mercredi 27 février 2013

Où je m'excuse beaucoup...

Je m'en vais au Salon de Gatineau samedi! :)

Ironie du sort, l'amie de Gatineau chez qui je loge d'habitude s'en va, elle, en Belgique. Alors je vais faire un aller-retour le samedi au lieu de rester là-bas toute la fin de semaine. Désolée pour ceux qui y seront le dimanche!

Et je vous annonce que je vais temporairement désactiver les commentaires laissés par les Anonymes. Désolée, Joe, va falloir que tu te crées un compte Blogger et que tu utilises le même nom pendant quelques jours! ;)

Parce que j'en ai ras-le-bol de recevoir des messages en anglais qui m'assurent que mon blogue est exactement ce que cette personne recherche depuis longtemps et qui m'invitent ensuite à consulter le leur, dont le sujet est "connexe".

Ouais, semblerait que j'écris des billets connexes avec :
- La lutte contre les boutons;
- L'allongement du pénis (coudonc, est-ce qu'on en recevait par la poste avant des annonces sur ce sujet-là? ou est-ce que l'obsession est née à l'époque du courriel?);
- Les planchers de bois exotiques;
- Les planches de surf;
- Les casinos en ligne;
- Les vidéos de cul Perses;
- Les produits dopants pour les gens qui sont pas sportifs mais qui veulent en donner l'impression;
- Les cigarette naturelles "sans danger";
Et j'en passe!

Ma recette de pain irlandais sans gluten aux pépites de chocolat semble particulièrement intéressante pour tous ces commentateurs intempestifs. Désolée pour vous, mais j'en ai marre de vous voir essayer de profiter de mon blogue pour leurrer les pauvres internautes!

Et j'ai pas envie d'imposer le test de Turing à tout le monde! Désolée, Prospéryne, mais une fois sur deux, j'arrive pas à lire les chiffres de vérification sur ton blogue! J'pense que je suis un robot et qu'on a oublié de me prévenir...

Bon et pour finir, j'suis désolée de ce billet plate! ;)

Mais on peut ptêt faire un spécial "excuses"? Vous êtes désolés de quoi, vous, aujourd'hui?

mardi 26 février 2013

Hanaken, l'ombre du daimyô - Extrait

Je m'aperçois que j'ai pas encore mis d'extrait de Hanaken II en ligne! Bon, ce sera peut-être pas très utile aux lecteurs habituels du blogue (parce que vous avez TOUS acheté mon livre, hein? ;), mais comme le blogue me sert également de site... Voici donc Satô, dans la cour de la demeure du seigneur Takayama qui sert à l'entraînement des gardes. Sans qu'il s'en doute, un boulversement s'annonce dans l'existence des samouraïs...

Hanaken, l'ombre du daimyô - Extrait

Des voix excitées en provenance de l’un des coins de la cour attirent l’attention de Satô. Yamaki s’y tient en compagnie de Nanashi. Qu’est-ce que le jeune samouraï a encore inventé ? Il semble avoir convaincu Yamaki de fixer à la palissade des cibles de paille revêtues de vieux morceaux d’armure. Ce n’est qu’en voyant reluire les longs fûts d’acier des teppôs que Satô comprend. Il a vu quelques-unes de ces arquebuses lors d’une visite, l’année dernière, chez un maître d’armes établi au sud. Elles venaient de très loin, d’un pays où les hommes ont la peau rose et de grands nez, mais on lui avait dit que des forgerons des environs avaient appris à copier ces armes. Un marchand venu du sud a dû traverser le fief de Takayama et Nanashi, toujours curieux, a convaincu le seigneur d’acheter quelques fusils. À présent, Nanashi doit vouloir montrer leur puissance à Satô, pensant sans doute lui faire une surprise.

Pauvre Nanashi, il va au-devant d’une grande déception. Satô a déjà pu constater l’utilité des teppôs. Il n’est pas mécontent de découvrir que son fief en possède désormais, car elles sont très utiles pour...

BANG !

La détonation le surprend. Les yeux fixés sur Nanashi, il n’a pas vu Yamaki charger, épauler et tirer. Un petit panache de fumée plane au-dessus du samouraï, tandis qu’une odeur de poudre brûlée envahit la cour. Autour de Satô, les gardes jurent. Certains se sont couvert les oreilles de leurs mains. Deux ou trois ont sursauté si fort qu’ils en ont échappé leur sabre. Cependant, aucun ne réagit avec autant de fureur que Saburo, qui s’élance à grands pas à travers la cour, pour se planter à distance de sabre de Nanashi.

