vendredi 30 mai 2014

Rat de laboratoire

Depuis quelques semaines, j'ai l'impression de vivre dans les hôpitaux. Dire que je refusais l'idée d'une insémination artificielle ou d'une fécondation in vitro parce que je ne voulais pas d'une grossesse trop médicalisée! :S

Je vous ai déjà raconté le stress vécu après la découverte chez notre bébé d'une particularité physiologiques, ce qui nous valu une batterie de tests. (Heureusement, tout est beau).

Et là, récemment, je viens d'avoir droit à l'épreuve du rat de laboratoire, c'est-à-dire le test de dépistage du diabète gestationnel. Test consistant à faire avaler rapidement à la femme enceinte 50g de glucose pur (quantité de sucre qu'aucune personne saine d'esprit n'ingurgiterait d'un seul coup... imaginez, c'est quasiment le contenu en sucre de deux canettes de Coke!), puis à mesurer la réponse de son organisme, une heure plus tard, grâce à une prise de sang.

Bon, contrairement aux autres mamans de mon entourage, je ne me plaindrai pas du liquide ingéré. C'était sucré et ça donnait un peu mal au cœur, mais faut ce qu'il faut (me suis-je dit). Le résultat ne me stressait pas tellement : pré-grossesse, j'avais plutôt tendance à l'hypoglycémie qu'à l'hyperglycémie.

Sauf que j'avais oublié de prendre en compte quelques petits facteurs. Genre le fait que j'ai plus de 30 ans, que j'avais un surpoids pré-grossesse et, surtout, que tous mes oncles paternels sont diabétiques... Ouais, la loterie génétique était sans doute pas de mon bord.

Le test est revenu non concluant. Par un poil. J'étais dans la zone grise : taux de sucre sanguin trop bas pour indiquer avec certitude un diabète gestationnel, mais trop élevé pour qu'il soit exclu. Zut.

On m'a donc prescrit un deuxième test. 75g de glucose pur cette fois (l'équivalent de deux canettes de coke et demi). À avaler à jeun. Et avant ça, trois jours de diète enrichie en glucides. Pendant ces trois jours, j'ai eu l'impression de bouffer comme un ogre et je ne me sentais pas très bien : lourde, pas d'énergie, etc. Imaginez : la diète prescrivait un dessert avec les dîners et souper, plus des collations sucrées. D'habitude, je prends un dessert par semaine! J'ai pris 2 livres pendant ces 3 jours, alors que jusqu'à maintenant ma prise de poids suivait une courbe lente et, dixit mon médecin, parfaite.

Puis j'ai fait le test. Avaler 75g de glucides à jeun, ça m'a donné un boost d'énergie pendant environ 20 minutes. Après ça, bonjour la faiblesse, le mal de coeur, la tête dans le coton, etc... Je devais rester deux heures au CLSC, pendant lesquelles on m'a fait une prise de sang par heure. À la fin de la deuxième heure, j'arrivais plus à lire, j'avais de la misère avec mon équilibre, les jambes molles, etc...

Après le test, j'ai eu besoin du reste de la journée pour récupérer. Je me sentais complètement épuisée par les chocs que mon système venait de subir. J'avais vraiment l'impression qu'on m'avait utilisée comme un rat de laboratoire, me plaçant dans une situation qui n'avait aucune chance d'arriver dans la vraie vie (qui boirait deux canettes de coke et demi avant d'avaler quoique ce soit d'autre le matin?) juste pour voir ce que ça donnerait. En plus, bébé n'a à peu près pas bougé du reste de cette journée-là, ce qui m'a inquiétée pas mal. Elle non plus ne semblait pas avoir aimé l'expérience.

Enfin, là restait juste à attendre les résultats de ce second test. En essayant de ne pas stresser (yeah, right...)

Et quand les résultats sont finalement arrivés, nouvelle mauvaise surprise. Ma valeur de glycémie à jeun était trop élevée (par un cheveu encore une fois). Hein, quoi? Ben oui, mon système avait réagi normalement au reste du test, mais pas au jeûne de huit heures après trois jours en surplus de glucides. Cela me plaçait dans la catégorie "diabète gestationnel" et ma grossesse était désormais considérée "à risque élevé". Ce qui veut dire que je devais (encore) me taper une série de rendez-vous à l'hôpital.

