mercredi 30 avril 2014

Histoire de café

Depuis plusieurs années, je suis devenue accro aux cafés au lait.

Pour moi, le lait chaud moussé et l'espresso (plus ou moins concentré) font désormais partie de mon rituel matinal. En plus, ça fait une dose de produit laitier qui complète bien mon déjeuner.

Tous les matins, la travailleuse que j'étais s'arrêtait donc religieusement au café situé le plus près possible de son boulot et se procurait un latté.

Par soucis d'économies, j'ai bien essayé, à certaines époques, de faire mon café à la maison et de l'amener dans un tasse thermos pour le boire au boulot, mais le café finissait toujours par être tiède ou par couler en cours de route ou alors je me levais trop tard pour le préparer...

Bref, je redevenais toujours une cliente attitrée des cafés. Au cours des ans, mon pusher de caféine a varié : Van Houtte, Café Toi & Moi (le meilleur, sans contredit), Starbucks (le service le plus efficace et rapide), Second Cup, etc. Le prix variait aussi : entre 3$ et 5$ le café, selon la taille, les plans de fidélité des marchands, etc. En supposant une moyenne de 4$, fois 5 cafés par semaine, 48 semaines de travail par an, mettons que j'ai laissé une somme importante dans ces commerces.

Cela dit, je m'en foutais un peu : payer 4$ par jour pour avoir le carburant afin d'accomplir mon boulot, c'était un bon investissement.

J'ai calculé que mon café matinal, que je n'ai nullement l'intention de sacrifier, me reviendra désormais à environ 1$ (le tiers d'un litre de lait, plus un dixième d'un sac de café équitable de la Brûlerie Mont-Royal, genre Péruvien Extra-Corsé).

Hé! J'viens de réduire mes dépenses quotidiennes de 75%! ;)

Étant donné mon objectif de vivre de ma plume, c'est un pas dans la bonne direction! :p

mardi 29 avril 2014

Objectif du mois : 1 chapitre par jour

Me voici donc écrivaine à temps plein pour les 12 à 15 prochaines semaines (dépendamment de quand bébé décidera qu'il en a assez de vivre dans son cocon tout chaud).

Pour le premier mois de cette période, j'ai un objectif bien défini : écrire un chapitre par jour d'Hanaken III. Hier, l'objectif a été atteint.

Par contre, je dois dire que je me suis fait jouer un tour par Dame Nature. Je pensais pourtant que j'avais bien calculé mes affaires.

Je m'étais dit qu'en arrêtant de travailler à la fin du mois de mai, je passerais ma première journée d'écrivaine à temps plein de la façon suivante :

- En vêtements mous et légers (jeans de maternité et camisole)
- Avec un café glacé
- En écriture intensive dans la flaque de soleil qui provient de la fenêtre de mon salon

J'ai cependant commencé ma journée en enfilant une veste sur ma camisole et je me suis réfugiée avec un café chaud sous une doudou afin d'écrire sans geler.

Bon, on aurait peut-être pas dû mettre nos thermostats programmables en mode "été" après la fin de semaine de Pâques.

Si j'essaie de trouver un aspect positif à la situation, je vois juste le fait que ça devrait coûter moins cher d'électricité pour l'air climatisé cet été! ;)

Y paraît aussi qu'on réfléchit mieux dans un environnement frais.

lundi 28 avril 2014

L'hôpital qui rend fou

Il y a plus d'un mois maintenant, je me suis présentée à mon centre hospitalier pour l'échographie de la 20e semaine de grossesse. Vincent et moi étions super excités : on allait enfin voir notre bébé et, en prime, on apprendrait son sexe.

L'échographie s'est déroulée comme sur des roulettes : à la faveur de quelques coups de pied de bébé, on a pu voir que c'était une petite fille. Puis le médecin qui me faisait l'échographie a pris nombre de mesures et tout était parfait. On voyait déjà que le cœur contenait quatre chambres cardiaques et qu'il battait sur un rythme régulier et soutenu.

Le dernier détail qui a été vérifié, c'était l'état du cordon ombilical. C'est alors que le médecin s'est exclamé "Ah, ben, c'est original ça!". Puis il nous a expliqué que le cordon, en plus de la veine ombilicale normale, contenait une seule grosse artère, au lieu de deux petites. "Ne vous inquiétez pas, a-t-il dit, ça arrive. Sauf que des fois c'est lié à des malformations cardiaques, alors va falloir faire une échographie plus précise pour vérifier".

Dire "vous inquiétez pas" à une femme enceinte, en passant, ça sert à rien. Surtout si elle sait qu'une artère ombilicale unique est souvent un signe parmi d'autres indiquant de graves malformations et des anomalies chromosomiques.

L'inquiétude me nouant les tripes, j'ai eu du mal à attendre mon prochain rendez-vous avec mon gynécologue, quelques jours plus tard. Celui-ci m'a rassurée : le bébé ne présentait aucun autre signe pouvant indiquer une malformation ou une anomalie chromosomique, mon test de dépistage des trisomies était parfait, bref, la seule inquiétude qui demeurait était l'état du cœur du bébé. Quand même pas de la petite bière, mais bon... Mon gynéco a donc rempli une demande pour une échographie cardiaque fœtale, qui devait se dérouler dans un autre hôpital.

