jeudi 31 octobre 2013

Scène de bureau (26) - La tueuse de fantôme

J'ai travaillé pendant un bout de temps dans un bureau d'avocat réputé hanté. Souvent, quand nous, les secrétaires, nous mettions à potiner et à rire, l'un des cadres décorant notre espace de travail se décrochait du mur. On disait donc que le fantôme était un sans doute un ancien associé de la boîte qui n'aimait pas nous voir prendre une pause.

Moi ça me faisait plus rire que d'autres choses (j'ai beau écrire des histoires d'horreur et du fantastique, je suis une solide sceptique dans la vraie vie), mais certaines de mes collègues avaient vraiment peur de rester toutes seules dans le bureau.

J'ai donc décidé d'enquêter...

J'ai premièrement remarqué que le cadre qui tombait était accroché sur une cloison fermant le bureau du patron. Ensuite, que le cadre ne tombait jamais quand ledit patron était absent. Rendue là, ça a été simple de trouver un prétexte pour entrer dans le bureau du patron et m'approcher de la cloison. J'ai alors découvert que si je collais mon oreille à la paroi, j'entendais tout ce qui se passait et se disait dans le bureau des secrétaires, parce que la cloison n'était pas un vrai mur, mais une simple division en gypse. Je me suis également rendue compte que si je m'appuyais contre la cloison, le cadre tombait.

Mes collègues ont bien ri quand je leur ai expliqué que le fameux revenant, c'était notre boss qui nous espionnait. Et j'ai trouvé que je faisais une tueuse de fantôme pas pire pantoute!

Mais j'vous promets de me tenir tranquille ce soir. ;) Joyeuse Halloween! :)

mercredi 30 octobre 2013

Quand y fait frette

Hier matin, selon le thermomètre accroché à l'extérieur de ma cuisine, il fait moins six quand je suis venue pour partir. Bref, faisait frette, le premier vrai frette de la saison.

Alors au lieu de mon joli foulard en tartan, j'ai sorti ma tuque-foulard en polar. C'est un truc vraiment génial fabriqué par Rien ne se perd que j'ai acheté y'a deux ans au salon des métiers d'art : y'a une partie tuque qui va sur la tête et ça se prolonge par deux longs pans que vous pouvez enrouler autour de votre cou pour le garder au chaud et tenir la capine en place. Bonus : s'il fait vraiment froid, les pans peuvent être ramenés sur le nez, ce qui transforme le tout en espèce de cagoule de ninja. Pas mal cool.

Donc, hier matin, je m'enroule dans ma tuque-foulard pour parcourir le chemin entre le terminus d'autobus et mon bureau. Je croise une première dame qui me regarde de travers. Ah, elle ne doit jamais avoir vu une tuque comme la mienne.

Je croise un homme qui me regarde avec insistance. Ok, bizarre, depuis quand les gars se préoccupent-ils du modèle de tuque des filles?

Lorsqu'une autre femme se met à me dévisager avec hostilité, le regard fixé sur mon couvre-chef, je finis par allumer : ma capine en polar sombre, étroitement enroulée autour de ma tête et mon cou, ben si vous êtes pas trop au courant des subtilités culturelles, elle peut avoir l'air d'un hidjab.

Pis ces temps-ci, à Montréal, c'est pas tout à fait le look à la mode. Dommage : moi quand y fait frette, j'y tiens à ma tuque-foulard!

Cela dit, après cette expérience de quatre coins de rue, je plains vraiment les musulmanes qui endurent ce genre d'hostilité au quotidien. Faudrait ptêt rappeler aux gens que dans toute l'histoire de l'Islam, c'est jamais les femmes qui ont fait la guerre, conquis, asservi, écrasé, posé des bombes, etc. Vous allez m'objecter que, de nos jours, y'a des femmes kamikazes. Ben oui. Pis après ça, on dit que l'égalité des sexes ne progresse pas chez les musulmans! :p

mardi 29 octobre 2013

Bio et autres philosophies

Depuis des années, mon chéri et moi nous disions qu'on aurait bien aimé acheter des aliments bio (ça aurait bien accompagné notre chocolat et notre café équitable). Cependant, le prix nous décourageait. On avait tout de même fait quelques incursions dans le domaine (notamment pour des œufs), mais rien de bien régulier.

Le passage au "sans gluten" a réglé la question : 75% des produits "sans gluten" sont également bio. Le prix de notre épicerie a donc explosé, mais au moins on a fait d'une pierre deux coups. Mon chum n'est plus malade et on encourage l'agriculture biologique, tellement moins dommageable pour la planète et, à cause de l'absence d'antibiotiques dans les produits animaux, pour notre santé. (En passant, la question du dommage à la planète et à notre santé est pour moi l'argument central en faveur du bio, parce que je dois dire que je ne goûte pas de différence entre les produits bio et non bio).

Je jasais avec une amie de cette heureuse conséquence de la maladie de mon chéri lorsqu'elle m'a interrompue :
Elle - C'est n'importe quoi, le bio. Ils ont pas de rendement, ils font quasiment pas de profits. Ils pourront jamais concurrencer l'agriculture industrielle.
Moi - C'est sûr, mais c'est pas le but : l'agriculteur bio, il veut produire sans user la terre et gagner suffisamment d'argent pour vivre, point.
Elle - Mais il pourra jamais grossir son entreprise et faire plus d'argent!
Moi - Pourquoi il voudrait en faire plus s'il en a suffisamment?

L'amie m'a regardée avec de grands yeux éberlués.
Elle - J'pense que tu comprends pas comment ça marche l'économie!

Non, non, détrompez-vous, j'ai très bien compris comment marche le jeu du capitalisme. J'ai juste pas envie de jouer.

lundi 28 octobre 2013

Nostalgie de citrouille

Ok, il reste juste 4 jours avant l'Halloween, pis comme toute bonne écrivaine et amatrice d'horreur, quand les citrouilles envahissent les galeries des maisons, je peux pas m'empêcher d'être super excitée!