― JITOTSU NANASHI !

La voix du vieux samouraï éclate avec autant de force que la détonation de l’arquebuse. Nanashi rentre la tête dans les épaules et se tourne vers lui, l’air piteux.   [...]   [Yamaki, quant à lui] marche jusqu’à la palissade, décroche la manche d’armure attachée à l’une des cibles et passe son doigt dans un trou qui la traverse.

― Une balle d’arquebuse peut percer une armure !

lundi 25 février 2013

L'homme qui parlait aux oiseaux

Je me souviens, j'étais toute petite. Je ne devais pas avoir plus de sept ou huit ans. L'un des frères de mon père marchait avec moi dans le parc près de la maison de ma grand-mère, maison où il vivait encore. Je le trouvais un peu bizarre cet oncle-là. C'était la première grande personne que je voyais qui vivait encore avec sa maman. Mais il était bien gentil, toujours doux et patient avec moi et mes cousins, même si, visiblement, il ne savait pas trop comment parler aux enfants.

Tout d'un coup, alors qu'on marchait, un oiseau s'est mis à chanter. Mon oncle a marqué une pause pour qu'on puisse écouter, puis il m'a dit de quel oiseau il s'agissait, avant de m'expliquer d'où il venait, où il allait, pourquoi il chantait.

Je ne peux pas dire que ça m'intéressait, mais comme mon oncle était passionné par son sujet, il ne s'est pas aperçu que je l'écoutais à peine. Soudain, il a dit "La femelle chante comme ça" et il s'est mis à siffler.

Et l'oiseau lui a répondu! Le temps de quelques échanges, ils ont sifflé de concert. Mon oncle, comme les magiciens des contes, parlait aux oiseaux!

Je n'ai pas beaucoup de souvenirs clairs de cet oncle vieux garçon, toujours réservé, qui parlait peu, mais ce moment demeure à jamais gravé dans ma mémoire. Plus tard, j'ai compris que nous étions tombé sur l'un des rares oiseaux dont le chant peut être parfaitement imité par la voix humaine. Et que mon oncle avait passé des heures à s'entraîner.

Cet oncle vient de nous quitter, au terme d'une pénible maladie, même pas l'un de ces classiques cancers qu'on déplore tant, juste un diabète mal contrôlé qui l'a inexorablement rongé. Il venait d'avoir 55 ans.

À son enterrement, des enregistrements de chants d'oiseaux ont joué dans l'église. Jamais je n'avais entendu de musique plus appropriée. Plus littéralement céleste.

J'espère que là où il est, les oiseaux ne manquent pas.

vendredi 22 février 2013

Sans gluten, sans lait, sans noix, etc...

Voilà presque quatre mois qu'on a pris le virage "sans gluten". Depuis, j'ai l'impression de vivre dans ma cuisine et de pratiquer la multiplication de la vaisselle sale, mais bon, ça vaut la peine : mon chum va mieux! :)

Par contre, je remarque un curieux phénomène : les produits sans gluten qu'on achète ont aussi tendance à être dépourvus de tous les autres allergènes. Bref, on se retrouve avec des trucs sans gluten, sans blé, sans lait, sans noix, sans soya...

Vous pouvez continuer dans la veine de François Pérusse "sans goût, c'est cent piasses!"

Pourtant, c'est pas compliqué de remplacer le gluten (sauf dans les pains, pizzas et pâtisseries). Mais on dirait que l'industrie alimentaire se dit que tant qu'à remplacer un allergène, autant enlever d'un seul coup tous ceux qu'ils peuvent retirer.

Bizarre...

Alors, au menu du souper ce soir (souper destiné à souligner nos 13 ans ensemble, alors on s'est gâté en achetant un peu de bouffe sortant de notre ordinaire), des saucisses italiennes sans gluten, ni noix, ni soya et des pâtes de riz brun (ça on sait que c'est bon) avec de la sauce rosée sans gluten, ni... lait! Pis une bonne bouteille de Valpolicella pour aroser le tout.

J'vous en redonne des nouvelles!

