jeudi 31 juillet 2014

Bibimbap (riz et légumes à la coréenne) simplifié

Il y a plusieurs années, mon chéri et moi sommes allés visiter la ville de Boston. Budget d'étudiants oblige, on dormait dans une auberge de jeunesse située en plein cœur du quartier coréen. On est donc revenu de Boston avec d'excellents souvenirs de cette superbe ville... et un immense amour pour la cuisine coréenne!

Le "bibimbap", découvert durant ce périple, est parfait pour passer des restes de riz. C'est un plat déroutant à première vue, mais super soutenant et réconfortant. En gros, le nom veut dire "un peu de tout avec du riz". Sauf que normalement, le "un peu de tout" inclut du "kimchi", du chou mariné et épicé qui est un condiment courant de la cuisine coréenne, mais qui peut être difficile à trouver ou à préparer soi-même. Alors je vous présente ici ma version simplifiée du "bibimbap".

Bibimbap simplifié (et naturellement sans gluten)

Il vous faudra : un moyen de cuire le riz (selon votre préférence), un wok, une poêle et des bols de service.

Riz glutineux ou riz au jasmin (comptez ½ tasse à 1 tasse de riz cuit par personne)
Huile de sésame (environ 1 c. à soupe)
Tofu extra-ferme (pressé pour enlever l'eau) coupé en petits cubes
Oignons verts (aussi appelé échalotes) coupés en rondelle
Chou nappa ou chou kale coupé en lanières
Bokchoy, poivrons de couleur, pois mange-tout, etc, au goût, coupés en lanières
Poudre de piment rouge (environ ½ c. à thé, ou plus selon le goût)
Cassonade (environ 1 c. à thé)
Sel (environ ¼ c. à thé)
Vinaigre de riz (environ ½ c. à thé)
Eau (environ ½ tasse)
Œufs (1 par personne)

Faites d'abord cuire le riz (ou réchauffez-le).

Pendant ce temps, faites chauffer l'huile de sésame dans un wok et commencez à y faire sauter le tofu et les échalotes à feu vif. Lorsque le tofu commence à dorer, ajouter le chou nappa et les autres légumes.

Tandis que les légumes cuisent, mélangez la poudre de piment, la cassonade, le sel, le vinaigre de riz et l'eau. Quand les légumes approchent du degré de cuisson désiré (personnellement, ça veut dire "à peine colorés", mais certaines personnes les aiment plus cuits), versez l'eau épicée dans le wok et mélangez bien pour que les épices soient également réparties.

Alors que l'eau épicée est absorbée par le tofu et les légumes, mettez une poêle à chauffer et faites-y cuire les œufs au miroir (c'est-à-dire sans crever les jaunes, sans les retourner et il n'est même pas nécessaire que les blancs cuisent complètement).

Garnissez les bols d'une généreuse portion de riz, puis d'un mélange de tofu et de légumes et mettez un œuf sur le dessus.

La saveur particulière du bibimbap s'obtient en crevant le jaune de l'œuf et en le mélangeant avec le reste des ingrédients, comme s'il s'agissait d'une sauce. Le moelleux de l'œuf, la saveur subtile du tofu, le feu des épices et la neutralité du riz forment un bouquet de saveurs qui surprend à la première bouchée, mais dont on devient vite des habitués!

L'essence du bibimbap consistant en cette étrange alliance de riz, d'épices et d'œuf, n'hésitez pas à varier le degré de piquant, à remplacer le tofu par du bœuf, à changer les légumes, etc, selon vos goût.

mercredi 30 juillet 2014

Je travaille pour des pinottes

Je travaille pour des pinottes. Comme tous les écrivains (et les artistes en général).

Je fais 10% du prix de vente de mes bouquins. J'en vends pas tout à fait un millier par année. Ce qui, étant donné notre marché et mon statut d'inconnue, n'est pas mauvais. Mais bon, ça fait pas un gros chèque. D'un autre côté, la seule chose que j'ai investi dans ces bouquins, c'est mon temps. Contrairement à mon éditeur, j'ai pas sorti une cenne de ma poche pour les publier. Alors, tant qu'à moi, tous mes revenus sont des profits.

Je peux passer entre deux semaines et un mois à travailler sur une nouvelle. Si je la vends à une "grosse" revue, ça peut me rapporter jusqu'à 500$. Pas pire pour deux semaines de travail. Pas lourd pour un mois. Et des fois, la nouvelle atterrit dans les pages d'une petite revue, qui me donne 10$ pis un exemplaire gratuit. Bah, c'est mieux que rien du tout.

Je participe à des concours, je remplis des demandes de subvention... Ça rapporte pas toujours, mais quand ça marche, les montants sont intéressants.

Je fais un peu de pige pour d'anciens employeurs. Quelques animations scolaires. Les chèques rentrent. Jamais bien gros, mais ils s'additionnent.

Des pinottes plus des pinottes, ça donne encore des pinottes, mais le tas grossit de façon appréciable.

Et je le regarde en souriant.

Parce que ce que beaucoup de gens ne réalisent pas, c'est que je suis arrivée à un point appréciable de ma jeune carrière. Oui, je gagne des pinottes pour mes textes. Mais, et ça c'est le côté merveilleux de la chose, je gagne désormais systématiquement des pinottes pour mes textes. Je n'écris plus dans le vide. Ou, à tout le moins, vraiment pas souvent. Vous m'auriez dit ça en 2008, je ne vous aurais pas cru.

Des fois je me dis que les écrivains qui regardent leurs revenus avec amertume ont oublié l'époque où écrire ça signifiait passer tout son précieux temps libre devant un écran, sans en tirer une maudite cenne. Et en sachant que, quelques heures plus tard, il faudrait retourner se décarcasser dans une job plus payante, oui, mais plate.

J'espère que j'oublierai jamais cette époque-là.

Mon plan pour les prochaines années est de continuer à accumuler les pinottes et d'apprendre à en vivre! ;)

mardi 29 juillet 2014

La paranoïa alimentaire

Jusqu'à récemment, mon chéri et moi buvions une quantité déraisonnable d'eau gazéifiée. Ben ouais, quand vous pouvez pas boire d'alcool (grossesse), ni de jus de fruit (diabète) et que vous évitez les boissons gazeuses diètes (aspartame et autres faux sucres) tout en limitant le thé et le café (caféine) et en se méfiant des tisanes (encore la grossesse), un moment donné le Perrier ça permet de varier le contenu des verres!

Cela dit, à ce rythme-là, on se retrouvait à mettre 4 ou 5 bouteilles de plastique au recyclage chaque semaine. Pas fameux pour la planète.  Mon chum a donc eu une idée de génie : pour ma fête, il m'a offert un Sodastream, soit une machine qui permet de gazéifier l'eau du robinet grâce à une banale bonbonne de CO2. Ça revient moins cher que d'acheter des bouteilles de Perrier, ça permet d'envoyer moins de plastique au recyclage, ça nous évite le sel contenu par certaines eaux gazeuses, bref si la compagnie était pas israélienne (je l'ai appris après qu'on ait acheté le bidule, sinon j'aurais hésité), ce serait une machine parfaite!

Sauf que ça fait trois personnes à qui j'offre de ma super eau gazéifiée maison et qui me disent "Ben là, est-ce que t'es sûre que c'est bon pour la santé?". Euh... Quand c'est mon papa très (très) grano qui me pose la question, je peux comprendre. Mais quand la personne qui m'interroge est une buveuse invétérées de toutes les cochonneries bubullantes sur le marché (incluant boissons gazeuses régulières, boissons gazeuses diètes et energy drink pétillants), là, franchement, je comprends pas.