Lors de ces rencontres, on m'a remis un glucomètre et tout le kit pour me trouer les doigts quatre fois par jour (soit dit en passant, prendre ses glycémies sur le bout des doigts, c'est pas super pratique pour un écrivain : ça fait pas mal longtemps, mais à 4 piqûres par jour, y'a toujours un doigt de sensible!) Après ça, on m'a présenté mon nouveau régime.

Et c'est là que j'ai compris qu'il allait peut-être y avoir un problème.

Dans plus de la moitié des cas de diabète gestationnel, semblerait que l'exercice physique et le régime suffisent à contrôler les taux de sucre sanguin. Sauf que quand tu regardes le régime suggéré et l'exercice qui va avec et que tu te rends compte que c'est déjà pas mal ce que tu manges dans une semaine (moins l'écart gourmand que tu t'autorisais hebdomadairement) pis que tu fais plus d'exercice que ce qu'ils proposent, ça augure mal.

Pas grave, je me suis quand même lancée dans le labyrinthe, en bon petit rat de laboratoire. Bouffer, mesurer mon taux de sucre avec le glucomètre, être souvent juste une petite coche trop haut, prendre une note d'ajuster légèrement ma diète pour le lendemain, recommencer... Aucun indicateur physiologique. Sucre sanguin trop haut ou correct, les écarts sont minimes, alors moi je me sens pareille, mais faut que je pousse le bouton de la petite machine et que j'agisse en conformité avec le résultat. Que j'ajuste à l'aveugle. Banane en matinée, non. En soirée, oui. Pourquoi? Parce que mon corps réagit comme ça. Parole de glucomètre.

Et je fais ces petits ajustements, en sachant que si j'arrives pas à mettre, et vite, mes taux de sucre sous contrôle, mon bébé en souffre (ses poumons risquent de mal se développer) et les injections d'insuline m'attendent, avec tout ce qui s'en suit : encore d'autres rendez-vous médicaux, un accouchement provoqué alors que je voulais le truc le plus naturel possible, risques de retards de croissance chez bébé qui a déjà des risques d'être petite à cause de l'artère ombilicale unique... (Semblerait qu'un diabète non soigné fait des bébés trop gros, mais un diabète soigné à l'insuline en donne des trop petits... Pas au point ce truc!)

En arrière plan, ma hantise habituelle revient. C'était ptêt pas pour rien que j'arrivais pas à tomber enceinte sans coup de pouce médical... J'ai beau me sentir parfaitement bien depuis que je suis enceinte, mon corps était ptêt pas fait pour ça...

Puis, au bout de quelques jours de tâtonnements (et de déprime), où j'ai l'impression que je ne pense qu'à la teneur en glucides de la bouffe et à mes horaires de repas, une lueur d'espoir. Et si je réduis la quantité de féculents que je mange à ce repas, est-ce que...?

Oui! Enfin! La glycémie trop haute qui me narguait jour après jour vient de retomber dans les normales. Le rat a résolu l'épreuve du labyrinthe. Il connaît le chemin maintenant!

Reste plus qu'à répéter le parcours encore et encore pendant les 10 prochaines semaines... En me croisant les doigts pour que mes hormones restent relativement stables et ne viennent pas brouiller à nouveau les cartes...

jeudi 29 mai 2014

Tranche de vie (2)

Je suis (encore) assise dans une salle d'attente d'un établissement médical. J'attends qu'on me fasse des prises de sang. Évidemment, y'a du retard. À côté de moi, un garçon d'environ une dizaine d'années est plongé dans un roman de la série Percy Jackson. Pas le premier tome. Et il l'a bien entamé. D'ailleurs, quand il s'est assis tout à l'heure, je l'ai vu lorgner la couverture de mon Solaris. Je lui ai souri. Entre lecteurs, c'est la moindre des choses.

Mais là sa mère, installée près de lui, soupire d'impatience. Fort. Puis elle se met à parler. Pas très discrètement non plus.

Elle (à son fils) - Ça fait une heure qu'on aurait dû passer! Ça a pas d'allure être en retard de même.

Le garçon hausse les épaules, en gardant les yeux ostensiblement collés dans son roman. Je peux pas m'empêcher de sourire. C'est un matin de semaine. J'ai l'impression que fiston préfère être dans une salle d'attente, à avancer une lecture qui lui plaît, plutôt qu'en classe. Ou peut-être que je projette... à son âge, en tout cas, c'est comme ça que je me sentais quand je devais patienter pour un rendez-vous médical.