Mise à jour tardive : 
Finalement, les saucisses étaient parfaites. La sauce rosée était ordinaire et de texture un peu granuleuse, mais après y avoir fait fondre une bonne cuillèrée de parmesan, elle a gagné en onctuosité et en goût. Mais je crois que je vais m'essayer à la cuisiner à partir de zéro la prochaine fois! ;) 

mercredi 20 février 2013

Cervelle d'écrivain (4)

Mardi soir, 21h30. D'habitude, les soirs de semaine, je me couche vers 22h.

Mais voilà, le chapitre d'Hanaken III entâmé dans la soirée n'est pas terminé. Il manque juste une phrase ou deux. Si je ne le termine pas maintenant, je vais y penser toute la nuit. Allez, je peux boucler une phrase ou deux en 30 minutes, quand même!

Deux heures et demi (et près de 1000 mots plus tard), je dois admettre quelques évidences :
1- Il me restait plus qu'une phrase ou deux pour terminer le chapitre.
2- Je vais haïr mon réveil demain matin.
3- Passer à travers la journée de boulot va exiger beaucoup de caféine.
4- Je ne devrais jamais rallumer mon ordinateur après 21h.

Mais bon, au moins le chapitre est terminé! ;)

lundi 18 février 2013

Les trois occasions où je suis catholique

Il y a trois occasions dans la vie où je me souviens soudainement que je suis catholique.

La première, c'est lors des jours fériés d'origine religieuse, soit Pâques et Noël. J'y tiens à ces deux fêtes. Principalement parce qu'elles sont stratégiquement placées dans l'année pour nous permettre de souffler. Et parce que leurs décorations traditionnelles ont contribué à structurer notre histoire et notre culture.

La deuxième, c'est lors des enterrements. Me semble que personne ne sait comment agir autour d'un cercueil. Alors les gestes rituels appris depuis l'enfance et les prières qu'on récite sur le pilote automatique, ça comble un certain vide, en attendant de pouvoir aller vivre son deuil tranquillement dans son coin.

La troisième et dernière occasion où j'ai un soudain intérêt pour la religion, c'est lorsqu'on doit changer de pape. J'adore les conclaves! Ce sont des petits morceaux de Moyen Âge au parfum d'Antiquité qui se retrouvent soudainement balancés sous les projecteurs des médias modernes. L'historienne en frétille de plaisir à chaque fois! ;)

Mais si on est pas en congé, qu'il y a personne de mort et que le pape a été choisi, oubliez-moi pour toutes les questions religieuses! J'applique généralement le polythéisme poli des lettrés de l'Antiquité :  je laisse prier ceux que ça amuse, en me disant que si les dieux existent, ils ont autre chose à faire que de se préoccuper de moi! ;)

Si jamais je me trompe, j'espère que je serais foudroyée juste après l'élection papale, parce que j'ai bien envie de voir toute les manoeuvres politiques qui mèneront à l'élection. Surtout, que, selon la prophétie de Saint-Malachie, on s'apprête peut-être à nommer le dernier pape avant la fin du monde...

(Ben quoi, maintenant que les Mayas sont hors course, fallait trouver autre chose! Quoi de mieux qu'une prophétie attribuée de façon douteuse à un saint, texte qui a sans doute été écrit vers 1590 pour influencer une élection papale et que l'Église renie depuis ce temps? ;)

vendredi 15 février 2013

Le scribe intérieur

J'ai parfois l'impression que je me déplace partout avec un scribe sur les talons. Un espèce de secrétaire intérieur qui prend constamment des notes. Et qui se change souvent en fouille-merde façon scribouilleur de tabloïde.

La vie me sacre une claque, physique ou psychologique? Le scribe attend que le pire de la douleur soit passée, puis il vient me questionner. Comment est-ce que je décrirais ce que je viens de vivre? Comment est-ce que je me suis sentie? Est-ce que je peux mettre ma douleur en mot? La blessure-là, est-ce qu'elle est très profonde?

Et le scribe de se mettre les doigts dans la plaie, pour juger de la sévérité, en la rouvrant un peu au passage.

Puis il continue de m'interroger. Comment je pense passer par-dessus cette épreuve? Est-ce que ça va laisser des cicatrices? J'ai pas à m'inquiéter de la justesse de mes réponses. Il va revenir plus tard pour vérifier. Il va soigneusement confronter mes prédictions et la réalité.