En fait, je sais pas pourquoi je me fais une joie, année après année, de voir revenir le 31 octobre. L'Halloween, c'est comme Noël : on a beau essayer, mais quand on vieillit, ça perd de sa magie. J'ai jamais de party costumé de prévu. À peine un marathon de vieux films d'horreur avec des amis... qui a d'ailleurs été repoussé au 9 novembre cet année, horaires chargés obligent. Comme j'ai pas d'enfant, il me manque l'excuse que la plupart de mes amis utilisent pour se déguiser et passer de maison en maison. Bon, c'est pas plus mal : mon tour de taille ne supporterait pas une orgie de bonbons. Les années passées, je pouvais au moins enfiler un costume pour aller au boulot le jour de l'Halloween, mais la gang de ma nouvelle job ne se déguise pas. Ça me rend triste, z'avez pas idée! (Mais non, je ne vais pas me costumer quand même et être la seule déguisée dans le bureau... Dans le genre "j'ai l'air d'une folle échappée de l'asile parce que tout le monde autour est habillé normalement" j'ai déjà donné au dernier Boréal!)

Enfin, pour me consoler, je me prépare à cuisiner du pain à la citrouille, à regarder des films d'horreur, pis à prendre des longues marches dans les rues pour profiter des décorations installées par mes voisins (les décorations d'Halloween, elles sont toujours plus effrayantes quand on est tout seul dans la rue pour les voir!) Ah et je visite Fractale Citrouille. Des histoires d'horreur de 31 mots, me semble qu'on en a jamais assez! ;)

Et vous, vous faites quoi pour préserver le petit côté mystérieux de l'Halloween?

jeudi 24 octobre 2013

Décision prise entre une tombe et un bouquet d'oeillets

Du côté paternel de ma famille, nous sommes cinq cousins et cousines, séparés (du plus vieux au plus jeunes) par moins de 10 années. Durant leur vingtaine, mes cousins ont été plutôt nomades, se dispersant aux quatre coins de l'Europe, alors on se voyait pas souvent (parce que c'est pas une famille tricotée serrée ou super forte sur les réunions ou sur les rituels), mais lorsque les plus vieux sont devenus trentenaires, ont s'est retrouvés par hasard à vivre tous aux environs de Montréal.

Et... et on s'est pas vus plus souvent, tous trop occupés par nos vies.

L'enterrement de notre grand-mère nous a réunis une fois il y a trois ans. On était contents de se voir, malgré les circonstances. On a pris des nouvelles les uns des autres, on s'est émerveillés de nos vies respectives, toutes assez hors normes, toutes un peu artistiques. On s'est promis de se retrouver, pour un souper, peut-être à Noël, peut-être à l'été... et ça ne s'est pas fait. Les mois ont passé.

L'an dernier mon oncle, l'homme aux oiseaux, est décédé. À nouveau, on s'est retrouvés ensemble dans un salon funéraire. Et là, entre une tombe et un bouquet d'œillets, alors qu'on s'étreignait les uns les autres, contents de se revoir en forme malgré les tristes circonstances, amusés de découvrir tous les points communs qu'on a développés malgré le fait qu'on s'est peu fréquentés au cours des ans, on a pris une décision : désormais, on se réunirait régulièrement, entre cousins, loin des salons funéraires, pour prendre une bière et souper tous ensemble, et se créer un rituel familial.

Parce que la vie est trop courte. Parce qu'on partage des liens d'amitié en plus de ceux du sang. Et parce qu'un jour ce sera l'un de nous dans le cercueil.

Ce soir, ce sera notre troisième souper de cousins. Les conversations vont être géniales, pis la bière va être bonne! ;)

mercredi 23 octobre 2013

Critiques en vrac

Ça fait super longtemps que j’ai pas écrit de critiques de lecture. Pas parce que j’ai arrêté de lire (arrêter de respirer serait sans doute plus facile), mais plutôt parce que je manque de temps (et parce que mon pusher de BD, aka Joe, m’a refilé dernièrement un sac d’épicerie plein de comic book qui m’a occupée pas mal!).

Alors voici, en vrac, une critique de mes derniers lus.

Madluck de Gilbert Thiffault
Le dernier-né de la collection Nova des Six Brumes est un hommage au genre pulp qui met aux prises un dérivé d’Indiana Jones et un descendant de Cthulhu, sans oublier la toujours classique religieuse sexy. Mouvementé à souhait, mais très court, même pour un Nova. (Mettons qu'il faudrait pas que votre médecin soit aussi en retard que le mien dernièrement, sinon vous allez manquer de lecture avant que ce soit votre tour!).

L’ensorceleuse de Pointe-Lévy de Sébastien Chartrand
(tome 1 du Crépuscule des Arcanes)

Je ne sais pas comment décrire ce roman autrement que « Tolkien roulé dans le sirop d’érable »! :) On a tous les éléments classiques de la fantasy issue de la lignée du Seigneur des Anneaux : le personnage un peu naïf accompagné d’un prêtre, d’un guerrier et d’un être magique en phase avec la nature, la quête, les ennemis, d’alléchantes descriptions de bouffe, un détour obligé par des souterrains et même une prophétie. Le tout est transposé avec brio dans un décor folklorique québécois incluant amérindiens, chasse-galerie, église catholique, vie de village et fèves au lard. De la vraie terroir-fantasy (ça nous change de la medieval-fantasy) Si vous aimez les éléments pris séparément, l’assemblage devrait vous plaire! :)

Courtney Crumrin de Ted Naifeh

Définitivement ma découverte BD de cette année, cette série de trois albums raconte les aventures d’une jeune rebelle urbaine qui se retrouve à vivre à la campagne, dans le vieux manoir de son oncle étrange. Elle se découvrira bientôt des pouvoirs magiques, ce qui est tout naturel puisque son oncle est lui-même un sorcier de renom, sauf que son exploration de la magie n’ira pas sans heurt… Bon, résumé comme ça, on semble devant une enième répétition sur le thème d’Harry Potter, mais là où Harry est un petit garçon relativement attachant aidé d’alliés pétris de bons sentiments, Courtney est une ado farouche et les alliés qu’elle rencontre ont leurs propres agendas. On est délicieusement proche du folklore celto-germanique et des versions non censurées des contes de fée, de plus l’esthétique gothique-cute, qui n’est pas dépourvue d’éléments sinistres, colle tout à fait à la thématique. Je ne m’en lasse pas!