En plus, c'est du CO2 et de l'eau. On absorbe un peu de la première substance à chacune de nos inspirations (et on en expire davantage), tandis que la deuxième substance est indispensable à notre vie. J'pense que ça devrait être sécuritaire...

Je sais qu'on ne peut pas nécessairement compter sur les normes des gouvernements (et encore moins sur l'industrie alimentaire en général) pour assurer notre santé et notre sécurité. Mais un moment donné, faut se relaxer la paranoïa alimentaire. Je pense que si le CO2 des machines à gazéifier était dangereux, y'a au moins une agence de santé mondiale qui aurait réagi, non?

J'veux dire, y'en a plusieurs qui ont interdit les energy drink!

lundi 28 juillet 2014

Un texte qui commença comme une blague

Ces jours-ci, je travaille sur une nouvelle qui est née d'une blague.

Voyez-vous, l'an dernier je lisais l'Ensorceleuse de Pointe-Lévis de Sébastien Chartrand et on aurait dit que j'étais incapable de retenir le titre. Je disais "La sorcière de Pointe-Lévis" ou "L'enchanteresse de Lévis" ou "La magicienne de la Pointe", etc. Mon chum, amusé, s'est mis à débaptiser encore davantage le bouquin. Tous les prétextes étaient bons pour énoncer un faux titre et se bidonner tandis que j'essayais de le corriger, en me trompant 2 fois sur 3!

Un moment donné, il s'est mis à appeler le roman "L'enchanteresse portait des Levi's".

Et c'est alors que j'ai eu un flash.

Ce qui est, déjà, étrange en soit, parce que, comme je vous l'ai dit vendredi dernier, je ne travaille jamais à partir d'un titre d'habitude. Et même, les titres inspirants ont tendance à ne pas m'inspirer!

Mais cette fois-ci, peut-être parce qu'il ne sortait pas de ma propre tête, le titre m'a donné une idée pour une histoire d'urban fantasy. Un genre que j'adore, mais auquel je ne me croyais pas capable de toucher (parce que j'ai bien du mal à imaginer de la magie au cœur de notre quotidien terne!).

Pire, ce qui m'est venu à l'esprit, c'était le récit d'une enquête menée dans un contexte surnaturel! Pourtant, s'il y a un métissage de genres que j'exècre, c'est bien la rencontre de la fantasy et du policier!

Mais le titre m'a amenée dans cette direction.

Au début, je me suis dit que je ferais de tout ça une nouvelle rigolote, un simple prétexte à utiliser le titre et à récupérer un bout de texte travaillé en atelier l'année dernière, que je la publierais ici, par morceaux, et qu'elle se conclurait avec des remerciements à mon chum pour avoir lancé l'idée et à Sébastien pour l'avoir, malgré lui, inspirée.

Sauf que plus j'avance, plus l'univers s'étoffe, plus je m'amuse et, paradoxalement, plus l'histoire gagne en sérieux. Bon, ça reste léger, mais c'est de moins en moins une blague et de plus en plus un vrai texte.

Dont j'imagine déjà des suites possibles!

J'ai mis le point final au premier jet la semaine dernière. Et là, j'attends les avis de mes premiers lecteurs. Qui sait, ce sera peut-être à lire prochainement dans une revue! :)

vendredi 25 juillet 2014

La théorie des titres

À ce que j'ai compris jusqu'ici...

Il y a des écrivains à titres. Comme Luc Dagenais. Eux, ils ont l'idée d'un titre génial pour une histoire et c'est souvent à partir de cet éclair d'inspiration qu'ils inventent leurs récits.

Il y a des écrivains à titres de mi-parcours. Notre Grande Dame en fait partie. Ces écrivains-là ont une idée d'histoire, ils commencent à l'écrire et, à un certain moment du processus, ils doivent tout arrêter et trouver le titre du texte, parce que c'est seulement à partir de ce moment-là qu'ils saisissent enfin l'essence de leur histoire et peuvent la compléter.

Il y a des écrivains à titres finaux. L'histoire leur est inspirée par un truc ou un autre. Ils l'écrivent, la fignolent et, juste après avoir écrit la dernière phrase, le titre leur vient et ils en baptisent leur texte, mettant ainsi un point final à leur écriture.

Pis il y a moi.

Je suis l'écrivaine sans titre. Oh, je me donne toujours des titres de travail, bien sûr, ne serait-ce que pour classer mes fichiers. Et ce titre n'est pas définitif tant que le texte n'est pas imprimé. En fait, il arrive souvent que le titre change durant la direction littéraire. Et c'est souvent parce que celui que j'avais trouvé, que j'y aie réfléchi des heures ou moins d'une minute, était un peu nul. Avec les années, je me suis résignée : je suis affreusement mauvaise pour trouver des titres.

Pire, non seulement mes titres habituels ne volent pas haut, mais quand, d'aventure, j'ai l'idée d'un titre génial, je ne sais pas quoi faire avec. Je le note quelque part, d'un coup que... Mais souvent, même après des années, aucune idée d'histoire ne vient l'accompagner.

J'ai une théorie pour expliquer ça : l'erreur de livraison. Je crois que lorsqu'un bon titre me vient à l'esprit, c'est parce qu'une muse distraite, qui le destinait à Frédérick Durand, Yves Ménard ou Luc Dagenais, l'a déposé dans mes neurones par inadvertance.

Est-ce que je suis la seule à vivre ce genre "d'erreurs de livraison d'idées?"

Si non, si, mettons, vous recevez de temps en temps des idées d'histoires noires ou historiques avec lesquelles vous ne savez pas trop quoi faire, qu'est-ce vous diriez qu'on établisse un système d'échange? ;p

Bon, plus sérieusement, vous, votre relation avec les titres, elle ressemble à quoi?

jeudi 24 juillet 2014

Poêlée vide-frigo extra verdure

 Bon, je pensais pas avoir tellement de succès avec mes recettes (souvent, je les mets en ligne pour pouvoir les partager avec des amis qui les ont demandées ou alors pour pouvoir m'y référer si jamais je ne suis pas chez moi), mais vu l'intérêt manifesté pour mes boulettes d'hier, je récidive.

Voici donc ma recette "vide-frigo" préférée. Mon chum l'aime tellement qu'il arrive que je planifie des restes de pâtes et de viande exprès pour pouvoir la faire. On est pas dans la grande gastronomie, je vous préviens, juste dans le plat rapide et sain. Il est parfait pour passer des verdures un peu drabes ou au goût prononcé, comme les feuilles de betterave, de radis, de navet ou de carotte, les épinards, le chou kale, etc.

Poêlée vide-frigo extra verdure

Lanières de poulet (cuit ou cru) ou autre viande
Légumes (oignons, poivrons, brocolis, zucchinis, etc) coupés en lanières ou en bouchées
Verdures grossièrement coupées en lanières
Reste de riz ou de pâtes cuites
Sauce rosée ou aux tomates du commerce (avant, je préparais au micro-onde une enveloppe de sauce rosée Knorr, mais pour la version sans gluten j'utilise maintenant les sauces fraîches de marque Le Grand, qui sont aussi sans produit laitier)
Parmesan (pour garnir)

La méthode est simple : dans une poêle à peine huilée, faites d'abord sauter l'aliment qui demandera le plus de cuisson, soit la viande si elle n'est pas déjà cuite. Lorsqu'elle est presque à point, ajoutez les légumes, puis, lorsqu'ils ont presque atteint à leur tour le degré de cuisson qui vous plaît (personnellement je les aime encore très croquants), ajouter les verdures.

Surveillez bien la cuisson des verdures : vous voulez qu'elles se colorent et ramollissent (on dit "tombent" dans le jargon des cuisiniers), mais sans perdre tout tonus (et dans le cas du kale, s'il noircit il deviendra affreusement amer). Dès qu'elles ont atteint le degré de cuisson désiré (goûtez si vous êtes pas sûrs!), ajoutez les ingrédients qui ont seulement besoin d'être réchauffés, soit la sauce, les pâtes ou le riz et la viande si elle était déjà cuite.