Puis, quand je pense qu'il a enfin tiré tout ce qu'il pouvait de la situation, qu'il m'a fait passer par toute la gamme des émotions (tristesse, culpabilité, douleurs, remords, etc) et qu'il est sûr d'avoir bien archivé l'expérience, toute prête à être réutilisée dans un texte ou un autre, il me lance :

Ok, maintenant tu vas essayer de te mettre dans les souliers de l'autre là, la personne en face, celle qui t'a donné la claque. Et on recommence les questions!

De quoi rendre n'importe qui fou. Ou très empathique. Ou un peu des deux.

Des fois, j'ai l'impression que ce scribe, pur produit de ma cervelle d'écrivain. me pousse à vivre tous les événements de ma vie plusieurs fois. Avec changements de tons et de narrateurs.

Est-ce que je suis un cas d'asile ou vous ressentez ça vous aussi, des fois?

Enfin, je me console : au moins, le scribe vient aussi poser des questions et procéder à l'archivage de mes émotions quand ça va bien ou quand je vis des moments heureux. Mais c'est drôle : on dirait que dans ce temps-là, je le remarque moins! ;)

mercredi 13 février 2013

On finit toujours par être séparés

On prenait une bière, un soir après un séminaire de maîtrise. Le prof, événement assez rare, s'était joint à nous. La conversation tournait autour de l'Illiade, texte qu'on venait d'analyser, et des dix années de guerre causées par l'amour (ou plutôt l'infidélité) d'une femme. Puis les discussions, de fil en aiguille, ont roulé sur le thème de l'amour en général.

Un gars a demandé à voix haute à quoi ça servait, de nos jours, d'espérer bâtir quelque chose par amour quand un mariage sur deux finit en divorce.

Je lui ai répondu, avec mon idéalisme de jeune mariée, de fille déjà en couple depuis sept ans, qu'il faut voir les choses autrement. Qu'un mariage sur deux est un succès.

Là, je suppose que le gars m'aurait parlé de tous ces couples qu'on connaît et qui donnent souvent l'impression de rester ensemble seulement pour ne pas faire partie des statistiques, mais le prof est intervenu, de sa voix doucement cultivée. "Aucun amour ne vit éternellement, a-t-il dit. On finit toujours par être séparés. Le couple d'amoureux parfait, pour le meilleur ou pour le pire, à la fin, c'est la mort qui le sépare."

Ça m'a secouée. Un autre a posé la question qui m'était venue à l'esprit : "À quoi ça sert, alors?"

Et le prof, tout empreint de philosophie antique, de nous rétorquer : "C'est parce qu'on finit toujours par être séparés qu'il faut essayer d'être ensemble. Ce sont les moments de bonheur les plus précieux, parce qu'on les a arrachés au destin."

Cette vision de l'amour ne m'a jamais quittée. C'est tellement éloigné de toutes les questions d'amour-passion, d'amour qui dure ou pas... Lorsqu'on conçoit l'amour comme un bonheur arraché à la vie, comme un pari gagné contre le destin, sa fragilité devient normale, on ne peut plus le prendre pour acquis, on sait qu'il aura constamment besoin de soins et d'attention... et qu'il vaut largement la peine d'être entretenu!

Bonne St-Valentin!

lundi 11 février 2013

Scène de salon du livre (5)

Une adolescente, treize ans peut-être, s'approche de moi. Elle semble tout à fait normal, si on exclut ses épaisses lunettes, presque caricaturales, derrière lesquelles ses yeux un peu écarquillés dansent d'abord dans tous les sens, puis se fixent sur un point quelque part au-dessus de ma tête.

Elle - Est-ce que je pourrais avoir un signet madame?

Je regarde discrètement ma montre. Ah oui, il est tard, alors les jeunes, argent de poche épuisé, se lancent à la chasse aux signets. Au moins cette jeune fille-ci semble avoir l'âge d'une éventuelle lectrice de Hanaken. C'est peut-être pas un signet perdu.

Moi, en lui souriant - Bien sûr. Dis-moi, quel genre de livre est-ce que tu lis d'habitude?

Elle, toujours sans me regarder - Est-ce que je pourrais avoir un signet?

Euh... J'ai peut-être pas parlé assez fort? Je prends un signet dans ma pile qui diminue et je commence à le signer.

Moi, d'une voix plus forte - Dis-moi, quel genre de livre est-ce que tu aimes lire?

Elle, obstinément - Est-ce que je pourrais avoir un signet? Ce serait vraiment apprécié.

