures de sommeil par nuit

4 personnes dans la chambre

3 jours de salon

2 nuits de motel louche

et 1 écrivaine pas mal amochée-é-e...

... avec la voix d'Éric Lapointe!

Quelqu'un a un remède grand-mère pour les cordes-vocales amochées?

Enfin, au moins j'ai épuisé presque tout le stock de livre qu'on avait apporté!