Le papier a été envoyé par la secrétaire de mon gynéco et j'ai attendu l'appel de l'hôpital. Au bout d'une semaine, n'ayant pas eu de nouvelles, j'ai rappelé le bureau de mon gynéco. Oups, ils avaient oublié d'envoyer un des papiers requis. (Insérer ici un cri d'exaspération de ma part.) L'erreur a été corrigée et j'ai reçu un appel du deuxième hôpital. Je devais me présenter, une semaine plus tard (durant ma 23e semaine de grossesse) à 7h30, au premier étage, mais, avant, je devais passer à l'urgence faire faire ma carte bleue de l'hôpital.

Pour nous rendre à temps à cet hôpital, chéri et moi nous sommes levés à 5h du matin, on s'est trompés de chemin, on s'est cherché, on s'est trouvés, on est arrivés à l'urgence à 7h20... et on s'est fait dire que l'urgence ne faisait plus de cartes bleues. Fallait plutôt aller aux admissions, à l'autre bout de l'étage. On s'y est rendus. C'était pas encore ouvert et il y avait une file. On s'est mis en ligne, nerveux. Notre rendez-vous était à 7h30. L'admission a ouvert à 7h35, alors que l'impatience me rongeait déjà. J'avais pas envie de manquer mon rendez-vous. À 7h45, je parlais enfin à une préposée.

Qui m'a informée que, dans mon cas, je devais me présenter au quatrième étage, unité Mère-Enfant, pour faire faire ma carte bleue.

Sur le bord de la crise de nerfs, je suis montée au quatrième étage grâce à un ascenseur qui prenait tout son temps. Là, à 7h55, j'obtenais enfin ma carte d'hôpital. Et la dame m'informait que pour l'échographie cardiaque fœtale, j'étais déjà au bon étage (contrairement aux indications qu'on m'avait données par téléphone, mais rendue là, ça ne m'étonnait plus). Elle m'a donné les directions pour me rendre jusqu'au bon poste d'accueil.

On était soulagés. On en avait vraiment marre de courir partout dans cet hôpital. On se sentait comme Astérix qui essaie d'obtenir le laisser-passer A38 dans la Maison qui rend fou! Au poste d'accueil des échographies cardiaques, la préposée a regardé sa liste tandis qu'on s'excusait de notre retard (il était 8h tapantes). Elle nous a informés que non, je n'étais pas inscrite pour un rendez-vous à 7h30. En fait, je n'étais pas inscrite pour un rendez-vous ce jour-là.

Là j'ai failli me mettre à pleurer. J'avais pas dormi de la nuit, j'étais debout depuis 3 heures déjà et je commençais à me demander si je m'étais déplacée pour rien, si mon dossier avait été perdu, si je finirais par apprendre l'état de santé de mon bébé...

La gentille préposée a entré mon nom dans son ordinateur. Ah tiens, j'avais un rendez-vous pour une échographie normale, au premier étage, pour... 8h! On est redescendus au premier étage au pas de charge. Là j'ai donné ma nouvelle carte bleue, on nous a envoyés dans une salle d'attente et, quinze minutes plus tard, j'étais dans une salle d'échographie, avec un nouveau médecin.

Ce médecin m'a repassé une échographie (pendant laquelle j'ai appris que le vague mal de ventre que j'attribuais à ma nervosité était une contraction... ah bon). Il a repris toutes les mesures. Qui étaient toujours parfaites. Il a regardé à nouveau le cordon ombilical. Il contenait toujours une seule artère (le contraire aurait été étonnant), qu'il a décrit comme "artère ombilicale unique isolée" (c'est-à-dire pas accompagnée d'autres anomalies). Il nous a remis un rapport et nous a dit de nous présenter à l'unité de la génétique, qu'on y était attendus pour 9h.

Rendus là, on ne comprenait plus rien. Pourquoi est-ce qu'on m'avait repassé une échographie de base? Est-ce qu'il y avait eu un mélange dans les dossiers? On s'est rendus à l'unité de la génétique. Là, une préposée nous a remis un questionnaire nous demandant des détails sur l'état de santé de toutes les membres de nos deux familles. Après l'avoir rempli de notre mieux (c'est pas ta cousine qui est née avec une jambe atrophiée? c'est quoi déjà qu'il a ton oncle? ma mère avait 55 ou 56 ans à son décès?), on a rencontré une technicienne en génétique qui a repassé toutes les informations avec nous et dessiné un espèce d'arbre généalogique de nos risques génétiques respectifs. Et on s'est rendus compte que même si nos familles sont relativement en santé, y'a quand même pas mal de petits bobos d'accrochés aux branches...

Après une autre attente, on a rencontré un médecin spécialisé en génétique. Qui nous a annoncé que, au vu des résultats de mon échographie et de l'analyse des risques génétiques de l'arbre généalogique du bébé, l'artère ombilicale unique isolée était considérée comme une particularité et non comme une anomalie. Le seul risque qui subsistait était que le bébé ait une "légère" malformation cardiaque. Il faudrait donc que je fasse une échographie cardiaque fœtale.

J'aurais voulu hurler! Je venais de passer une demi-journée dans l'hôpital, j'avais utilisé le temps de deux médecins et tout ça pour me faire répéter ce que deux autres médecins m'avaient déjà dit?!? Le médecin m'a expliqué que l'hôpital fonctionnait selon un guichet unique : peu importe le problème, si c'était relié à une grossesse, on commençait par refaire une échographie de base avant de pousser davantage. Et ce, même si un autre médecin avait fait une demande précise.