Coudonc! Est-ce qu'elle sait dire autre chose que les phrases nécessaire à la récolte de signets? Je finis de signer le bout de carton et je le lui tend.

Moi - Oui, tiens, le voilà.

Elle - Merci madame.

Et elle s'éloigne, sans jamais m'avoir regardée en face, le geste un peu raide et mécanique. Me laissant penser qu'ils testent peut-être des androïdes au Salon de Longueuil cette année...

vendredi 8 février 2013

Scène de bureau (14)

Ma journée d'hier a bien commencé. Une amie de longue date m'a annoncé par courriel qu'elle s'était (enfin) décidée à former un couple avec son meilleur ami. J'étais aux anges pour elle! :)

Tellement que j'avais du mal à me concentrer sur mon travail. En répondant à une cliente, je me suis trompée entre les boutons "mise en attente" et "raccrocher" de mon téléphone. Oups! Heureusement, la cliente a aussitôt rappelé et semble avoir bien pris la chose.

Quelques heures plus tard, j'ai appris qu'un de mes oncles, malade depuis longtemps, venait de nous quitter. (Comme quoi les nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas).

Attristée par la nouvelle, et donc toujours pas plus concentrée, j'ai perdu le contrôle de ma grande gueule intérieure. Une secrétaire cherchait l'un des directeurs. Comme ce sont tous des têtes grises, sauf un, et que ça semblait justement être le plus jeune qui était recherché, j'ai demandé à la dame "Le jeune?" pour confirmer, parce que j'ai pas encore appris les noms de tout le monde. Elle a acquiescé, en remarquant toutefois qu'elle aimait mieux ne pas savoir comment je la désignais, elle, quand je ne me rappelais plus de son nom. Euh..... Heureusement, mon expression d'embarras profond (et mon teint écarlate) ont fini par la faire rire.

Pour finir en beauté cette journée placée sous le signe de la "cervelle de peruche" (parce que je vous parle pas des originaux que j'ai oublié dans la photocopieuse et des lettres qui se sont imprimées sur des enveloppes, alors que les adresses s'imprimaient sur le papier à en-tête parce que j'avais interverti les deux...), je me suis rendue chez mon opticien pour découvrir que je m'étais trompée de mois en notant mon rendez-vous! J'avais écrit le 7 février, mais on m'avait dit le 7 mars! O_o

Ouais ben...

Y'a des journées de même!

Et là, en fin de semaine, je suis au Salon du livre jeunesse de Longueuil, samedi et dimanche, de 11h à 16h, au stand des Éditions du Phoenix. Si vous venez me voir, c'est à vos risques et périls : partie comme j'suis là, je serais ben capable de vous renverser une pile de livres sur les pieds ou de signer votre livre au nom de quelqu'un d'autre! Hihihihi! :p

mercredi 6 février 2013

1000 milliards de 1000... billets

Eh oui! Il aura fallu un peu plus de trois ans, mais voici le 1000e billet publié sur ce blogue!

Pour fêter ça, je voulais vous offrir une petite nouvelle, quelque chose de pas mal que j'aurais puisé dans mes fonds de tiroir...

Ouais, ben, savez-vous quoi? Les fonds de tiroir sont pas mal vides par chez nous!

Alors voici plutôt un petit cadeau, tout frais écrit pour l'occasion. S'il vous rappelle la forme de "De Dragonis Gesta" (l'histoire de dragons qui m'a valu un prix chez l'Ermite), c'est normal.  Un jour, quand j'écrirai le roman de fantasy auquel je pense depuis des années (oui, oui), l'un de mes personnages sera le barde qui récitera tous ces récits.

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Gesta de Ultimo Pluvia

Oyez ma geste, badauds, oyez les gémissements de ce vent violent, pareil à celui qui souffla pendant des lustres sur les plaines assoiffées du royaume de Targne!

Dans ce royaume de Targne, pays qu'on disait maudit, le ciel funestement bleu refusait depuis des années d’abreuver la terre. Dans les champs stériles, les paysans étaient fauchés par faute de récolte. Même les seigneurs en leurs belles demeures maigrissaient et souffraient, car les animaux d'élevage avaient péri en l'absence de fourrage et les bêtes des bois avaient fui les futaies desséchées.

Oyez l'idée qui vint alors au roi de Targne, monarque désespéré d'un pays moribond!