Heaven’s Prisoners de James Lee Burke

J’avais jamais lu de James Lee Burke, dont le personnage principal, le policier-ex-alcolo-devenu-détective Dave Robichaux, est pourtant l’un des cajuns les plus connu de la littérature. On m’avait dit de commencer avec ce roman-ci (où le détective doit surmonter la mort de sa femme) et que ce serait noir… Disons que j’imaginais pas à quel point! Prenez la Nouvelle Orléans d’Anne Rice, le mal de vivre de tous les détectives de hard boiled, un instant de violence horriblement injuste, une plume à la fois elliptique et précise, mixez, saupoudrez d’un peu de français et d’épices cajun, servez sur fond d’une enquête policière qui avance par à-coups… et accrochez-vous. Ce roman n’est pas le feu roulant d’action auquel je m’attendais au départ. Plutôt l’équivalent d’une promenade en canot dans un bayou : c’est glauque, étouffant et tranquille, jusqu’à ce qu’on remarque les crocodiles. Je crois que je vais retâter de cet auteur prochainement.
  
Les méandres du temps de Daniel Sernine
(La suite du temps, tome 1)

J’avais lu ce roman il y a… euh… longtemps! Je l’ai relu dernièrement, avec l’intention de m’attaquer rapidement aux deux suites. Ce fut une excellente décision, parce que le souvenir que j’en avais gardé était très vague et j’aurais sans doute été un peu perdue dans les tomes suivants. Le roman nous fait rencontrer Nicolas, jeune homme doté de pouvoirs psychique, sur une terre alternative (enfin, maintenant c’est de l’alternatif, mais lors de l’écriture, c’était de l’anticipation!) où la fin des années 80 semble toujours marquée par la Guerre Froide et où les grandes puissances cherchent à comprendre pourquoi, parfois, leurs satellites cessent de répondre. C’est que, depuis l’espace, Érymède, arbitre auto-proclamé des conflits humains, veille. Cependant, les méandres du temps laissent entrevoir aux Éryméens, et en premier lieu à Karillian le médium le plus apte à les sonder, un sombre futur pour l’humanité. J’ai hâte de lire la suite et de voir comment les éléments mis en place dans ce premier tome trouveront une résolution qui laissera la Terre intacte! Malgré le passage du temps, la plume de Sernine reste délicieuse et la technologie avancée des Éryméens semble toujours plausible.

Bon, maintenant je retourne bouquiner! ;)  

mardi 22 octobre 2013

Est-ce que manger sans gluten fait maigrir?

Puisque l’alimentation sans gluten est devenue la nouvelle diète miracle à la mode et que je mange désormais sans gluten deux repas sur trois (j’ai gardé mes toasts au déjeuner), je me suis fait poser plusieurs fois la question suivante : est-ce que manger sans gluten fait maigrir?

Réponse : NOOOOOON!

Bon, ok, je vais nuancer.

Si vous choisissez volontairement de couper le gluten (pour une raison plus ou moins ésotérique) en éliminant purement et simplement de votre alimentation tous les aliments qui en contiennent (pains, pâtes, pâtisseries, pizzas, craquelins, biscuits, etc) sans les remplacer par leurs équivalents sans gluten, ben là, évidemment, vous allez perdre du poids. Vous risquez aussi d’avoir faim. Ou de vous écœurer assez vite merci du riz, des patates et du quinoa, seuls féculents bourratifs qu’il vous restera.

Si vous êtes vraiment intolérant au gluten ou, pire, atteints de la maladie céliaque (comme mon chéri), tant que vous mangiez du gluten, vous n’absorbiez pas bien les nutriments. Ce qui veut dire que vous aviez probablement toujours faim et mangiez (au désespoir de tous les gourmands dodus de votre entourage) 3000 ou même 4000 calories par jour, sans prendre de poids. Alors une fois la diète sans gluten instaurée, de un, vous ne pourrez pas couper brutalement tous les pains, pâtes, craquelins et autres aliments coupe-faim, sans quoi vous allez avoir l’impression de vous digérer sur place et, de deux, que vous les éliminiez ou pas, vous allez soudainement, pour la première fois depuis longtemps, digérer efficacement et, donc, prendre du poids.

Maintenant, si vous êtes dans mon cas, c’est-à-dire que vous ne tenez pas particulièrement à couper le gluten, mais que vous n’avez pas trop le choix de manger sans gluten deux repas sur trois (à moins de vouloir cuisiner en double et vous casser la tête pour éviter la contamination croisée), hé bien vous êtes sans doute dans la pire des situations. Parce que vous allez découvrir de nouvelles saveurs (miam du quinoa), de nouvelles tentations (encore un petit dessert à la farine d’amande?), sans renoncer aux autres pâtisseries et pizzas de ce monde!

En plus, si vous aimez cuisiner et que vous avez été élevés en apprenant à apprécier les desserts maisons (plutôt que les gâteaux Vachon et les biscuits industriels), vous allez souvent succomber à l’appel de la fournée de biscuits frais sortis du four, bien lourds et parfumés grâce à la farine d’amande, avec leurs morceaux de chocolat encore chauds, qui fondent en brûlant un peu la langue dès qu'on mord dedans...
 