Laissez mijoter les ingrédients dans la sauce pendant une minute ou deux, le temps que tout se réchauffe, puis servez en arrosant généreusement de parmesan.

La beauté de ce plat, c'est que vous pouvez y mettre autant ou aussi peu de légumes que vous le désirez, idem pour la viande et les féculents. Travaillez selon vos goûts et avec ce que vous avez sous la main quoi! ;)

Ah pis ça accompagne super bien un verre de Chianti! ;)

mercredi 23 juillet 2014

Boulettes de viande aux herbes et aux feuilles

Les semaines passent et j'apprends tranquillement à tirer profit de mes paniers de légumes bio. Mais j'ai beau prendre l'habitude de cuisiner les fines herbes fraîches et les diverses feuilles de légumes (ma découverte de cette semaine : les feuilles de betterave et de radis se mangent!), il me semble qu'à la fin de la semaine, il me reste toujours une grande quantité de verdure. Oui, je pourrais les transformer en pestos (même les feuilles moins aromatiques prendraient de la saveur au contact des fines herbes), mais comme je suis rationnée côtés pâtes, je risquerais d'avoir des provisions pour les trois prochaines années!

À la place, j'ai revisité ma recette de boulettes de viande pour y inclure un maximum d'herbes fraîches et de feuilles diverses. Ça donne des boulettes étrangement mouchetées de vert, mais juteuses et goûteuses à souhait (en plus d'être pleines de vitamines). C'est facile à faire, rapide à cuire, vous pouvez en préparer une grande quantité à l'avance, ça s'emporte bien dans un lunch, ça garnit admirablement bien un spaghetti ou un sous-marin, ça se mange même froid en pique-nique, ça se congèle pour plus tard... Bref, si je commence à vous tenter, suivez les instructions! ;)

Boulettes  de viande aux herbes et aux feuilles

2 œufs
2 livres de steak haché maigre
1 tasse de fines herbes fraîches (mon mélange préféré : persil, basilic, ciboulette)
1 tasse de verdure qui supporte la cuisson (ex : épinards, chou kale, feuilles de betterave, etc)
2 tranches de pain (si c'est du pain régulier, faites-le griller, le pain sans gluten s'utilise tel quel)
2 à 4 c. à soupe de lait

Dans un grand bol à mélanger, cassez et battez les œufs. Ajoutez le bœuf haché.

Dans un robot culinaire, réunissez les fines herbes, les verdures, le pain et pulsez jusqu'à ce que le tout ait une texture fine et homogène.

Verser ce mélange sur le bœuf haché. Arrosez avec le lait. Le lait devrait être absorbé par le pain et non pas couler au fond du bol.

Mélangez délicatement le tout jusqu'à ce que l'œuf, le pain et les herbes soient bien répartis dans la viande. Ne pressez pas trop la viande afin qu'elle ne perde pas son jus. Si le mélange vous semble sec, ajoutez quelques cuillérées à soupe de lait.

Formez des boulettes de la taille d'une balle de golf. Vous devriez obtenir 24 à 30 boulettes.
Disposez-les sur une plaque à biscuit recouverte de papier parchemin (ou, si vous en avez, sur une grille munie d'une lèchefrite qui recueillera le gras).

Faites cuire à 375 F pendant environ 30 minutes.

Retirez-les de la plaque pendant qu'elles sont encore chaudes afin d'éviter que le gras échappé durant la cuisson n'adhère aux boulettes.

Dégustez! :)

mardi 22 juillet 2014

Scène de bureau (39)

L'Employé a changé de job (et on le comprend). Maintenant, ce jeune informaticien travaille pour une plus petite compagnie. On l'a assigné à un projet très intéressant. En partenariat avec le Groupe, une filiale d'une Grosse compagnie internationale, il développe un logiciel pour la Grosse compagnie. Le Groupe s'occupe de la gestion des bases de données et lui-même code l'application qui va fouiller dedans.

Tout va bien au début, mais bientôt il découvre que le Groupe n'est pas très coopératif. Il change des standards sans l'aviser. Il fournit des données non testées ou incomplètes. Il prend des jours à répondre à ses demandes. Bref, c'est le bordel.

Et du côté de la Grosse compagnie, la désorganisation semble régner. Il n'y a pas une journée où l'Employé ne reçoit pas une demande qui devrait s'adresser au Groupe. Il soupçonne que le Groupe doit recevoir des demandes qui s'adressent à lui. Mais comme le Groupe ne collabore pas, ces courriels ne se rendent pas jusqu'à lui.

Un jour, en découvrant, avec écoeurement, que la Grosse compagnie vient de rejeter sa dernière version de l'application sous prétexte qu'elle ne rencontre pas les exigences spécifiées le mois précédent (exigences qu'il n'a jamais reçu), il apostrophe un de ses collègues.

Employé - Coudonc, c'est moi où la Grosse compagnie, elle est désorganisée au possible? Pis le Groupe, méchante gang de broche à foin!

Collègue - Oh, attend, t'as rien vu. Je vais t'envoyer un courriel.

L'Employé reçoit ledit courriel de son collègue et l'ouvre. Il contient un article de journal. Le gros titre est le suivant :

"La Grosse compagnie se poursuit elle-même".

Écarquillant les yeux, l'Employé lit le premier paragraphe.

"Insatisfaite des délais dans l'accomplissement d'un projet confié au Groupe et lui reprochant un manque d'organisation du travail flirtant avec le sabotage pur et simple, la Grosse compagnie a lancé une poursuite de plusieurs millions de dollars... avant de réaliser que le Groupe est l'une de ses propres filiales. La désorganisation reprochée ne semble donc pas limitée au Groupe..."

Employé (à son collègue) - Euh... c'est une blague?

Collègue - Non.

Employé - Ben là... je fais quoi moi?

Collègue - De ton mieux. Pis tu te stresses pas avec le reste. Les patrons sont au courant que c'est un projet tout croche, mais tant que la comptabilité de la Grosse compagnie va nous payer, ils sont pas prêts à jeter l'éponge.

Employé - Ah... ok je suppose.

Et l'Employé se remet au travail. Depuis ce temps-là, chaque fois qu'il a l'impression que son mandat tient d'une balade dans la maison qui rend fou, il relit l'article. Et ça le réconforte. Peut-être qu'un jour il parviendra à terminer le projet.

(Et oui, cette anecdote est véridique!)

lundi 21 juillet 2014

Cyrano - Enfin!

Vous vous en souvenez peut-être pas, mais l'année dernière, à pareille date, je m'enthousiasmais parce que le TNM avait mis Cyrano de Bergerac à l'affiche pour sa saison 2014.

J'avais aussitôt acheté des billets. Des maudits bons billets. Pas mal chers. Pour le vendredi soir 18 juillet 2014, soit le premier vendredi où la pièce serait à l'affiche. Une date pas trop loin de ma fête. Je voulais nous gâter mon chéri et moi. Depuis le temps qu'on aime Cyrano!

Sauf qu'en juillet 2013, les plans de bébé stagnaient depuis des années. Je ne pouvais pas me douter qu'un an plus tard, je serais en fin de grossesse. À 37 semaines et demi de grossesse précisément. 37 semaines... Comme dans "bébé est à terme et pourrait arriver n'importe quand, y compris pendant la scène du balcon"!

Qu'à cela ne tienne! Dès que je me suis rendue compte du problème potentiel, j'ai fait un pacte avec la puce. "À moins d'urgence médicale, ma chérie, tu restes dans mon bedon jusqu'au 19 juillet, ok? Après ça, c'est quand tu veux."