Alors que je réfléchissais à l'imbécilité crasse de cette façon de faire, on m'a donné un rendez-vous pour une échographie cardiaque fœtale deux semaines plus tard. Vincent et moi sommes partis vers 11h, épuisés et écoeurés.

L'échographie cardiaque a finalement eu lieu mardi matin passé. Le rendez-vous était à 9h. J'suis évidemment arrivée là stressée à n'en plus finir. Cette fois, cependant, tout le monde était à l'heure (et ma foutue carte bleue était faite). C'est une technicienne qui m'a passé l'échographie cardiaque et je n'avais donc aucun résultat au fur et à mesure. Elle prenait des photos, écoutait le coeur du bébé, le mien, prenait la pression dans telle ou telle chambre cardiaque, dans le cordon ombilical, dans l'artère ombilicale...

Au bout de 45 minutes, je suis retournée dans la salle d'attente, pendant que les images et mesures de l'échographie étaient transmises à un médecin. Un quart d'heure plus tard, on nous a appelés dans le bureau d'un cardiologue. Qui a enfin prononcé les mots que j'espérais entendre depuis un mois : "Le cœur est parfait". Il a même ajouté que la pression dans l'artère indiquait des échanges sanguins normaux. Le cardiologue a inscrit une note conseillant à mon gynéco de refaire une échographie de base vers la 32e semaine pour s'assurer que bébé se développe bien (parfois dans les cas d'artère ombilicale unique, le bébé a un retard de croissance), mais il nous a dit que la vie du bébé n'était aucunement en danger.

À 10h, en sortant de l'hôpital, j'ai regardé mon chum. "Mon souhait le plus cher, c'est de ne plus avoir à remettre les pieds ici" ai-je dit. Il a approuvé.

Il aura donc fallu 2 rendez-vous, 5 heures et demi de notre temps, l'intervention de trois médecins, l'utilisation de deux machines d'échographie différentes et beaucoup d'énergie perdue pour obtenir une réponse qui n'a, dans les faits, nécessité qu'un seul rendez-vous d'une heure, partagé entre une échographie de 45 minutes avec une technicienne et 15 minutes d'attention d'un seul médecin.

Ça peut ben coûter cher le système de santé!

Par moment, ce qui m'étonne le plus, c'est qu'on finisse quand même par s'y faire soigner!

jeudi 24 avril 2014

Bye bye boss!

Demain, c'est ma dernière journée de boulot salarié.

Pour combien de temps?

Mystère. J'ai les fonds pour tenir environ 3 ans (c'est l'avantage d'économiser depuis 4 ans en vue de l'arrivée d'un enfant qui s'est fait attendre). Un peu moins si on rencontre beaucoup d'imprévus coûteux. Un peu plus si mes revenus d'écrivaine augmentent.

J'vais pas vous mentir : ça m'angoisse un peu.

Mettons qu'entre le nouveau statut d'écrivaine à temps plein, les aménagements inévitables que ça demandera à mon train de vie et le bébé qui s'annonce, les prochains mois vont être fertiles en changements.

Mais bon, qui vivra verra! ;)

mercredi 23 avril 2014

Pas de billet aujourd'hui

Y'aura pas de billet aujourd'hui. Pour cause de blogueuse trop crevée en revenant d'une journée de formation et d'un cours de cardio-béluga (où je commence me sentir de plus en plus béluga et de moins en moins cardio! :p )

Mais j'vous promets que la semaine prochaine je me rattrape et que je vous raconterai mon épisode "hôpital qui rend fou" digne des 12 travaux d'Astérix. Vous allez voir, à côté d'obtenir une carte bleue dans un certain hôpital, trouver le foutu formulaire A-38, y'a rien là!!!

mardi 22 avril 2014

Prévente 2014 des Six Brumes

Bon, suite à une distraction de ma part, le billet qui aurait dû paraître aujourd'hui a été publié hier.

Et aujourd'hui, je commence ma journée avec une enième visite chez le médecin (j'en reviens pas du nombre de rendez-vous de suivi qu'on a pendant la grossesse!), puis je rentre au bureau et je débute l'entraînement de ma remplaçante.

Parce qu'on en est à BBB (Bye bye boss) moins 4 jours! :)

Bref, j'ai pas énormément de trucs à raconter, ni beaucoup de temps pour passer ici.

Alors je vous invite à aller compenser votre besoin quotidien de lecture sur le site de la prévente 2014 des Six Brumes.

Là, vous trouverez les résumés de trois bouquins à venir. J'ai participé à deux des trois, soit le livre dont vous êtes six fois le héros et l'anthologie célébrant le 10e anniversaire de la revue Brins d'éternité! :) (Ben oui, c'était ça la réédition dont je parlais dernièrement)

J'vous encourage fortement à participer à la prévente : les petits suppléments sont intéressants (surtout les plan-solutions pour les histoires dont vous êtes le héros), les livres sont beaux, les auteurs sont talentueux, pis, en prime, les livres vous sont livrés un à un par la poste, selon leur date de sortie. Ça rend les visites à la boîte aux lettres beaucoup plus agréables que lorsqu'on attend seulement des factures! ;)

lundi 21 avril 2014

Conseils bien intentionnés (5)

Une amie (nouvellement maman) m'apostrophe durant un souper :

Elle - Pis, qu'est-ce que tu veux comme poussette?

Moi - Oh, un truc à trois roues, tout terrain, dont on peut mettre le siège presque à plat.

Elle - Ben là!

Moi - Quoi?

Ptêt que c'est trop spécifique comme demande?