Selon les légendes, il vivait, dans les forêts du nord, des êtres qu'on nommait les elfes. Ils étaient, disait la fable, d'une beauté lumineuse, si semblable à celle des étoiles que le ciel versait des larmes lorsque le trépas les frappait, croyant qu'un de ses astres avait péri. Sombre était l'heure pour que les légendes servent de guide, mais le roi de Targne, ne supportant plus de voir son peuple s'étioler, confia à ses meilleurs guerriers une funeste mission.

Oyez la quête des guerriers de Targne, hommes durs et braves, aussi redoutés que des dragons!

Guerriers, mes braves, leur intima le roi, monarque inspiré, rendez-vous dans les forêts du nord. Là, trouvez un elfe, l’un de ces êtres dont la beauté est si semblable à celle des étoiles que les cieux pleurent leur trépas. Sous la voûte céleste, tuez-le, afin que le firmament, dans son deuil, nous abreuve enfin de ses larmes. Soyez miséricordieux : l'elfe mourra pour que nous puissions vivre.

Oyez les pas des guerriers résolus qui partirent en quête sur les routes craquelées du royaume!

Pendant des semaines et des mois, les guerriers de Targne, hommes durs et braves, parcoururent les forêts du nord, piétinant l'humus parcheminé des sous-bois, se frayant un chemin au milieu des arbres secs, cherchant les elfes. Pendant des semaines et des mois, les guerriers, aussi redoutés que des dragons, perdirent leur chemin, souillèrent leurs armures et usèrent leurs forces, mais d'elfes, ils ne virent point. Un à un, ils périrent, ces hommes aguerris, rattrapés par la soif et la faim.

Oyez les gémissements du dernier d'entre-eux, que la nuit noire trouva gisant dans une clairière!

Le guerrier savait que la chaleur du jour, bientôt, volerait à son corps ses derniers fluides. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait connu la douceur de l'eau sur sa langue enflée. Ses yeux racornis voyaient trouble. Au cœur de l'obscurité, il cru apercevoir une lueur. Des feuilles bruissèrent et la lueur devient lumière, tandis qu'un elfe, chevelure de feu, teint de lune, vivante clarté, s'avançait dans la clairière.

Oyez le pas léger de cet être dont la beauté possédait l'éclat des étoiles!

L'elfe s'agenouilla auprès du guerrier. On ne sait s'il désirait lui prêter secours ou s'il était simplement curieux, désireux d'examiner cet être dépourvu de splendeur. On ne sait s'il avait déjà posé les yeux sur un homme auparavant. On devine, toutefois, qu'il ne connaissait pas les dangers de l'acier et que sa lumière dut jouer sur le fil de l'épée du guerrier, fascinant l'elfe un instant, tandis que l'homme frappait.

Oyez le tonnerre qui déchira le ciel et la pluie qui tomba en un sanglot!

Le sang de l'elfe se répandit sur la terre, tandis que sa lumière vacillait. Le guerrier tourna son visage vers les cieux et but les eaux du firmament endeuillé, en pleurant son soulagement. Sa quête était accomplie. Au loin, il le savait, le roi de Targne, monarque rassuré, souriait enfin. C'est alors que le guerrier entendit, auprès de son oreille, le dernier souffle de l'elfe. Il ne pleuvra plus à présent, confia l'être au seuil du trépas, car j'étais le dernier des miens.

Oyez, badauds, l'affliction du guerrier qui comprit que le royaume de Targne, pays qu'on disait maudit, redeviendrait bientôt aride!

Oyez, badauds, la geste de la dernière pluie!

lundi 4 février 2013

C'était où la violence insoutenable?

À peu près tous les critiques de La Presse ont écrit dernièrement pour dire à quel point le premier épisode de la deuxième saison de la série policière québécoise 19-2 était d'une violence insoutenable. À la limite, les moins sensibles ont dit que c'était d'un réalisme haletant.

Coudonc! Mon chum et moi venions de finir de regarder, péniblement, la première saison (qu'on nous avait vendue comme un "nouveau Omertà" et qui ressemblait plutôt à "Virginie, dans un poste de police) alors on s'est dit qu'on allait au moins regarder le premier épisode de la seconde. Peut-être que, soudainement, il y allait avoir un fil conducteur, de la tension, de l'action... bref, tout ce qui manquait à la première saison.