J'ai eu peur de ne pas arriver à contrôler mon diabète et que les médecins décident de provoquer l'accouchement d'avance. Ça ne s'est pas produit. J'ai eu peur que ma tension artérielle monte trop haut, dégénère en pré-éclampsie et force les médecins à provoquer l'accouchement d'avance. Là encore, je m'en suis sauvée.

Et la puce a respecté notre pacte.

Alors vendredi soir, mon chum, ma bedaine et moi, sommes allés au théâtre! :)

C'était fascinant de voir enfin cette pièce prendre vie grâce à des comédiens professionnels. Jusque là, j'en avais monté des extraits au cégep et j'avais écouté un nombre déraisonnable de fois l'adaptation cinématographique mettant Depardieu en vedette, mais cela n'avait pas la magie d'une vraie représentation théâtrale. La version du TNM valait l'année d'attente, le prix des billets... et l'inconfort des bancs du théâtre, vraiment pas conçus pour une bedaine de neuf mois de grossesse! :p

Habitués au ton très sombre de l'adaptation cinématographique, on a d'abord été un peu déstabilisés par l'allure très burlesque du premier acte, mais ensuite le jeu de tous les comédiens, tel que requis, a lentement glissé vers un registre plus retenu et émotif. Cyrano est, après tout, une histoire où l'on doit passer du rire aux larmes. Et les deux ont été au rendez-vous.

Par moment, on a senti un peu que la pièce n'en était qu'à sa troisième représentation, car la musique d'accompagnement couvrait parfois un peu le texte (sans importance pour nous : on le connaît par coeur, mais il faudrait penser à baisser le son), il y a eu quelques accrochages au niveau des gestes (les hommes devront notamment s'entraîner à rengainer leurs épées) et le texte n'était pas toujours parfaitement fluide dans la bouche de certains comédiens (pas évident de prononcer des alexandrins aussi ornés de manière à bien en faire ressortir le sens et l'émotion), mais il n'y avait rien là pour gâcher notre plaisir. Et même, je dirais que ces petites imperfections, qui nous rappellent qu'on est au théâtre et qu'on regarde des êtres de chair qui performent en direct, n'ont fait que souligner l'excellence des comédiens.

Impossible de ne pas admirer Patrice Robitaille en Cyrano, qui se donne à fond et termine la pièce à bout de souffle et de forces... soit en parfaite harmonie avec son personnage. Magalie Lépine-Blondeau est une excellente Roxane, qui sait nous faire croire à son désespoir lorsque sa façade de précieuse écervelée vole en éclat. François-Xavier Dufour, enfin, nous offre un Christian parfait (la scène sur le banc avec Roxane, où il ne sait comment lui parler, était tout simplement géniale!). Les autres comédiens font presque tous double ou triple emploi et s'en tirent à merveille, soutenus par des costumes flamboyants (hourra pour le budget costume du TNM) qui les aident à créer ces multiples identités (on se demande encore par contre pourquoi certains costumes et armes de l'acte 4 évoquaient autant l'esthétique de la Première Guerre).

Finalement, la mise en scène très physique et l'ingénieux dispositif scénique complètent l'expérience et font de cette version de Cyrano de Bergerac une pièce à voir.

Je dirais même à revoir, mais on va être réaliste : la puce risque de naître avant que je me trouve d'autres billets! ;)

vendredi 18 juillet 2014

Tranche de vie (6)

Question qui m'est souvent posée ces temps-ci :

- Pis, en voulez-vous un deuxième?

Ma réponse :

- Euh... On sait pas encore.

La remarque qui suit invariablement :

- Ah oui, c'est vrai que t'as pas une grossesse facile.

Hein? J'ai jamais eu de nausées, j'ai à peine pris 16 livres, j'suis rendue à neuf mois sans avoir le souffle particulièrement court et je peux encore me pencher pour attacher mes souliers. Ok, j'suis vraiment fatiguée, j'ai vécu des moments de stress intenses, j'ai dû surveiller mon alimentation à cause du diabète de grossesse et j'ai été alitée momentanément (une grosse semaine) à cause de ma tension artérielle (qui fait que je dois encore me prévoir des périodes de repos fréquentes), mais franchement, je connais bien des filles pour qui la grossesse ça a eu l'air pas mal plus pénible que pour moi. La "facilité" c'est relatif faut croire.

Mais j'ai envie d'accoucher de ma puce, de m'émerveiller de sa présence et de voir comment on s'adapte à la vie de famille avant de penser à un deuxième enfant.

C'est si bizarre que ça?

jeudi 17 juillet 2014

Écrivaine engagée?

Souvent, j'écris des textes inspirés de l'actualité politique.

Ce sont parfois des textes qui dénoncent certaines réalités politiques.

Surtout dans le cas de mes nouvelles mettant en vedette Marie, l'agente du SCRS.

Et des fois, je me dis...

"Ouin, si je fais une demande de bourse au Conseil des arts du Canada, j'suis mieux de pas inclure ces textes-là."

Je sais pas si je trouve ça amusant ou dérangeant de penser que, du point de vue de fonctionnaires fédéraux, je pourrais avoir l'air d'une écrivaine aux écrits engagés.

Mais ça permet de se mettre dans les souliers d'écrivains étrangers (ou d'auteurs des siècles passés) qui se sont vus associés à des mouvements protestataires... parfois contre leur gré!

mercredi 16 juillet 2014

Conseils bien intentionnés (6)

Beaucoup de mamans de la génération précédente m'ont mise en garde contre le guide "Mieux vivre avec son enfants de la naissance à deux ans" distribué par le gouvernement du Québec. Selon elles, mieux vaut se fier aux conseils éprouvés de mères d'expérience plutôt qu'à une "bible publiée avec l'argent de nos impôts" et qui donne l'impression que tout ce qui a été fait avant sa parution est mauvais et "quasiment criminel".

Au chapitre des pratiques prônées par le "Mieux vivre" et décriées par ces "anciennes" mamans?

- Allaiter (ou nourrir au lait maternisé) exclusivement les enfants jusqu'à six mois. Voyons, donc, ça n'a pas de bon sens selon elles. Les enfants doivent avoir faim! Pourtant, quand je regarde les bébés de mes amis, l'expression "cochon de lait" me semble prendre tout son sens. Ils sont potelés en masse!

- Interdire le lait de vache avant 9 mois. Ben oui, les générations d'avant en ont bu plus tôt. Mais on leur a aussi servi des céréales plus vite, pour compenser les éventuelles carences alimentaires. Et on constate beaucoup d'allergies alimentaires chez les enfants qui ont mangé des solides très tôt et chez leurs descendants. Avec les nouvelles découvertes, on espère inverser cette tendance.

- Coucher les enfants sur le dos. Ce que j'entends le plus souvent : moi je couchais mes enfants sur le côté/ sur le ventre et ils sont pas morts. Et c'est vrai que, selon les dernières statistiques, coucher les enfants sur le dos diminue le risque de mort subite du nourrisson de seulement 1% ou 2% par rapport aux enfants couchés dans une autre position. Mais qui se porte volontaire pour être le parent sur 100 qui découvrira son enfant mort dans son lit?

- Asseoir le bébé dans son siège d'auto adapté (et non le tenir dans ses bras). Ceux qui s'indignent de cette obligation "inutile" ont connu l'époque de la ceinture de sécurité facultative. Pour les gens de mon âge, le siège d'auto adapté est une évidence. La complexité de la réglementation les entourant et les méthodes d'installation le sont moins, mais bon...