Elle - Ben là, t'as pas choisi de marque ou de modèle? T'es pas allée les essayer en magasin?

Moi - Euh... non.

Elle - Franchement! Si t'es pas plus spécifique que ça, tu vas te retrouver avec une affaire trop lourde pour ton goût ou dans une couleur que t'aimeras pas.

Hein? J'suis supposée me préoccuper de la couleur de ma poussette? Et le poids... Ben comme je suis plus forte qu'une bonne partie de mes amis masculins, j'peux pas dire que c'est un élément qui m'inquiète...

Moi - Ben tu sais, si quelqu'un me donne une poussette, ça va me faire plaisir de vivre avec, même si c'est pas exactement ce que moi j'aurais choisi.

Elle - Non, non, non! Crois-moi, tu veux le mieux que tu peux trouver. Va magasiner ça, pis vite. Le siège d'auto aussi. C'est pas parce qu'ils sont tous homologués par Transport Canada qu'ils sont tous bons.

Moi (absolument pas sincère et ne pouvant m'empêcher de penser que oui, c'est ça que ça veut dire) - Oui, oui.

Elle - Pis fie-toi pas au cours prénatal du CLSC, ils expliquent les affaires ben trop vite.

Quoi? Plus de détails que ça et je serais morte d'ennui lors du dernier cours! Sans compter que le cours prénatal fait juste répéter le contenu du guide de 400 pages remis par le ministère de la santé.

Elle - Va plutôt voir tel organisme, ils offrent des cours ben plus complets.

Moi (cherchant à tout prix un échappatoire à cette conversation) - Bonne idée. Heille, penses-tu que ton esthéticienne aurait de la place pour moi si je voulais me faire faire une pédicure?

Ces temps-ci, je fais deux constatations : il y a des gens pour qui ça semble extrêmement compliqué être parents. Et la pédicure semble vraiment être un dénominateur commun chez les mamans de mon entourage.

Étrange.
Pendant qu'elles se font peindre les doigts de pied et magasinent la meilleure marque de hochet, je lis des livres sur le développement de l'enfant. C'est fascinant! Saviez-vous qu'un bébé de quelques jours ne sait pas que ses orteils lui appartiennent?
Hum... pourquoi est-ce je parle encore de pied? ;)

jeudi 17 avril 2014

Bonne longue fin de semaine!

Je sais pas comment ça se passe par chez vous, mais pour mon chéri et moi, y'étais pas mal temps que le congé de Pâques arrive. Entre ma fatigue induite par les hormones, le fait que mon chum travaille en fou (il occupe présentement deux postes en même temps!!!), pis la météo débile qui semble décidée à nous faire vivre un minimum de 3 saisons par jour depuis le début de la semaine, mettons qu'on en a ras-le-bol.

En plus, à 5 jours de mon départ (plus ou moins) définitif du merveilleux (?) monde des emplois de bureau, je découvre qu'une fois qu'on sait qu'on quitte un boulot, tous les irritants deviennent mille fois plus insupportables! Ouf! Y'a des collègues qui s'arrangent pour qu'on ne s'ennuie pas d'eux!

Heureusement, voilà Pâques qui pointe son nez, avec sa fin de semaine de quatre jours (ou seulement trois, si vous êtes malchanceux). Cette fête-là, si un jour on laïcise le calendrier (j'suis contre, en passant), faudra vraiment s'arranger pour la garder.

Et non, faut pas la mettre à date fixe! Parce que je sais pas si vous avez remarqué, mais si elle avait eu lieu en mars, on l'aurait trouvée moins sympathique, enterrée dans quatre pieds de vieille neige sage. Là, on a presque quasiment l'espoir d'un timide début de quelque chose qui ressemblent vaguement à un printemps.

Y'étais temps : mon manteau d'hiver n'attache plus! :p

Bonne chasse aux œufs, gavage de chocolat, visionnement de vieux films plates ou de nouveaux films traumatisants inspirés de la mythologie chrétienne, réunion de famille et autres occupations traditionnelles de cette époque de l'année! ;)

mercredi 16 avril 2014

Les Six Brumes, livraison 2014

Héhéhé, je sais pas si vous êtes allés faire un tour du côté du site des Six Brumes ces derniers temps, mais je vous signale que leur livraison 2014 se dévoile tranquillement.

La prévente va commencer le 21 avril et comptera trois projets.

Le premier ressemble à ceci. Le troisième, je peux pas vous en parler tout de suite, sinon pour vous dire que j'y participe.

Mais le deuxième, vous le connaissez, c'est le livre dont vous serez six fois le héros.

Enfin, seulement si, comme le personnage de la couverture, vous avez le courage de vous approcher du 6, Chalet des brumes...

6, chalets des brumes, un livre dont vous êtes le héros dirigé par Luc Dagenais avec des textes de Geneviève Blouin, Dave Côté, Luc Dagenais, Ariane Gélinas, Isabelle Lauzon et Jonathan Reynolds. La couverture est d'Émilie Léger

mardi 15 avril 2014

Votre roman appartient-il à votre employeur?

Une bonne partie des écrivains québécois (et surtout des écrivains-en-devenir) cumulent les fonctions : employés salariés de jour, écrivain les soirs, les fins de semaine, dans le bus, pendant leurs vacances, etc. Ce qui signifie que ces écrivains ont signé un contrat de travail avec un employeur. Un contrat qui pourrait bien leur réserver une mauvaise surprise le jour où, enfin, ils publieront leur roman.