Pour ceux qui n'ont pas lu les innombrables critiques, je vous donne une petite mise en contexte : dans le premier épisode de cette saison, les deux patrouilleurs qui font office de personnages principaux se retrouvent à traquer un tireur fou dans une école secondaire, avec tout leur poste de police en renfort. On suit donc les policiers et le tireur, alors qu'ils progressent dans l'école et que les corps s'accumulent.

Dit comme ça, on comprend pourquoi la violence pourrait sembler insoutenable, hein?

Ben non, paniquez pas. Vous avez déjà vu pire.

L'épisode est ultra réaliste, je dois lui donner ça. Juste pour voir les policiers manoeuvrer, il vaudrait la peine d'être écouté.

Mais le réalisme coupe la tension. Il y a des temps morts. On suit l'action du point de vue des policiers, mais toujours avec des plans très vastes, des points de vue de "narrateur omniscient". Parfaits pour comprendre l'action. Parfaits, également, pour nous éviter les effusions de sang. Les blessés par balle, de façon fort réaliste, tombent au sol comme des sacs de patates et restent là. On sait pas trop s'ils sont morts, vivants, blessés gravement ou pas... Réaliste, oui, mais très loin de l'émotion que vous pouvez générer avec des cadrages serrés, des ralentis, des scènes de dernières paroles, etc. Le réalisateur aurait pu faire bien pire s'il l'avait voulu. Visiblement, il a choisi un point de vue presque clinique, qui est parfait pour son propos : nous faire vivre le tout du point de vue des patrouilleurs.

Bref, c'était un bon épisode. Bien fait, sans pathos inutile, dans une série qui se complaisait jusqu'à présent à disséquer le moindre petit drame humain jusqu'à ce qu'il prenne des proportions gigantesques.

Mais ça valait pas le roman-fleuve d'articles sur le thème du "on ne devrait pas montrer des choses pareilles" et "ça ravive les souffrances d'un drame comme Dawson".

Après avoir lu ces articles, vous savez ce que je me suis dit?

Ouais, la moyenne d'âge des chroniqueurs de La Presse suit celle de la population : elle augmente. Et en vieillissant, y'en a qui se ramollisent! :p

vendredi 1 février 2013

Scène de bureau (13)

Une nouvelle collègue, sortie magasiner sur l'heure du lunch, revient avec un sac du Indigo. Évidemment, ma curiosité est piquée.

Moi - Qu'est-ce que t'as acheté?

Elle, en extrayant son acquisition de son sac - Ça!

Et elle m'exhibe fière la traduction français de Fifty Shades of Grey (Cinquante nuance de Grey).

Je me mords la langue. C'est une nouvelle collègue. Dis rien, dis rien.

Elle - Tu connais-tu ça?

Moi, prudente - J'en ai entendu parler...

Elle - Moi je sais pas ce que c'est pantoute, mais y'avait des grosses pancartes "Le livre le plus vendu de tous les temps", alors j'me suis dit que ça devait être bon.

J'ai beau essayer de me retenir, une partie des réponses possibles qui se pressent dans ma tête parvient à s'échapper. Heureusement, c'est une vérité assez neutre qui gagne la bousculade.

Moi - Tsé que c'est pas nécessairement vrai...

Je me redonne un coup de dent sur la langue avant de prononcer d'autres paroles.

Elle - Ah? Tu penses?

Ok, elle semble relativement ouverte à mon opinion.

Moi - Ben... Disons que dans ce cas précis, j'ai l'impression que la pub explique beaucoup du succès. Mais lis-le, tu me diras ce que tu en penses ensuite, j'suis curieuse.

Et c'est vrai, je suis sincèrement curieuse. C'est une maudite bonne façon de voir à qui j'ai affaire.

* * *

Le lendemain matin, la nouvelle collègue arrive dans tous ses états.

Elle, sans même enlever son manteau - Ben là! T'aurais pu me le dire que c'était un livre de cul!

Moi, en me retenant de rire - Tu parles du sujet ou du style d'écriture?

Elle - Des deux! Ils pourraient l'écrire clairement dessus que c'est de la pornographie! C'pas ça que je voulais lire moi! Pis les phrases arrêtent pas de se répéter! Combien de fois on va le lire son maudit contrat?

Ce fut le début d'une bonne conversation sur les mystères du milieu de l'édition et de la mise en marché. Ainsi que d'une belle complicité! ;)