- Interdire énormément d'aliments aux futures mères. Ben non, de nos jours, les futures mamans ne boivent pas d'alcool, ne fument pas, ne mangent pas de fromage à pâte molle, ni de steak saignant, ni de sushi, ni de foie, ni de charcuteries froides, ni de légumes non lavés, etc. Ben oui, avant les femmes se cassaient pas la tête avec ça. Leurs enfants n'en ont pas été affectés? Tant mieux. Mais je gage que s'ils l'étaient, les mamans ne s'en vanteraient pas.

Au début, je ne comprenais pas pourquoi autant de femmes crachaient sur un bouquin qui a été conçu afin de donner à tous les parents une "formation" de base sur la grossesse et les soins à donner à leurs futurs enfants. Je ne voyais pas en quoi la distribution uniforme d'une information claire et à jour causait un malaise chez certaines mamans des générations précédentes.

Puis, un soir, au détour d'une conversation, mon chum et moi avons appris à ma belle-mère qu'on déconseille maintenant aux femmes enceintes de manger du foie, parce que ça contient trop de vitamine A et que ça peut endommager les yeux des bébés. Dans son temps, on disait d'en manger deux fois par semaine. Elle a écouté le conseil. Ses deux fils portent des lunettes. Je sais que depuis ce soir-là, elle est affligée d'un accès de la maladie parentale par excellence : la culpabilité. Elle se demande si la vue imparfaite de ses enfants, c'est de sa faute. La réponse est : NON! Premièrement, elle-même et son mari portent des lunettes, alors peut-être que la vitamine A n'a rien à y voir. Deuxièmement, belle-maman a fait au mieux avec l'information disponible à son époque. On n'a pas à se sentir coupable de faire les choses au mieux, d'agir au meilleur de nos connaissances.

Par contre, ce serait idiot, pour essayer de s'épargner un peu de culpabilité à rebours, de ne pas doter les générations de parents suivantes de la dernière information disponible, d'un coup qu'elle différerait des pratiques anciennes.

Récemment, un article dans La Presse m'a paru faire écho à l'attitude méfiante des mamans des générations précédentes. La journaliste semblait y dire que les parents "modernes" ont perdu tout instinct et tout jugement à cause de l'abondance d'information provenant de ce guide "Mieux vivre".

Ah bon? Au contraire, me semble que cette lecture m'a donné une certaine confiance en moi. Parce que 90% des trucs contenus dans ce bouquin m'ont semblé évidents. Et le 10% restant, j'ai été heureuse de l'apprendre. Au final, je me suis dit que, sans le guide, j'aurais fait ce qu'il fallait, d'instinct, 90% du temps. Quand même pas pire...

Les parents, selon la journaliste, deviennent démunis lorsqu'un sujet n'est pas couvert par le livre. Euh, ça dépend des parents. Celui qui n'est pas capable de comprendre que si on ne doit pas donner plus d'une demi-tasse de jus de fruit par jour à un enfant de deux ans, on ne doit certainement pas donner 5 portions de lait au chocolat par jour à un enfant de trois ans, je pense qu'il aurait été démuni de toute façon. Et la mère qui laisse son bébé tout seul dans la voiture, elle le laisse probablement tout seul dans son parc aussi. Et peut-être même dans son bain.

Même si le guide conseille clairement de ne pas le faire.

Et la grand-maman aussi.

mardi 15 juillet 2014

L'investissement que je ne ferai jamais

Récemment, vous vous en rappelez peut-être, j'ai reçu un héritage et donc réussi à avoir un certain "lousse" financier. Je l'ai aussitôt investi pour diminuer notre seule dette (notre hypothèque), ce qui me permet maintenant d'envisager quelques années d'écriture à temps plein.

Cela dit, alors que je m'apprêtais à prendre cette décision, une amie m'a suggéré d'acheter un logement que je pourrais louer. Ça, disait-elle, ce serait un investissement à long terme, quelque chose qui me rapporterait plus que le 3% d'intérêt que je payais sur mon prêt hypothécaire.

Bon, premièrement, les taux d'intérêt, ils risquent de monter. Deuxièmement, en même temps que je réduis ma dette, ma maison prend de la valeur. Troisièmement, je me fous des chiffres : ne plus verser la moitié de notre revenu familial annuel à mon banquier, c'est vraiment bénéfique pour ma tranquillité d'esprit!

Ces considérations mises à part, s'il y a un investissement que je ne ferai jamais, c'est bien dans un logement locatif.

Mon chéri et moi avons été locataires pendant plusieurs années. Sept années dans le même logement en fait, un minuscule demi-sous-sol. Au début, l'appartement avait du vécu (genre le prélard de la cuisine avait des trous et on voyait qu'il y avait eu des couches successives), mais après qu'on l'ait bien frotté, repeint, etc, il était à peu près habitable (malgré le fait que lorsqu'il ventait fort, mes rideaux battaient au vent même si les fenêtres étaient fermées).

Mais pendant les cinq premières années où on a vécu là, le proprio n'a jamais fait de rénovations, malgré nos demandes. Évidemment, parce qu'il ne changeait rien, on refusait les augmentations de loyer. Finalement, il a fallu qu'on lui envoie une mise en demeure parce que la porte-patio était tellement pourrie que je retrouvais non seulement des bibittes d'humidité et des araignées, mais aussi des vers de terre sur le plancher de mon logement!!! Peu de temps après, le proprio a décidé de remplacer le prélard de notre cuisine (y'était temps). Sauf qu'il a engagé une gang broche à foin qui a passé l'ancien prélard à la sableuse industrielle. Sans me prévenir des conséquences à attendre. Je vous laisse imaginer de quoi ça peut avoir l'air un trois et demi envahi par la poussière (toxique) de sept couches de vinyle passées à la sableuse. Y'en avait jusque dans les plis des draps rangés dans la lingerie. Mettons que le proprio a reçu une autre mise en demeure!

Bref, j'ai connu quelques mauvaises expériences en tant que locataire. Mais d'un autre côté, je regarde les réglementations, ainsi que ce que les associations de locataires réclament et ça me décourage complètement de devenir propriétaire de loyer.

C'est vrai que l'augmentation de loyer possible, en regard des sommes investies en rénovation, n'est vraiment pas élevée. Je comprends que c'est pour éviter des chocs tarifaires à des locataires qui n'avaient pas prévu ça. Mais si les proprios ne récupèrent pas leur investissement, ça les encourage à laisser les logements se détériorer. Et maintenir en état un bâtiment qui a de l'âge, ben la propriétaire que je suis désormais sait que ça coûte cher (quand on vient de changer les fenêtres, faut commencer à économiser pour refaire la toiture).

Deuxièmement, devoir dévoiler le loyer du locataire d'avant, je comprends que là encore ça sert à éviter des hausses trop élevées au moment du changement de locataire. Mais quand le proprio gardait un loyer volontairement bas pour accommoder un locataire fiable et de longue date, il devrait ensuite pouvoir se remettre au prix du marché. Surtout que le locataire qui signe le nouveau bail, il a la possibilité de magasiner son prix, de le négocier... mais bon, je comprends qu'il faut quand même un mécanisme de contrôle, parce que y'a des proprios qui abusent.

Troisièmement, il est illégal au Québec d'exiger un dépôt de sécurité pour couvrir d'éventuels dommages au logement. Là encore, je comprends la logique : on ne veut pas que des locataires à faible revenu, incapables d'amasser une sommes conséquente en dépôt de sécurité, ne puissent plus se louer de logement. En plus, on s'inquiète de l'honnêteté des propriétaires : ils pourraient prendre n'importe quel prétexte pour refuser de rendre le dépôt.