J'ai changé d'emploi quelques fois au cours de ma vie. À chaque fois, j'ai examiné à la loupe mon contrat de travail. Et j'ai bien fait, parce que, quelques fois, je suis tombée sur de mauvaises surprises.

Par exemple, il m'est arrivé de tomber sur la clause suivante :

Les droits d'auteur de tout écrit, oeuvre, logiciel, etc. développé par l'employé durant sa période à l'embauche de l'entreprise, dans ou hors ses heures de travail, avec ou sans l'utilisation du matériel de l'entreprise, avec ou sans rapport avec les activités et intérêts de l'entreprise, appartiennent à l'entreprise.

Plus loin, le contrat spécifiait même :

En cas de difficulté à établir la date de réalisation d'un écrit, œuvre, logiciel, etc. il sera présumé que ces réalisations ont été faites durant la période d'embauche.

En clair? Si j'avais signé ce contrat tel quel, mon employeur aurait pu réclamer les droits d'auteur de tout ce que j'avais écrit ou publié pendant que je travaillais pour lui. Évidemment, il ne l'aurait sans doute pas fait tant que les chiffres de vente seraient demeurés faméliques. Mais si jamais Hanaken était devenu le prochain Hunger Games, il y a fort à parier que j'aurais reçu une gentille lettre d'avocat m'accusant de viol de propriété intellectuelle et me réclamant l'intégralité de mes revenus.

Évidemment, à chaque fois, en lisant des clauses semblables, j'ai pris un crayon et joyeusement biffé les mentions au sujet des écrits, des trucs développés en dehors des heures de travail, des trucs qui ne sont pas en rapport avec les affaires de l'entreprise et même, parce que je suis vraiment ratoureuse, toute mention de l'utilisation du matériel de l'entreprise. Parce que, hé, j'écris sur mes heures de dîner, mais je ne traîne pas mon portable au boulot! L'employeur, une fois informé de ma situation personnelle et de mes ambitions, s'est rarement obstiné.

Et, franchement, s'il l'avait fait, je serais allée voir ailleurs. Parce qu'un employeur qui se garde le droit de réclamer les droits d'auteur de vos photos de vacances, tant qu'à moi ça s'appelle un esclavagiste!

Mon chum, lui, a déjà signé un contrat contenant une clause de propriété intellectuelle semblable. Ce n'est que plusieurs années plus tard, en relisant ses paperasses, qu'il a réalisé que le jeu qu'il développait patiemment depuis trois ans dans ses moments de loisir appartenait donc légalement à son employeur.

Heureusement, dès qu'il a constaté le problème, il est allé discuter avec son patron immédiat de la possibilité de modifier la clause et la demande a fait son petit bonhomme de chemin jusqu'à ce que, quelques semaines plus tard, on lui offre un contrat tout neuf (et rétroactif) amputé des notions pouvant lui causer problème (et qui permettaient incidemment à son employeur de réclamer les droits de notre nouvelle écrite en collaboration!).

Morale de cette histoire : ne vous reposez pas sur l'idée que "Bah, on ne viendra pas m'écoeurer à cause des 1000$ de droits d'auteur que je fais dans l'année". Ne signez pas un contrat contenant une clause qui accorde la propriété de vos écrits à votre employeur. Et si jamais vous l'avez déjà signé, dépêchez-vous de discuter de l'affaire avec votre patron et le département des ressources humaines. Vous obtiendrez beaucoup plus facilement leur coopération pendant que vous êtes un pauvre écrivain de fin de semaine et que tout le monde voit votre passion comme un hobby amusant et plutôt inutile!

Si vous pensez que j'exagère, je vous suggère d'aller lire ceci. Oui, la Geneviève qui a posé la question à l'origine de l'article, c'est moi. À un certain moment, je ne savais plus trop sur quel pied danser (est-ce que je m'en faisais trop? est-ce que la clause était vraiment légale?), alors j'avais posé la question à une journaliste spécialisée.

Et les recherches de la journaliste me confirment que mes inquiétudes étaient fondées et que le genre de clause que je cite dans ce billet sont légales. Alors si vous êtes un employé et que vous écrivez des romans, je vous suggère de relire vos contrats de travail et d'embauche.

Juste au cas où...

lundi 14 avril 2014

Frugalité vs privation

La frugalité, c'est le fait de vivre simplement. Une privation, c'est le manque d'un élément essentiel. Me semble que les deux termes sont assez éloignés. Et pourtant, dans notre société actuelle, c'est fou comme ils semblent être confondus.

Par exemple, mon chéri et moi nous apprêtions à commencer le magasinage des trucs nécessaires pour accueillir bébé. On avait comme objectif d'acquérir les deux pièces maîtresses qui nous manquaient : le lit de bébé et une chaise berçante.

On allait prendre d'assaut les magasins de meuble (en commençant par IKEA) quand ma cousine m'a écrit : sa petite dernière n'a plus besoin de son lit à barreaux et la chaise berçante héritée de notre grand-mère prend la poussière chez elle. Elle m'a donc gracieusement offert les deux items. J'ai accepté avec plaisir. La chaise aura besoin de nouveaux coussins et un nouveau matelas donnera un coup de neuf au lit, mais on vient quand même d'économiser pas mal de sous... et de sauver deux meubles de la poubelle, ce qui fait du bien à ma conscience écologique! :)

Sauf que depuis que j'ai eu cette bonne nouvelle, beaucoup de gens à qui je l'ai annoncée m'on dit : "Ah oui, c'est vrai, parce que là, avec toi qui arrête de travailler, vous aurez pas ben ben d'argent, hein?" sur un ton qui sonnait comme de la pitié. 