Bref, manger sans gluten ne fait pas maigrir. Et les billets de blogue sur la question risquent même de provoquer une envie de biscuits! ;)

lundi 21 octobre 2013

Cervelle d'écrivain (8)

Sur le porche arrière d'une vieille maison de briques, une femme se berce sur une antique chaise de bois qui craque un peu. La femme est toute entière emmitouflée dans un long manteau noir dont elle a relevé la capuche. Dans la lumière de l'ampoule nue qui éclaire le porche et à la faveur de la pleine lune qui joue à cache-cache avec les nuages, on ne distingue de la femme que ses mains blanches, la courbe d'un menton et la longue tresse de cheveux roux qui s'échappent de l'ombre de la capuche.

Il doit faire frais, car la femme resserre fréquemment le col de son manteau. Pourtant, elle n'entre pas dans la demeure, elle continue de se bercer. Elle regarde la lune. Bientôt, un chat noir vient la rejoindre. Elle le salue, il miaule. Elle lui répond. Il miaule à nouveau. Elle le flatte un instant. Lui parle, il miaule encore.

Pendant un moment, ils semblent entretenir un dialogue, chat noir et femme vêtue de noir, sous la lueur de la pleine lune, sur le porche d'une ancienne demeure, dans la fraîcheur d'une nuit d'octobre.

Qui est-elle? Ne peut-on s'empêcher de se demander, car seules des images de sorcière nous viennent à l'esprit, mais il ne faut pas, on le sait, sauter trop vite aux conclusions.

Puis des phares illuminent la cour. Une voiture s'engage dans l'allée de la demeure. La femme se lève, ramasse le sac qui était caché par les pans de son manteau, et s'avance vers l'homme qui est descendu de la voiture.

- Ah Guillaume! lance la femme. Veux-tu de l'aide avec la boîte de livres? Ah pis je pense que ton chat a hâte de rentrer lui aussi!

Et l'éditeur des Six Brumes de répondre :

- Ah, t'es arrivée de bonne heure, Geneviève!

- Ouais, pis je me demande ce que tes voisins vont avoir pensé d'une fille toute en noir qui se berce en compagnie d'un chat noir par une nuit de pleine lune.

L'éditeur rit, puis ouvre la porte verrouillée de la vieille maison de briques, quartier général des Brumes. Le chat et la femme s'y engouffrent à sa suite.

Et la femme est vraiment contente d'être au chaud. C'est frette octobre dans les Cantons-de-l'Est! ;)

jeudi 17 octobre 2013

En route pour l'Estrie

La saison des salons du livre se poursuit! :)

Demain, je prends le bus pour Sherbrooke, où je serai en signature, principalement au kiosque des Brumes durant la journée de samedi, puis surtout à celui de Phoenix dimanche. Si vous êtes dans le coin, vous passez me voir! :)

Comme l'année dernière, je serai hébergée chez Guillaume Houle, dans le quartier général des Six Brumes. Cette fois, je prends pas de chance : pour parer aux réveils brutaux, je vais amener ma lampe frontale spécial camping. ;) (Parce que chercher un interrupteur à tâtons dans une chambre inconnue, quand on se réveil au milieu de la nuit, très peu pour moi!)

Dimanche en fin de journée, je prendrai l'autobus pour revenir sur la Rive-Sud, histoire d'être présente au boulot (de corps à tout le moins) lundi matin!

Ah pis, sur un tout autre sujet, je sais pas ce qui se passe avec le gadget "Texte" de Blogger, mais plus moyen de le mettre à jour!

Alors non, les projets en cours ne sont pas complètement bloqués. J'ai fait la moitié de mon contrat de direction littéraire, j'ai réécrit un deuxième chapitre d'Hanaken III (lentement, mais sûrement) et, pour le fun, j'ai retravaillé un vieux texte d'atelier, on verra ben ce que ça donnera! ;) J'amène Bibitte avec moi à Sherbrooke et j'entends profiter des trajets d'autobus pour continuer d'avancer Hanaken (je sais pas pourquoi, on dirait que j'écris toujours bien dans le bus).

Et vous, ça va? ;)

mercredi 16 octobre 2013

Pâte à pizza sans levure et sans gluten

Je sais que mes recettes sans gluten ne vous intéressent pas. Mais ça fait quelques fois que des connaissances communiquent avec moi pour savoir si je n'aurais pas découvert l'un des Saints Mystères de la cuisine sans gluten, à savoir la méthode pour faire un pain comestible ou une pâte à pizza qui ne goûte pas le carton.

Dans les deux cas, il existe plusieurs recettes "traditionnelles" qui utilisent de la levure et donnent une textures semblable aux produits avec gluten. Cependant, la levure ne travaille pas aussi bien avec les farines sans gluten et le goût est toujours un peu décevant. C'est pour ça que je me suis mise à faire du pain irlandais : pas de levure, texture de gâteau, mais le genre de goût neutre qu'on espère dans un pain.

Et c'est pour ça que j'ai cherché, longtemps, à mettre au point une recette de pâte à pizza sans levure. Ça a pris très exactement 14 essais. Mais là, enfin, mon chum a recommencé à dire oui avec enthousiasme quand je propose une soirée de pizzas maisons. :)

Oh et parce qu'un malheur n'arrive jamais seul, la plupart des sauces à pizza du commerce contiennent également du gluten. Pas grave, j'ai une recette pour ça aussi...

Sauce à pizza hyper facile et sans gluten

1 grande boîte de tomates broyées (environ 26 onces liquides)
1 petite boîte de pâte de tomate (environ 10 onces liquides)
Oignons déshydratés, ail, piment fort, sucre brun, sel, etc, au goût.

Combinez les ingrédients dans une petite casserole. Faire mijoter 15 minutes ou jusqu'à consistance désirée, en brassant souvent et en goûtant de temps à autre afin d'ajuster les assaisonnements selon vos préférences. (Ça pourrait difficilement être plus niaiseux, hein? Assurez-vous simplement que vos épices sont sans gluten)

Vous devriez avoir assez de sauce pour garnir 3 ou 4 recettes de pâte à pizza. Congelez le surplus et attaquez-vous à la...