Cela dit, pour avoir vu comment certains locataires traitent leur logis (et là je ne parle même pas de gens qui font des trous dans les murs ou invitent les coquerelles à s'installer, juste de gens qui ne lavent jamais un mur ou ne prennent pas la peine de prévenir le proprio quand un robinet coule "juste un peu"), je trouve que le dépôt de sécurité est un concept qui mériterait d'être réfléchi. Ou, à la limite, qui pourrait être demandé dans certaines circonstances. Par exemple, si le logement vient tout juste d'être abondamment rénové ou encore si le locataire ne peut pas présenter de référence ou s'il a un gros chien.

D'ailleurs, parler de chien m'amène à la quatrième raison, abondamment débattue ces jours-ci, qui fait que je ne serai jamais propriétaire de logements à loyer. Voyez-vous, les associations de locataires désirent maintenant forcer les propriétaires à accepter les animaux de compagnie. Encore là, je comprends la logique : les restrictions sur les animaux de compagnie font que beaucoup de gens abandonnent leurs animaux au moment d'un déménagement. C'est cruel pour l'animal. Parce que non, un chien c'est pas l'équivalent d'une chaise, c'est un être vivant, il mérite d'être protégé.

Mais un chien, c'est aussi un être vivant qui peut pisser (ou pire) sur un tapis, rayer les planchers, gruger les portes d'armoire, aboyer à toute heure du jour, etc. Je comprends les proprios qui n'en veulent pas dans leurs logements. De même que je comprends ceux qui acceptent les chats, mais en limitent le nombre (j'ai connu une fille qui vivait avec huit chats dans un trois et demi, j'vous laisse imaginer l'odeur de litière qui flottait en permanence chez elle... ainsi que chez ses voisins immédiats!).

Bref, dans cette histoire de propriétaires et de locataires, je ne peux pas dire que j'ai des opinions arrêtées. Je comprends les positions des uns et des autres.

Et vous, vous en pensez quoi de tout ça?

lundi 14 juillet 2014

Le rôle des blogues dans mon parcours d'écrivain

Suite à l'appel à tous de Pierre-Luc Lafrance (que je lui avais un peu suggéré), je me suis retrouvée à m'interroger sur le rôle que les blogues ont joué dans mon parcours d'écrivain.

Il faut d'abord que je précise : en tant que lectrice j'avais découvert l'existence d'une partie du milieu de la SFFQ vers 1995 (j'avais 13 ans), grâce au recueil Escales sur Solaris sur lequel j'étais tombée par hasard à la bibliothèque municipale. À l'époque, les blogues n'existaient même pas! Le recueil m'a fait découvrir la revue Solaris, que j'ai lu de temps à autres (toujours à la bibliothèque), pendant quelques années, sans oser soumettre un texte (un premier roman refusé ayant déjà trop amoché mon égo d'adolescente). Dans les pages de la revue, j'ai appris l'existence du Congrès Boréal. Mais ma naïveté adolescente m'a fait croire qu'il s'agissait d'un événement réservé aux auteurs publié, où on ne se présentait que sur invitation.

Les années ont passé, j'ai cessé de hanter la bibliothèque municipale et perdu Solaris de vue. Cependant, lorsque, en 2006, j'ai écrit une nouvelle policière qui me semblait avoir une chance d'être publiée, j'ai fouillé le web à la recherche de l'équivalent de Solaris, mais en policier. Coup de chance : je suis facilement tombée sur la revue Alibis. Je leur ai envoyé mon texte et j'ai attendu.

Et attendu.

Le texte a finalement été publié en 2008. La revue m'a invitée au Salon du livre de Montréal. Là j'ai découvert plusieurs personnes sympathiques. Qui, visiblement, se connaissaient et se parlaient en dehors des salons. Et qui gravitaient toutes autour des genres de l'imaginaire.

J'ai eu envie de faire partie de cette gang-là. J'ai donc fouillé le web à nouveau. Je savais (grâce mon chéri plutôt bien renseigné côté tendances virtuelles) qu'une nouvelle mode existait, la mode des blogues. Je me suis dit qu'il devait bien y en avoir qui parlaient de littérature québécoise "de genre".

Je suis tombée sur le blogue de Richard Tremblay, dit L'Ermite de Rigaud. Grâce à son blogroll, j'ai découvert ceux qui allaient devenir mes premiers modèles, c'est-à-dire Mathieu Fortin, Dominic Bellavance, Jonathan Reynolds, Élisabeth Tremblay (qui m'impressionnaient beaucoup, parce qu'ils avaient tous déjà publié des romans), ainsi que mes futurs amis, Isa Lauzon, Pierre H. Charron, Ariane Gélinas, Guillaume Voisine, Dave Côté et... j'en oublie c'est sûr! J'ai aussi découvert Fractale Framboise, les Six Brumes et Brins d'éternité. J'ai commencé à lire tout ce beau monde, discrètement, sans oser intervenir.

Quelques mois après cette découverte, mon chum m'a fait remarqué que ce serait pas si compliqué de m'ouvrir un blogue moi aussi. Que ça pourrait me servir à me faire connaître. J'ai donc créé "La plume et le poing" en juin 2009. Armée d'un profil Blogger, j'ai pu commencer à commenter sur les blogues des autres. Des discussions intéressantes ont eu lieu, un effet d'entraînement a amené des lecteurs chez moi... Et j'ai pris pied dans le milieu, mine de rien.

Contrairement à plusieurs, j'ai manqué le Congrès Boréal de 2009, passant plutôt du virtuel au réel durant le Salon du livre de Montréal 2009. C'est là que j'ai rencontré Isa Lauzon en vrai (une chance que Mathieu nous a présentées l'une à l'autre, sinon nos deux histoires auraient sans doute connu une autre tournure! lol!), ainsi que la majorité des autres. C'est notamment lors de ce salon que j'ai jasé pour la première fois avec les Six Brumes de mon projet de novella, le futur Chasseur. Rendue au Congrès Boréal 2010, je connaissais déjà tout le monde et il semblerait que j'aie donné à plusieurs l'impression que je faisais partie de la gang depuis longtemps! ;) (Alors que je reste l'une des tard venue).

Avant de prendre contact virtuellement avec le milieu SFFQ, j'avais déjà réussi à publier deux textes en dehors des genres de l'imaginaire (l'un chez Alibis, l'autre chez l'Inconvénient). J'écrivais et je soumettais régulièrement mes créations et je crois qu'au pire j'aurais continué ainsi, seule dans mon coin, papillonnant de genre en genre. Cependant, les contacts virtuels avec le milieu SFFQ m'ont appris à mieux cibler mes envois, à connaître davantage les attentes des différents supports et à être à l'affût des concours et autres opportunités. Ils m'ont aussi donné envie d'écrire davantage de nouvelles reliées aux genres de l'imaginaire, plutôt que de me limiter au noir et au policier... ne serait-ce que pour le plaisir de pouvoir ensuite en discuter! (On se refait pas! ;)

Finalement, c'est parce que j'ai un jour annoncé sur mon blogue avoir eu une idée pour un roman jeunesse que Pierre Chartray m'a contactée. L'aventure des Hanaken et mon entrée dans le club restreint des "auteurs publiés pas juste en revue" a donc débuté par un billet de blogue.

Mon âme d'historienne se dit qu'à une autre époque, j'aurais sans doute été une assidue des cafés littéraires, avec des résultats semblables sur ma vie sociale et ma carrière! ;)

Présentement, les blogues sont moins actifs, mais malgré l'existence de groupes Facebook ou de réseau Twitter d'écrivains, je n'ai pas l'impression que ces deux médias là, handicapés par leur exigence de concision, posent les bases d'une communauté aussi solide que celle née des blogues. L'avenir le dira! ;)

Allez, c'est à votre tour. Si les blogues ont joué un rôle dans votre parcours d'écrivain, c'est le moment de nous le raconter (ici ou chez vous!).

vendredi 11 juillet 2014

Réécriture facile (en tout cas, pour moi)

Au début de la semaine, j'ai terminé une nouvelle noire. J'ai su, en y mettant le point final, qu'elle ne fonctionnait pas. Il y manquait quelque chose.