Je ne comprends pas cette réaction : je vais recevoir gratuitement les meubles qu'il me fallait et, en prime, la chaise berçante sera chargée de bons souvenirs. Est-ce que je suis supposée me sentir privée, spoliée de mes droits de consommatrice, parce que je n'achèterai pas de meubles neufs? Pourtant, même si j'avais de l'argent à ne plus savoir qu'en faire, je ne pense pas que j'aurais refusé l'offre de ma cousine. Les meubles offerts répondent totalement à mes besoins. C'est ça l'important, non?

Je ne sais pas comment faire comprendre aux gens mon style de vie (relativement) frugal, ne veut pas dire que je me prive de quoique ce soit.

Mais je suppose qu'en tant qu'écrivaine à temps plein établie au beau milieu d'une banlieue cossue,  je vais avoir plusieurs années pour le découvrir! :p

jeudi 10 avril 2014

Ptite danse de la joie

Un courriel m'arrive :

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De : J'vous dis pas qui
À : Gen
Objet : Ta nouvelle "X"

Allo Gen!

Est-ce que tu serais intéressée à republier ta nouvelle "X" dans notre anthologie "Blablabla"?

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De : Moi
À : J'vous dis pas qui
Objet : Re : Ta nouvelle "X"

OUI!!!!!!!!!!

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Le paiement va être symbolique, mais peu importe! Hé! C'est mon premier texte qui va être réédité, ça vaut une ptite danse de la joie!!!

Pis un verre de moût de pomme (à défaut de champagne! ;)

(Désolée d'être agace, mais j'vous donnerai plus de détails dès que je pourrai)

mercredi 9 avril 2014

Toc toc toc

L'autre soir, j'étais tranquillement étendue sur mon divan, en train de lire un livre. De la musique jouait et, d'un geste distrait, je battais la mesure contre mon flanc... ou plutôt, contre le côté de ma bedaine.

Ça devait bien faire cinq minutes que je me livrais à ce geste sans y penser quand, venant de l'intérieur de mon ventre, j'ai senti deux petits coups bien distincts répondre à mes tapotements distraits.

Laissez-moi vous dire que ça surprend une fille quand elle tape sur son ventre et que quelqu'un en dedans répond!

Il m'a fallu une seconde ou deux avant de réaliser ce que ça voulait dire : bébé bouge. :)

mardi 8 avril 2014

En dehors du système

Je regarde les mois et les années qui viennent et je me dis que je m'apprête à sortir du "système". Bientôt, je n'aurai plus de revenu fixe. Plus d'employeurs ou de numéro de téléphone au travail à inscrire sur les formulaires. Plus de "vraie job" qui me définira et qui rassurera les non-artistes et leur permettra de m'étiqueter commodément.

Par moment, ça m'inquiète. Je me demande ce que ça va donner.

Puis je tombe sur une histoire dans le genre de celle-ci.

Et je me dis... Bon, finalement, avec mes revenus de droits d'auteur versés en espèce sonnantes et trébuchantes, j'vais encore avoir une vie assez conventionnelle! ;)

Pis avec le gouvernement qu'on vient d'élire, j'ai pas fini de payer des impôts!

(Comme j'suis une fille positive de nature, je vois deux avantages au résultat, aberrant, des élections: de un, y'aura pas de Charte alors ça va nous épargner les contestations en Cour Suprême, et de deux, on aura pas à subir un autre cirque électoral avant un boutte. Mais, oh là là, ce qu'il va coûter cher le nouveau Pont Champlain! Pis c'est drôle, mais je crois qu'on va moins entendre parler de la Commission Charbonneau... Dire qu'il y a 18 mois, les gens n'en pouvaient plus des Libéraux!)

lundi 7 avril 2014

Où je parle de devoirs de citoyen

On est en pyjama, on vient d'enlever de la table les miettes du déjeuner. Mon chéri me regarde en soupirant un peu. C'est l'heure de faire notre devoir de citoyens.

Lui - On a tout?

Moi - Ouaip! Brocheuse, dégrafeuse, ciseaux, crayons à mine, effaces, deux calculatrices, des crayons à l'encre, du ruban correcteur, deux chemises pour mettre les papiers pour 2014...

Lui (affairé à placer des paperasses en piles distinctes) - Tes formulaires provinciaux, tes fédéraux, les miens... Ton T4, mon T4, mes papiers de REER, les tiens, ta pile de talons de chèques et de relevés et de factures... encore des talons de chèque et des factures pour toi... Euh, c'est quoi ça?

Moi - Le chiffrier Excel qui concilie la montagne de paperasse qui justifie mon revenu d'écrivain. Tiens, mon relevé de transport en commun, tu pourras le déduire.

Lui - Je t'échange ça contre des relevés de frais médicaux.

Moi - Deal. As-tu vu mes formulaires pour déclarer mes revenus de travailleuse autonome?

On continue de classer nos papiers. Mon chum va mettre de la musique. Quand il revient, je nous ai servi chacun un café au lait. Au centre de la table, il y a une assiette de biscuits au chocolat.