Pâte à pizza sans levure et sans gluten

1½ tasse de fécule de patate
1¼ tasse de farine de sorgho
¼ tasse de farine de maïs
2 c. à thé de gomme de xanthane
3 c. à thé de poudre à pâte
1 c. à thé de sel
4 c. à soupe d'huile d'olive
3 œufs bien battus
3/4 tasse et 1 c. à soupe d'eau
1 c. à thé de jus de citron

La méthode préparation est simple : combinez les ingrédients secs, mélangez ensemble les ingrédients humides, puis brassez le tout ensemble jusqu'à ce que ce soit homogène.

Vous allez obtenir une pâte collante, un peu comme une pâte à biscuit très épaisse. Il y en a assez pour faire deux pizza d'environ 10 pouces, mais oubliez l'usage de plaques à pizza perforées ou toute velléité de pétrissage. Personnellement, j'ai des plaques à biscuit rondes de 10 pouces que j'ai achetées spécialement pour faire mes pizzas. Je les graisse, puis je divise la pâte en deux boules. Je mets une boule sur chaque plaque et je la recouvre d'une feuille de papier parchemin avant de l'étaler uniformément sur la plaque en utilisant mes mains et/ou un petit rouleau à pâte. Vous pouvez aussi mettre de la pâte entre deux feuilles de papier parchemin et utiliser un rouleau à pâte pour les aplatir avant de les mettre sur une plaque à pâtisserie.

Une fois que vous avez obtenu des pizzas à peu près rondes et d'épaisseur relativement uniforme (ou avec un bord plus épais si vous êtes fancy), garnissez-les à votre goût (il existe même du pepperoni sans gluten) et enfournez-les à 425F pendant 15 à 18 minutes. La pâte ne gonflera pas comme une pâte avec gluten, mais vous allez tout de même obtenir une croûte dorée qui se tient bien, sans être trop dure.

Ouvrez une bière sans gluten (ou rabattez-vous sur le Chianti) et dégustez! ;)

mardi 15 octobre 2013

Une nouvelle vie pour Le Chasseur

J'aimerais bien vous annoncer que quelqu'un m'a acheté les droits du Chasseur et compte en faire un film. (Idéalement avec Georges St-Pierre dans le rôle titre et moi qui devrait aller sur le plateau de tournage... Hé, si Joël a eu droit à une bise de Julie LeBreton, je peux rêver moi aussi! ;)

Mais je dois me contenter d'annoncer que Le Chasseur est maintenant disponible en version numérique, format Epub, pour un gros 2,99$. :)

C'est quand même bien : maintenant tous les gens possédant des liseuses pis des tablettes pis des téléphones intelligents (à ce qui me semble certains jours, ça veut dire toute l'humanité sauf moi et quelques habitants du Tiers Monde) vont pouvoir acheter ma novella sans quitter leur fauteuil... et qui sait, peut-être qu'ils la liront! ;)

Si jamais vous faites partie de la majorité branchée de l'humanité et que vous avez envie d'acheter la novella récipiendaire du prix Aurora-Boréal 2013, ben je vous invite à passer par ici. Ainsi, vous encouragerez les libraires indépendants du Québec... pis je ferai quelques sous de plus sur la vente! ;)

L'aventure de la publication du Chasseur en format électronique m'a d'ailleurs fait découvrir que le logiciel gratuit Adobe Digital Edition permet de lire des Epub sur un ordinateur. Oui, oui, même sur ma Bibitte à bout de souffle!

Tout le monde savait que ce logiciel existait, sauf moi? C'est aussi bien : parce que là il me prend de ces envies de bouquinage numérique! lol! Mon budget va encore souffrir! ;)

lundi 14 octobre 2013

Ah, l'Action de Grâce

À chaque année, à l'Action de Grâce, je me fais la même réflexion : maudit que c'est le fun un congé qui est désormais tellement dénué de toute signification (en tout cas, dans ma famille) que personne n'insiste pour qu'on se réunisse afin de souligner ça!

En cette journée d'Action de Grâce, je suis donc fort reconnaissante à la vie pour les journées tranquilles qu'on passe à écrire et à faire un peu de ménage dans la maison! ;)

Bonne fête des récoltes à vous aussi! ;)

jeudi 10 octobre 2013

Scène de bureau (25)

En revenant de ramasser le courrier du bureau, au rez-de-chaussée de l'immeuble, je sors de l'ascenseur et me retrouve face à un couple assis sur le fauteuil décoratif (vous savez celui que plusieurs entreprises se sentent obligées de mettre en avant des ascenseurs, mais où personne ne s'assoit jamais?) et très occupé à se bécoter allègrement. Sur les genoux de la femme, il y a un nuancier de peinture et un carnet d'échantillons de plancher flottant.

Je rentre dans mon bureau, troublée. Ma collègue accro aux potins arrive quelques secondes plus tard.

Collègue - Coudonc, c'est qui les deux qui se lèchent les amygdales en avant des ascenseurs?

Moi - Aucune idée, je les ai jamais vus avant.

Collègue - Penses-tu qu'ils sont nouveaux sur l'étage?

Moi - Je sais pas, je leur ai pas vraiment vu la face...

Collègue, me jetant un regard entendu - T'as pas du courrier à aller porter en bas?

Moi - J'en reviens... Pis no way que j'attends l'ascenseur à côté d'eux autres!

Mais bon, je peux quand même, discrètement, sortir du bureau et aller jeter un œil sur les tourtereaux (vous savez, la dépendance aux potins, je crois que c'est contagieux). Genre en allant à la salle de bain pis en les observant à la dérobée... Puis en revenant assez vite pour que ça ait l'air suspect, si toutefois ils n'étaient pas dans l'ignorance totale du fait que le monde continue de tourner!