Je l'ai donc donné à mon chéri pour qu'il la lise.

Il a aussitôt mis le doigt sur le problème : la psychologie du personnage.

"Ah! me suis-je alors exclamée. C'est ça! Parfait, ça va être facile à régler, j'ai presque pas de réécriture à faire!"

Mon chum m'a regardé avec étonnement.

"Presque pas de réécriture? Faut que tu repasses tout le texte, que tu fasses passer ton personnage de passif à actif..."

Ben oui, c'est vrai. Mais pour moi, ça c'est de la réécriture facile. Parce que je n'ai pas à changer ou à déplacer les éléments du texte. Les explications, les actions, l'enchaînement des événements, tout va rester identique à mon plan initial. C'est le discours intérieur du personnage/narrateur qui doit être retouché.

Bref, j'ai juste à faire un peu de chirurgie plastique, pas de greffe d'organes. Ça pourrait avoir l'air raté, mais le patient a moins de chance d'en mourir! lol! ;)

Est-ce qu'il y a juste moi qui trouve ça plus simple et plus plaisant à faire que d'avoir à rajouter des sections, revoir l'ordre chronologique ou autre chambardement majeur?

jeudi 10 juillet 2014

Le dit du Musè (20)

Mon chéri, après avoir lu mon billet d'hier, me demande :

Lui - Moi j'ai juste publié une nouvelle en collaboration avec toi, alors je pourrais participer au concours Lurelu?

Moi (un peu surprise parce que c'est rare qu'il a envie d'écrire "tout seul") - Mais bien sûr! T'as eu une idée?

Lui (en s'efforçant de garder son sérieux) - Ah oui, j'ai une super idée, j'suis sûre que ça plaira à la ligne éditoriale de la revue. Mon texte va s'intituler "Le carré de Lhakeb".

Je la ris encore. Mon chum connaît ses classiques de SFFQ, y'a pas à dire! ;)

Qui pourra me dire quel titre il parodiait?

mercredi 9 juillet 2014

Un concours pour les écrivains jeunesses en devenir

Avis à tous ceux qui rêvent d'écrire des romans jeunesse, mais qui, pour le moment, n'ont pas publié de livre : il existe un concours juste pour vous!

En effet, chaque année la revue Lurelu organise un concours de nouvelles destinées à un jeune public. Les prix sont alléchants!

Comme beaucoup d'écrivains (à ce que j'ai compris), j'ai appris l'existence du concours après avoir publié mon premier roman! Alors là je partage l'information. Parce que le lectorat de Lurelu (qui compte pas mal d'éditeurs jeunesse) est toujours à l'affût des bonnes plumes dans le domaine de la littérature jeunesse. Le concours est donc une excellente façon de se faire connaître.

Vous avez jusqu'au 31 août pour participer!

Tous les détails sont ici : http://www.lurelu.net/concourslitt.html

Ah, avant que certains ne se plaignent : évidemment, pour participer, il faut s'abonner à la revue. Mais si vous trippez littérature jeunesse et que vous n'avez jamais mis le nez dans un Lurelu, vous manquez vraiment quelque chose!

mardi 8 juillet 2014

Scène de bureau (38)

(Cette scène ne m'étant pas arrivée à moi, je vais introduire dans mes scènes de bureau le personnage de l'Employé. C'est un jeune homme, père d'un petit garçon, dont la conjointe travaille à temps plein. Il est tout heureux, parce qu'il vient d'être embauché par une grande compagnie d'informatique...)


SEMAINE 1

Gars des RH - Voilà, Employé, il vous reste juste à signer ici...

L'Employé lit rapidement le contrat d'embauche, qui stipule un salaire intéressant pour une semaine de travail normale de 40 heures par semaine, et signe.

Gars des RH - Bienvenu chez nous!


SEMAINE 2 - Jeudi en fin de journée

Patron s'adressant à l'Employé - Où tu t'en vas?

Employé - Ben, il est 17h, j'ai fini ma journée, faut que j'aille chercher mon gars à la garderie.

Patron - Ok... Tu vas travailler de la maison ce soir pour avancer le projet?

Employé (surpris) - Euh, non, je pensais finir demain... J'ai fait mes heures à date cette semaine...

Patron - Oh, inquiète-toi pas pour ça, les heures supplémentaires sont permises. Le projet est un peu en retard, alors on rechigne pas même si vous faites 45 heures au lieu de 40. En fait, tout le monde fait 45 heures, pas vrai les gars?

Les neuf autres gars du département - Ben ouais!

Collègue célibataire - Moi j'fais même 50 ou 55 heures d'habitude.

Employé (naïvement) - Ah... Est-ce que vous voulez que je dise à mes anciens collègues qu'on cherche du monde? J'ai des amis qui étaient pas mal bons, pis qui...

Patron - Mais non, on cherche pas de monde. On a un débordement temporaire. On peut pas justifier un employé de plus. On a pas le budget. Dans un mois, tu vas voir, ça va se calmer.


SEMAINE 26 - Soit six mois plus tard

L'Employé a pris l'habitude de travailler 45 heures par semaine. Il ne déteste pas le petit surplus d'argent que ça rapporte. Les cinq heures supplémentaires par semaine lui volent du temps avec sa conjointe, mais elles leur permettent aussi de se payer du luxe. Il rentre au bureau un peu fatigué en ce vendredi, parce qu'il a fini tard de travailler sur son projet la veille.

Patron (accueillant ses employés) - Bon, les gars, là on a un nouveau projet et il faut vraiment le développer vite. On a calculé que ça prendrait deux mois, mais le client en a besoin le mois prochain. Alors les heures supplémentaires, y'a plus de maximum. Faites 70 heures s'il le faut, rentrez la fin de semaine si vous voulez, le gardien va vous laisser monter, mais il faut que ça soit fini dans quatre semaines.

Employé (qui se demande quand est-ce qu'il va voir son fils s'il essaie de travailler 25 heures de plus par semaine) - Euh... On devrait ptêt engager un employé temporaire pour nous aider...

Patron - On a pas le temps de le former. On a pas le budget. Pis on en aura plus besoin après ce projet-là. Allez, un petit coup de collier, après ça, ça va se calmer. Pense à tous les cadeaux que tu vas pouvoir acheter à ton fils...


SEMAINE 30 - Le projet devrait être fini

Patron (s'adressant à ses 10 employés cernés et mal rasés) - Les gars, ça va mal. Le projet est en retard, le client est pas content, les grands boss non plus. Y'en a parmi vous qui ont pas mis les efforts nécessaires pis...

Le collègue célibataire se lève, interrompant le discours du patron, et lui tend une enveloppe.

Patron - C'est quoi ça?

Collègue célibataire - Ma lettre de démission.

Patron - Hein? Quoi? Tu vas pas nous laisser tomber au beau milieu du rush de même? Ça va se calmer juste après ce projet-là!

Collègue célibataire - En trois ans ici, j'ai travaillé l'équivalent en heures de cinq années complètes. On a jamais assez de personnel, pis on se fait toujours mettre de la pression sur les projets. Là, je viens de me faire une blonde, j'arrive pas à la voir, facque j'en ai mon voyage.

Le collègue célibataire sort.

Patron (les yeux fixés sur la lettre de démission qu'il tient à la main) - Maudits jeunes! Il s'en va sans se soucier de vous autres pis de la compagnie. Les employés de nos jours, ils sont tellement pas fiables pis pas loyaux!