Je révise mes notes de l'an dernier et le guide fourni par l'UNEQ. Pour ceux qui s'inquiètent de la difficulté de faire des impôts de travailleur autonome pour leur revenu d'écrivain, c'est pas compliqué, voyons. Suffit de commencer par remplir le TP-80 (formulaire provincial pour déclarer ses revenus de travailleur autonome), puis la grille de calcul 445 (provinciale), puis vous passez à la déclaration fédérale, où vous remplissez le formulaire de déclaration de revenus d'entreprise, puis vous faites le reste de la déclaration, sans oublier les annexes 8 et 10 (pour le RRQ et le RQAP), puis vous revenez aux formulaires provinciaux et vous les complétez.

Et quand vous avez le goût de brailler parce que vous savez plus où vous en êtes rendus dans votre paperasse, c'est le moment de prendre un biscuit! ;)

L'autre option est évidemment de faire affaires avec un comptable, mais j'ai toujours pas passé par-dessus ma réticence à payer quelqu'un pour qu'il me dise combien je dois payer d'impôt.

Je pensais que ça changerait quand je deviendrais travailleuse autonome, mais pour le moment je me débrouille. Faut dire que je ne me casse pas la tête avec les déductions les plus compliquées : je ne pourrais pas déduire des frais pour un bureau à la maison (j'y passe pas assez de temps pour que ça vaille la peine) et je n'ai pas de voiture à moi. Donc pour le moment mes revenus sont composés surtout de droits d'auteur et mes dépenses sont faites de billets d'autobus, timbres, papier, cartouches d'encre et quelques livres de référence. L'année prochaine, j'inclurai un amortissement pour mon nouveau portable. (Et il y aura aussi tous les nouveaux paramètres reliés au nouveau membre de la famille!)

Par contre, si un jour mon revenu dépasse 30 000$ sur un an et que je dois m'inscrire aux taxes, là je me promets de me trouver un comptable! lol! (Fais trois fois que je relis cette section dans le guide de l'UNEQ et je comprends toujours pas).

Enfin, c'est intéressant quand même de dresser un portrait complet de ses finances une fois par année.

Surtout à la veille d'une élection.

Mon constat personnel : je ne tiens pas à payer moins d'impôt. Je voudrais juste avoir l'impression que je ne paye pas dans le vide. Que l'argent que je verse sers à améliorer les soins donnés aux malades, la qualité de l'enseignement dans les écoles, la prise en charge des itinérants et des autres poqués de la société. Mais plus je suis la campagne électorale actuelle, plus je me dis que c'est mal parti.

Cela dit, oubliez pas d'aller voter!

Et n'hésitez jamais à voter pour un parti, même si vous savez qu'il n'a aucune chance de gagner. Notre système est ainsi fait que les partis sont financés selon le nombre de votes reçus. Alors si vous espérez qu'un jour il y a aura autre chose que les mêmes vieilles options poussiéreuses, ça commence avec votre vote d'aujourd'hui.

jeudi 3 avril 2014

État des projets en cours et des trucs à venir

Ça fait longtemps que je vous ai pas fait un petit bilan de mes projets.

Premièrement, même si ça paraît pas toujours, le troisième tome d'Hanaken avance bien. Lentement, mais sûrement comme qu'on dit. Il a été sérieusement retardé l'an passé par mon changement d'emploi (ou plutôt par ma quasi dépression consécutive au fait que j'aurais dû changer d'emploi plus rapidement), puis là ça retarde encore un peu étant donné que la grossesse me force à dormir plus (et j'ai toujours rogné sur mes heures de sommeil pour écrire), mais bon, depuis la semaine passée, j'ai officiellement atteint la moitié de la rédaction! :) J'ai promis une version à mon éditrice pour le courant du mois de mai et je devrais y arriver (en considérant que je raccroche mon veston de "madame de bureau" dans 22 jours et que je pourrai alors écrire à temps plein).

Ça veut dire que, si tout va bien, le roman devrait sortir à l'automne. Alors pendant que je vous délaisserai ici pour m'occuper de ma petite puce, vous pourrez vous réfugier chez mes samouraïs! ;)

Le "livre dont vous êtes six fois le héros" devrait également sortir à l'automne. Quand même, vous pourrez pas vous plaindre que je vous néglige : je m'assure de vous laisser de la lecture! ;)

Parlant de lecture, je publie une nouvelle fantastique dans le prochain Brins d'éternité (dont j'adore la couverture! :) En honneur de la Charte, j'y parle de religion! (Ben non, je déconne, quand le texte a été écrit, la Charte existait pas encore. ;)

Et un moment donné d'ici 2015, une autre de mes nouvelles (que je classe comme de "l'anticipation", mais si vous la considérez comme du fantastique, j'ai pas d'objection) paraîtra dans Solaris.

À part les projets en cours, j'ai l'intention, après avoir terminé la rédaction d'Hanaken III, de consacrer les mois de juin et de juillet à la rédaction du roman policier pour lequel je fais des recherches et accumule des notes depuis... longtemps!!!

En parallèle, j'espère terminer les nouvelles que j'ai mises sur la glace depuis  un bout de temps (ou plutôt, depuis que je vois le dead line pour Hanaken III se rapprocher). Après tout, l'an prochain je serai à nouveau qualifiée pour participer au concours Alibis. Faudrait bien que je présente un texte, histoire d'essayer de rafler à nouveau le prix! ;)

Ma dernière "apparition publique" avant la naissance de ma puce sera au Boréal, à Québec (prévenez les paparazzis! lol! ;). Après ça, j'entre en mode nidation et je ne prévois rien d'ici... Euh... On verra ben! ;)

mercredi 2 avril 2014

Tranche de vie (1)

Je suis à la piscine, après mon cours de cardio-béluga (oups, s'cusez : d'aquaforme prénatale). Dans le vestiaire de la piscine, la gang de futures mamans jase tout en se changeant.