Moi - Ça y est, je sais qui c'est!

Collègue - Pis, c'est qui?

Moi - Un homme et sa maîtresse, qui discutent de la décoration de l'appartement qu'il va lui payer.

Collègue - Hein!?! Comment tu sais ça? Arrête, t'invente là!

Moi, assez fière de mes observations - Il a un complet Armani sur le dos, on voit l'étiquette, et elle a le même chandail Jacob que moi.

Collègue - Bof...

Moi, sans me laisser abattre - Il porte une alliance et pas elle.

Collègue - Ça veut rien dire!

Moi - Non, le contraire voudrait rien dire, parce que des fois y'a des gars qui portent pas leur alliance parce qu'ils n'aiment pas les bijoux, mais c'est rare que la fille ne porte pas la sienne. Surtout que cette fille-là a des bagues aux autres doigts. Mais surtout, j'ai un argument massue...

Collègue, curiosité piquée malgré elle - Quoi quoi quoi?

Moi - Il est 10h30, pis c'est silencieux dans la cage d'escalier.

Et c'est ainsi que nous avons découvert l'identité de nos bruyants utilisateurs de la cage d'escalier!

mercredi 9 octobre 2013

Le dit du Musè (16)

À l'épicerie, ces temps-ci, on nous donne des ustensiles quand on achète pour un certain montant. Et comme nos épiceries sans gluten atteignent des prix considérables, mettons qu'on a maintenant suffisamment de fourchettes pour passer quelques semaines sans faire la vaisselle!

Cette semaine, en sortant de l'épicerie, mon chéri a remarqué une grande affiche qui vantait les qualités de ces ustensiles.

Lui - Ils sont garantis à vie, inoxydables, sans gluten, antibactériens et ils vont au lave-vaisselle, m'annonce-t-il comme si c'était une nouvelle d'importance.

Moi - Le gros kit! dis-je avec ironie.

De l'acier inoxydable dont on vente l'inoxydabilité? Du métal sans gluten? Et antibactérien? Pourquoi ai-je l'impression que ce n'est pas tellement révolutionnaire?

Lui - Pis on peut même manger avec, ils ont pensé à tout!

Lorsque je me permets de glisser un orteil dans la piscine de l'ironie, mon chum prend souvent le parti de sauter dedans à pieds joints! ;)

mardi 8 octobre 2013

Foodies vs bonne franquette

J'ai plusieurs amis qui, si je leur demandais, se définiraient sans doute comme des foodies. Ils ont toujours chez eux un nouveau produit tendance, qui leur a souvent été pointé par leurs contacts qui travaillent dans le milieu de la restauration de luxe. Ils parfumaient leurs salades à l'huile de truffe avant que ce soit au menu du Toqué, ils avaient goûté le cidre de glace avant que ce soit la mode et, ces temps-ci, je pense qu'ils mangent du bison et boivent du vin d'un vignoble québécois qui en est à sa première cuvée. C'est souvent très intéressant de discuter bouffe avec eux, parce qu'ils nous font goûter à des trucs subtilement différents de notre bouffe habituelle.

Le mot important dans cette dernière phrase est cependant "goûter". Parce que ouais, bon, au prix que ça coûte l'huile de truffe, on en met trois gouttes dans une salade pour un souper fancy, puis on relègue la bouteille sur une tablette (bien en vue), en attendant la prochaine occasion d'épater la galerie. On goûte ce produit, on le déguste, on n'en mange pas jusqu'à satiété et, surtout, pas trop souvent.

Je les aime bien, mes foodies, mais des fois je les trouve juste snob. Parce que l'utilisation de leurs produits de luxe étant réservée aux occasions spéciales, leurs repas ordinaires sont ponctués de commentaires comme "ouin, avec de l'huile d'olive, c'est pas aussi parfumé qu'avec de l'huile de truffe, hein?" ou alors "oh, j'avais oublié comme ça goûtait l'alcool le bourbon ordinaire, je suis habitué à ceux de telle région productrice inconnue, qui sont vraiment plus fumés".

De plus, leur budget de bouffe, lourdement taxé par leurs achats raffinés (et par le temps nécessaire pour les acquérir), exige une planification serrée des repas et des quantités. Avec eux, quand il y en a pour deux, il n'y en a pas pour trois. N'imaginez pas arriver chez eux à l'improviste en espérant rester pour le souper. Et même s'ils vous invitent, ne pensez pas pouvoir vous resservir. Chez eux, c'est comme au resto : votre portion de cailles bio-tantriques de l'île de truc-muche, c'est ce qu'il y a dans votre assiette et rien d'autre.

Et c'est à cause de ce manque de convivialité que je décroche complètement. Chez moi, la bouffe, incluant le whiskey cuvée spéciale rapporté d'Irlande par les beaux-parents, elle est faite pour être consommée. J'aime pouvoir inviter un ami à souper à l'improviste. Et même offrir une assiette à la personne qui se présente pour emprunter un livre si elle arrive à l'heure du repas! J'apprécie de savoir que ce n'est pas grave si mes invités vident les bouteilles et raclent le fond des plats, parce que mon budget me permettra sans mal de regarnir mes réserves (sauf pour les produits rapportés de voyage, mais c'est pas grave, il finit toujours par y avoir quelqu'un qui ramène une trouvaille ou une autre). Je prends plaisir, une fois de temps en temps, à mettre la bouffe sur la table et à laisser les convives remplir leurs assiettes, sans qu'ils aient besoin d'explications élaborées sur le contenu des plats et leurs ingrédients spéciaux.

Bref, j'ai souvent l'impression que toute la culture foodie s'oppose à la bonne franquette et au côté rassembleur qui, pour moi, constitue une grande partie des plaisirs de la table. En plus, je dois dire que je me suis rarement pâmée de plaisir gustatif devant l'une des trouvailles de mes foodies. Ouais, bon, les saveurs étaient plus raffinées, mais ça justifiait rarement la différence de prix!