Une fois le patron sorti, l'Employé fait remarquer à ses collègues que la situation n'a pas d'allure. Bah, lui répond-on, c'est pareil partout.

lundi 7 juillet 2014

Atelier maison - tentative de prise 2

Ouais, ben, malgré toute la bonne volonté du monde, rendue à 36 semaines de grossesse, je fais au minimum une sieste par jour et toute tâche de plus d'une demi-heure nécessite des pauses pour la mener à bien.

Dans ces circonstances, essayer de planifier un "atelier maison" de deux jours avec Isa, c'était un peu présumer de mes capacités.

Ma plume-sœur et moi avons donc dû annuler notre session d'écriture intensive, qu'on attendait avec enthousiasme depuis des mois.

Note à moi-même : en cas de grossesse subséquente, planifier toutes les activités importantes avant la 34e semaine. Parce qu'après, le niveau d'énergie dégringole en grand! (Je crois comprendre que c'est le désavantage d'être enceinte à 32 ans plutôt qu'à 22.)

Je me félicite d'avoir prévu à l'avance que participer à l'atelier long d'Élisabeth, cinq jours en tout, ce serait au-dessus de mes forces pour cette année... Ah si seulement je pouvais m'empêcher de jalouser ceux qui y étaient! lol! ;)

vendredi 4 juillet 2014

J'peux pas boire ou manger de dessert...

J'peux pas boire ou manger de dessert, mais c'est pas grave : en fin de semaine, c'est ma fête! :) Tralalalalère!

Depuis quelques semaines, à voir le comptoir de ma salle de bain (où ma crème hydratante a dû se pousser pour faire de la place au tensiomètre, au glucomètre et aux feuilles de suivi médical), j'avais parfois l'impression que j'avais brusquement abordé la cinquantaine, mais non, c'est bien trente-deux ans que je vais avoir!

Sachant que je suis désormais tenue de mesurer mes glycémies seulement un jour sur deux, ça va être dur de pas tricher en fin de semaine! ;)

jeudi 3 juillet 2014

Rick Mofina - La dérive des anges

Je n'avais pas encore tâté du nouvel auteur canadien de policier, Rick Mofina, publié chez Alire.

Eh bien, avec "La dérive des anges", c'est chose faite. Et je sens que cette incursion ne sera qu'un début!

À San Francisco, l’enlèvement en plein jour du jeune Danny Becker, trois ans, ravive le souvenir douloureux de Tanita Donner, une petite fille enlevée, violée puis assassinée il y a tout juste un an. L’affaire, qui a fait grand bruit, a coûté cher à Tom Reed, journaliste au Star, quand le principal suspect s’est suicidé après qu’il l’eut interviewé, et ce, en dépit de l’interdiction formelle du chef de l’enquête policière. Depuis lors, la renommée du journaliste a bien pâli et, en proie aux remords et à l’alcool, Tom constate que son mariage bat tout aussi dangereusement de l’aile.

L’inspecteur Walt Sydowski, qui s’est occupé du cas Donner, est de nouveau sur la brèche. Il craint par-dessus tout de trouver à nouveau un petit corps violenté. De fait, seul lui et quelques-uns de ses collègues savent que le suspect qui s’est suicidé après la gaffe de Tom Reed avait perpétré son sordide forfait avec un complice. Et les pistes pour débusquer ce dernier sont bien minces, pour ne pas dire inexistantes. Alors quand, quelques jours plus tard, un deuxième enfant disparaît, enlevé de nouveau en plein jour, c’est le branle-bas de combat au commissariat central, ce qui n’empêche pas la ville entière de glisser dans un climat de panique générale…


Bon, je vais commencer ma critique avec deux bémols. Premièrement, la grossesse n'est pas le meilleur moment pour lire des histoires d'enlèvement d'enfants! lol! J'ai fait quelques mauvais rêves. Deuxièmement, je ne sais pas pourquoi Rick Mofina a choisi de situer son histoire aux États-Unis plutôt qu'au Canada. J'ai fini par lui pardonner, mais au début ça m'a chicotée.

Cela dit, mis à part ces deux bémols, voilà un roman policier fort bien construit. Au lieu de suivre soit un journaliste (ou autre enquêteur non policier), soit un policier, cet auteur nous amène en même temps dans les deux milieux. Chaque personnage remarque ses propres indices, chacun fait ses propres déductions... Et le lecteur, le seul à posséder l'ensemble des éléments, a envie de les supplier de se parler enfin à cœur ouvert! Heureusement l'auteur, habile, ne laisse pas traîner les choses absurdement longtemps. Une fois le partage d'informations effectués, l'action déboule.

J'ai bien aimé aussi que le personnage alcolo, avec un mariage qui bat de l'aile ne soit pas, pour une fois, le policier. Cela dit, le roman n'échappe pas à certaines petites facilités, il y a des coïncidences qui tombent un peu trop bien, mais elles ne sont pas trop nombreuses pour gâcher le plaisir. Et puis, bon, fallait bien que les trames narratives de tout ce beau monde se croisent un jour ou l'autre! ;)

Bref, pour ma part, dans le genre "polar pas trop noir", j'ai grandement apprécié. Je vais sans doute lire un autre bouquin de cette série.

Par contre, vais-je le faire en français (et encourager Alire) ou me lancer dans les versions originales (qui ont l'avantage d'être plus nombreuses, parce que toutes les traductions n'ont pas été faites)? C'est à suivre! ;)

mercredi 2 juillet 2014

Éloge des super infirmières

L'hôpital où je suis suivie pour ma grossesse utilise beaucoup d'infirmières praticiennes, dites "super infirmières".

Et, tant qu'à moi, elles méritent pleinement leur épithète de "super".

Quand on est enceinte et qu'on se présente à l'hôpital à cause d'un symptôme inquiétant, c'est elles qui nous accueillent. Elles qui nous expliquent les tests qu'on va subir. Elles qui font la prise de sang, prennent la tension, nous installent. Elles qui accompagnent le médecin lorsqu'il arrive en coup de vent, nous donne le résultat des tests et repart. Elles restent pour nous expliquer et nous rassurer.

Quand on a une grossesse à risque (diabète, hypertension, grossesse multiple, combinaison de tout cela), c'est elles qui assurent le suivi. Souvent à distance, par le biais du téléphone ou du courriel. Parce que oui, avec une super infirmière, c'est parfois possible de communiquer par courriel!

Quand notre conjoint atteint d'une maladie chronique est sur une liste d'attente depuis presque deux ans pour obtenir un médecin de famille, il est fort possible qu'on nous propose les services d'une super infirmière plutôt que ceux d'un médecin. Et si on les accepte, on ne regrettera pas notre choix. La super infirmière sera chapeautée par un médecin, mais les chances sont qu'on aura jamais besoin d'y faire appel. Notre conjoint aura enfin un vrai suivi de santé. Meilleur que celui que nos cinq minutes annuelles, réservées six mois d'avance, avec notre propre médecin de famille ne peut nous assurer.

En plus, quand notre conjoint, désespéré, dira à sa super infirmière que sa femme attend leur premier bébé et qu'ils ne trouvent pas de pédiatre, la super infirmière pourrait bien proposer de prendre le bébé en charge.

Ce qui fera pleurer un ti peu les deux parents.

Bref, quand on est découragés du système de santé engorgé et déshumanisé, suffit de croiser le chemin d'une super infirmière pour se dire qu'il y a encore des raisons d'espérer!

mardi 1 juillet 2014

J'allais juste ne pas mettre de billet

C'est congé aujourd'hui. J'allais juste m'accorder une journée de vacances sans mettre de billet...

Puis j'ai réalisé que certains d'entre vous allaient ptêt penser que ça voulait dire que j'étais à l'hôpital en train d'accoucher.

Alors je vous rassure : non, non, je fais juste la grasse matinée avec mon chéri! ;)