Maman 1 - Regardez ce que mon chum m'a donné pour célébrer le fait qu'on allait avoir notre premier enfant!

Et elle exhibe un truc tellement brillant qu'il me faut quelques secondes pour maîtriser mon éblouissement et constater qu'il s'agit d'un pendentif en... ça doit être des diamants pour reluire à ce point-là et attirer autant d'enthousiasme des autres mamans.

Maman 2 - Oui, mon chum m'a donné un collier dans le genre moi aussi à mon premier. Là c'est notre deuxième et j'espère bien recevoir les boucles d'oreilles qui vont avec.

Maman 3 - Mon chum a promis de me payer une sacoche Michael Kors.

Alors que je suis en train de m'interroger, parce que je n'ai jamais entendu parler d'une tradition voulant que les gars comblent leur blonde de cadeaux coûteux pour célébrer une naissance prochaine, Maman 2, qui est d'une gentillesse infinie et essaie toujours de m'inclure dans les conversations, se tourne vers moi.

Maman 2 - Pis toi, Gen, qu'est-ce que ton chum va te donner?

Moi - Euh... Mon chum va me faire vivre pendant les deux à trois prochaines années tandis que j'essaie de démarrer pour vrai ma carrière d'écrivain.

Me semble que c'est déjà un maudit gros cadeau... Mais ma déclaration est suivie par un silence. Certaines mamans semblent satisfaites de ma réponse, certaines me jugent visiblement (quoi, en 2014, après des années de féminisme, je vais accepter de me faire vivre par un homme?), quelques-unes semblent envieuses, mais la plupart ont surtout l'air d'en être venues à la conclusion qu'exprime bientôt l'une des mamans :

Maman 3 - Oh, facque il te donnera pas de cadeau?

Des fois je me demande de quelle planète je peux bien venir! ;)

mardi 1 avril 2014

Conseils bien intentionnés (4)

La grossesse, même quand en essayant d'être zen, me semble que ça se présente comme 9 mois d'inquiétudes perpétuelles. Parce qu'entre la série interminables de précautions à prendre et les examens médicaux de plus en plus poussés, on finit toujours par faire quelque chose qu'on aurait ptêt pas dû faire ou par apprendre qu'il y a une mini anomalie dans l'un de nos tests, qui pourrait être non significative dans 99% des cas, mais que votre médecin veut garder à l'œil.

Et les "mamans d'expérience" qui m'entourent (je mets les guillemets, parce que cette catégorie semble inclure non seulement les femmes qui ont déjà quatre enfants, mais également celles qui sont enceintes de leur premier enfant, mais dont la grossesse est plus avancée que la mienne d'une grosse semaine) finissent toujours par me poser un million et demi de question. Elles veulent être sûres que tout va bien, qu'il n'y a rien d'anormal et que je ne suis pas angoissée.

Cela dit, si jamais je suis effectivement angoissée, j'ai découvert que je ne dois pas leur dire. Parce que peut importe ce qui m'inquiète, une conversation avec une "maman d'expérience" à date ça ressemble à ça :

Maman d'expérience - Ben voyons, fais-toi en pas avec ça! Moi dans mon temps (suivra une recommandation diamétralement opposée à celle que je n'ai pas suivie) OU Moi on m'avait dit (suivra une histoire d'anomalie médicale pas du tout en rapport avec ce que je vis). Facque inquiète-toi pas là!

Moi (pas vraiment rassurée, mais qui veut conclure la conversation) - Oui, oui. J'ai quand même hâte d'avoir mon prochain rendez-vous avec mon médecin.

Maman d'expérience - Ben là! Arrête de t'en faire, j't'ai dit. Tsé, on est toutes pareilles, enceintes, on s'en fait pour rien. Arrête, ça donne rien.

Moi (qui se demande s'il y a vraiment quelqu'un quelque part qui abandonne ses inquiétudes dès qu'on lui ordonne de le faire) - Oui, ok, merci.

À ce point de la conversation, j'essaie normalement de changer de sujet et, après quelques efforts, j'y parviens. Cependant, tôt ou tard, au moindre moment de silence, alors que je me creuse les méninges pour trouver un autre sujet à lancer, la "maman d'expérience" revient à la charge :

Maman d'expérience - T'es toute songeuse là, tu t'inquiètes pas encore pour ce dont on a parlé tantôt, hein?

Moi (qui avait réussi momentanément à oublier mes inquiétudes) - Non, ça va.

Maman d'expérience - Essaye pas! Je sais ce que c'est, on est toutes pareilles je te dis. Moi aussi je m'inquiétais pour rien pis j'écoutais pas les gens qui me disaient de relaxer. Faut vraiment que tu apprennes à gérer ça et à te changer les idées. Ça donne rien de stresser.

Normalement, c'est à ce moment de la conversation que je me souviens que je m'entends généralement mieux avec les gars et que je me demande ce qui m'a pris de me mettre à répondre aux questions de cette "maman d'expérience". Pis je me jure qu'on ne m'y reprendra plus.

Parce que si on est toutes pareilles pis que ces mamans-là se sont fait ordonner de ne pas s'inquiéter et que ça n'a pas marché, pourquoi est-ce que le commandement marcherait pour moi, hein?