Au final, j'préfère un potage de légumes et un pain irlandais avalés en bonne compagnie plutôt qu'un risotto au canard confit mangé en solitaire, avec le ti doigt levé...

Remarquez, avec un budget d'écrivain, c'est aussi bien, hein? ;)

lundi 7 octobre 2013

Tu sais que (12)

Tu sais que c'était un super lancement quand tu n'as pas le temps de parler avec 50% des gens présents (et que le dialogue avec le 50% autre se perd dans une espèce de brume de "c'était super intéressant!").

Tu sais que tu n'as pas vraiment porté attention à ce que le serveur te disait quand tu arrives dans le fond de ta première pinte de stout et que tu commences déjà à te sentir la tête légère. En te servant la troisième, le serveur te redit "Elle goûte pas l'alcool, hein, même si elle est à 8%?" et là tu comprends que ce que tu avales allègrement depuis quelques heures, comme si c'était de la Guiness, c'est en fait une bière deux fois plus alcoolisée. (Ça explique la brume qui plane sur les conversations... ;)

Tu sais que le lendemain va être pénible, alors tu finis la soirée en buvant de l'eau.

Tu sais que tu as passé l'âge de ce genre de folie lorsque c'est ta gueule de bois qui te réveille à 8h le lendemain matin... Ah non, après vérification, c'est pas ta tête qui cogne comme ça, c'est le voisin qui fait des travaux de rénovation. Tu parles d'une heure pour commencer!!!

Tu sais que tu as malheureusement de l'expérience dans ce genre de lendemain pénibles lorsque tu réussis à faire disparaître le mal de tête en quelques heures, puis que tu embarques sur ton exerciseur histoire de suer les toxines restantes.

Tu sais que ton état de vitalité retrouvé ne durera pas lorsque tu arrives dans ta famille pour souper ce soir-là et que tu constates qu'il y a de la bouffe pour une armée et assez d'alcool pour noyer deux fois tous les convives.

Tu sais que tu vas te faire regarder de travers lorsque tu demandes du Pepsi plutôt que du vin.

Mais tu sais que, toi, tu vas être forme pour écrire le lendemain matin! ;)

(Merveilleuse idée le lancement à l'Amère à boire. On avait un étage juste pour nous et on arrivait à parler sans hurler. À refaire!)

jeudi 3 octobre 2013

Scène de bureau (24)

Je travaille pour des assureurs. Ce qui veut dire que mon travail et celui de mes collègues dépend du nombre de tuiles ou d'accidents qui tombe sur la tête de nos clients. Certains jours, on ne reçoit aucun nouveau dossier. D'autres fois, il peut en arriver dix en deux heures. Et, évidemment, le tout doit être traité en priorité absolue, selon des normes de rapidité serrées.

Comme chaque technicien arrive à s'occuper de trois ou quatre dossiers par jour en moyenne, disons que des fois on se retrouve avec un méchant retard. Les jours où on pédale pas comme des fous pour rattraper les dossiers en retard, on ferme, scanne et détruit de vieux dossiers (chaque destruction prend à peu près la moitié du temps nécessaire pour ouvrir un nouveau dossier). L'idée est que, sur un an, on doit détruire autant de dossier qu'on en a ouvert. Le but derrière cette consigne est simple : y'a une limite physique à la contenance des filières!

Tout allait bien dans le petit monde des assurances, jusqu'à mon retour de vacances. Une gestionnaire a convoqué mon équipe.

Gestionnaire - Ok, vous faites du bon boulot avec les nouveaux dossiers, mais c'est dur de suivre les statistiques de destruction. Je peux jamais savoir si vous êtes en avance ou pas sur vos objectifs. Alors à partir de maintenant, ce qu'on va faire c'est que vous allez détruire chaque mois autant de dossiers que vous en ouvrez.

J'ai attendu que quelqu'un réagisse à l'énormité qu'on venait d'entendre. Personne ne l'a fait.

Moi - Euh, vous réalisez que ça fait aucun sens? Les mois où on est super occupés, on n'a pas le temps de détruire des dossiers.

Gestionnaire - Mais sur un an vous avez le temps!

Moi - Ben oui, parce qu'on s'occupe de la destruction quand y'a pas de clients qui attendent et qu'on a pas de délais de traitement de dossier à respecter.

Gestionnaire - Ah... Ah ouin...

Moi - À moins que vous vouliez assouplir les délais de traitement des dossiers.

Gestionnaire - Non, non, non! On a des bonnes stats, on va pas risquer de les faire descendre!

Elle réfléchit un instant (j'ai vu de la boucane lui sortir des oreilles, j'vous jure!).

Gestionnaire - Ok, oubliez ça pour le moment, je vais y repenser.

On est tous sortis du bureau. Mes collègues m'ont regardée.

Collègue A - Une chance que t'as allumé! Pendant un moment, ça faisait du sens son idée!

Collègue B - Tout ça pour faciliter ses statistiques qui servent à rien!

Moi - Que les dieux nous délivrent des gestionnaires!

Collègues A et B - Amen!

mercredi 2 octobre 2013

Pourquoi j'aime le salon du Saguenay

Pour tous ceux qui se posent la question : oui, le salon du Saguenay a très bien été. Pas très lucratif, mais sympathique (comme tous les salons! ;). Je ne présentais pas de nouveau bouquin, mais on a vendu pas mal d'Hanaken II, ce qui a semblé réjouir mon éditrice (et m'a enlevé un peu de stress par rapport au retard du tome III).

Mais, depuis deux ans, si je vais au Saguenay, je dois avouer que ce n'est plus tellement pour le salon. Ni même pour le traditionnel karaoké du vendredi soir.

Non, le Saguenay maintenant, c'est un rendez-vous annuel avec une partie de la famille qu'on ne voit pas souvent, c'est-à-dire un cousin de Vincent et sa marmaille (deux enfants, de 2 et 3 ans). C'est donc un salon où je me fais réveiller à 6 heures du matin par des petits pieds qui courent dans un corridor et des voix aigües qui demandent quand est-ce que je me lève... Mais également un salon où on me prépare des déjeuners 5 étoiles (pain doré, miam) et où les soupers sont pris en bonne compagnie (et avec pas mal de vin).

Bref, une belle expérience, que j'ai juste le goût de répéter sans faute année après année. En plus, les ti-mousses vont finir par vieillir et par se lever plus tard le matin! lol! ;)

Oh et y'a aussi un autre bonus : la copine du cousin est massothérapeute. Alors le dimanche après le salon, quand je suis écoeurée de jaser avec des gens pis que j'ai mal partout à cause des chaises inconfortables (ou de l'absence de chaise du kiosque des Brumes), j'ai toujours droit à une petite demi-heure de massage, dans le calme le plus complet.

Des fois c'est vraiment pas pire la vie d'auteur! ;)

mardi 1 octobre 2013

En arrivant au salon du livre

Quand vous êtes auteur, il y a des choses que vous devez obligatoirement apprendre à faire dès que vous mettez les pieds dans un salon du livre.

1- Récupérez votre accréditation (aussi appelée cocarde)

Certains éditeurs vous l'envoie par la poste avant le salon. Mais pas toujours. Si vous n'avez pas reçu la vôtre, présentez-vous au kiosque à l'entrée du salon. Dites votre nom aux bénévoles. Répétez-le. Gardez le sourire même s'ils vous disent qu'ils n'ont pas votre cocarde. Insistez poliment. Au pire, demandez-leur de trouver votre nom dans le programme. Présentez une pièce d'identité. Ils vous feront une cocarde d'urgence au feutre. Espérez qu'un jour vous serez aussi connu que Michel Tremblay et que vous n'aurez plus à épeler plusieurs fois votre nom à des bénévoles débordés. (Plus tard, vous apprendrez qu'au dernier salon de Montréal, Michel Tremblay s'est fait demander sa cocarde par un bénévole qui voulait lui faire payer son entrée.) Notez mentalement que, la prochaine fois, vous demanderez à votre éditeur de préparer une cocarde pour votre conjoint aussi. (Pas que ça me dérange de payer pour Vincent, mais c'est chiant que les bénévoles le laissent pas entrer avec moi avant l'ouverture du salon, même quand je leur explique que c'est mon conjoint et/ou qu'il est visiblement en grande conversation avec des auteurs...)

2- Repérez où sont les toilettes

La raison semble évidente, hein? Tôt ou tard, vous en aurez l'usage... Mais, en fait, si vous êtes un pauvre auteur méconnu qui passe bien du temps seul à sa table, vous risquez de vous faire demander où sont les toilettes plusieurs fois par jour (bien avant d'en avoir eu besoin vous-même). Donc, mieux vaut être préparé à répondre. Peut-être que, devant votre serviabilité, on reviendra feuilleter votre livre une fois résolu le "besoin naturel".

3- Découvrez où se trouve le guichet automatique le plus près

Pas pour vous, encore une fois, mais bien pour les lecteurs qui se présenteront à votre table sans un sou en poche. Ça rendra service à ceux qui voudraient réellement vous acheter votre livre, mais qui sont à court de liquide. Et ça mettra mal à l'aise ceux qui vous sortaient cette excuse bidon pour éviter d'acheter votre bouquin (après suffisamment d'heures en signature, les petites vengeances de ce genre font beaucoup de bien).

4- Trouvez votre kiosque.

D'habitude, c'est relativement simple. À Sherbrooke, Chicoutimi ou Trois-Rivières, vous pouvez, en cas d'absence totale de sens de l'orientation, crier très fort le nom de votre éditeur et vous guider à sa voix. À Gatineau ou à Québec, vous pourriez avoir à consulter le plan. À Montréal, prévoyez une boussole et planifiez l'envoi de secours si personne n'entend parler de vous pendant plusieurs heures! :p Si vous arrivez tôt, l'éditeur pourra probablement vous offrir un coin pour planquer votre manteau et vos sacs éventuels sous les tables. Si vous êtes trop lent, vous devrez vous contenter du vestiaire, comme tout le monde.

5- Mettez la main sur un verre vide

Dans la plupart des salons, des bénévoles passent de kiosque en kiosque pour vous donner de l'eau. Malheureusement, dans l'après-midi, quand vous êtes vraiment tiraillés par la soif après une matinée à jaser avec des lecteurs et/ou à case du sel du sac de chips qui vous a servi de dîner, il y souvent une pénurie de verres vides. Alors si vous ne voulez pas mourir de déshydratation, mettez le grappin sur un verre avant de ressentir la soif (et gardez-le précieusement!).

6- Allez saluer les éditeurs et jasez avec les auteurs de votre connaissance

Une fois vos heures de signature commencées, vous n'en aurez sans doute plus le temps. En plus, ça permet de savoir qui bénéficie d'un per diem pendant le salon et de vous faire inviter à dîner! lol! ;) (Merci Sébas! ;)

7- Assurez-vous que votre équipement de survie est en ordre

Stylo fétiche, stylo de rechange (parce que même si on se paie un Mont-Blanc, des fois il tombe en panne... ;), signets (ne les déposez pas sur le bord de la table, les enfants partent avec), baume à lèvres (il fait VRAIMENT sec dans un salon du livre), chaise confortable (au besoin, attendez la distraction d'un collègue pour lui piquer la sienne si elle est meilleure que la vôtre), sourire amical, immense réserve de patience, un sachet de noix (parce que les heures de repas sont souvent fantaisistes)...

8- Enlevez votre montre.

Ça évite la tentation de calculer son salaire horaire. Y'a des choses que vous n'avez pas vraiment envie de savoir! :p