Elle - Mon boss va être fâché. J'étais supposée rentrer avec juste une heure de retard.

Lui (levant les yeux de son livre) - C'est toujours long.

Elle - Ben justement! C'est ridicule. Non seulement je perds de l'argent, mais en plus tu vas manquer tous tes cours de la matinée partis comme ils sont là!

Lui - Pas grave, j'ai pas d'examen ce matin.

Elle - Oui, c'est grave. Tu devrais pas manquer l'école. Tu vas prendre du retard. Plus tard dans ta vie, ça va te nuire.

Lui (du ton impatient de celui qui a entendu ce discours-là souvent) - Mais non, m'man!

Et il se replonge résolument dans son bouquin. Sa mère continue de maugréer, mais elle a un peu baissé le ton, alors elle ne déconcentre plus la lecture de son fils. Ni la mienne.

Mais avant de me replonger tout à fait dans mon Solaris, je peux pas m'empêcher de me demander...

Quel genre de mère ne réalise pas que si son garçon de dix ans est un lecteur avide, elle n'a vraiment pas de soucis à se faire pour ses résultats scolaires?

mercredi 28 mai 2014

Scène de bureau (37)

J'entre dans le bureau de Me Narcisse, jeune avocate assez superficielle merci, qui a déjà démontré son incapacité à s'occuper d'un chien.

À cette époque de ma vie, j'ai déjà vécu ma grossesse ectopique et une fausse-couche. Tout le monde au bureau sait que j'essaie de tomber enceinte. Que je me désespère d'arriver à avoir un jour une famille. C'est pas mêlant "j'te souhaite un bébé" est ce que mes collègues écrivent dans mes cartes de fête et de Noël depuis 3 ans. Elles me bombardent d'articles concernant la fertilité et les manières de l'augmenter. Et m'offrent discrètement des kleenex à chaque fois qu'une nouvelle maman se présente au bureau avec son nouveau-né.

Me Narcisse, pour sa part, est une jeune femme célibataire à peine plus vieille que moi qui exprime un mépris des hommes digne d'une triple divorcée de cinquante ans. On ne lui connaît ni chum, ni ex-chum, ni volonté d'être en couple. Par contre, on sait tous qu'elle a subi une très mauvaise fracture à la jambe quelques années plus tôt...

Moi - Voici votre dossier.

Elle (avec un soupir d'une tristesse théâtrale) - Ah merci...

Elle me regarde, avec une mine soigneusement déconfite et l'air d'une fille qui veut que je lui demande ce qui va pas. Bon, allez, je vais faire un beau geste...

Moi - Ça va pas?

Elle - Non! J'suis allée voir mon médecin ce matin, pour un suivi de ma jambe. Tu sais pas ce qu'il m'a dit?

Moi - Non, quoi?

Intérieurement, je me dis que ça doit pas être si pire, parce que malgré cette fracture supposément gravissime, la dame marche sans boitillement et ses jupes de tailleur ultra-courtes nous laissent voir qu'il n'y a nulle disparité visuelle entre ses deux jambes. Ni même de cicatrice.

Elle - Il m'a dit que tout allait bien, mais que si je ne veux pas risquer des complications un jour, faut que je reste mince.

Moi (ne comprenant pas le problème, puisqu'elle ne présente aucun surpoids et semble aimer essayer la dernière diète à la mode pour perdre un cinq livres en trop imaginaire) - Euh... Ok.

Elle (catastrophée) - Tu comprends pas ce que ça veut dire?

Moi - Ben non, qu'est-ce que ça veut dire?

Elle - Ben ça veut dire que je pourrai jamais avoir d'enfant!

Et elle enfouit son visage dans ses mains, comme si elle pleurait. Heureusement, ça semble pas être le cas. Parce que je ne me sens aucune envie de la consoler.

Moi - Si c'était le cas, j'pense qu'il te l'aurait dit clairement.

Elle (se redressant et épongeant du bout des doigts des larmes imaginaires, en prenant bien soin d'épargner son mascara) - Ben voyons, c'est clair! Je pourrai jamais me permettre de me retrouver avec un ventre de baleine pis du poids en trop! Non seulement ça déformerait ma posture, mais ça ruinerait ma jambe!

Moi - Ah oui, t'as raison, c'est terrible. Tu espérais avoir des enfants?

Elle - Évidemment. Quand j'aurai trouvé un bon père. T'es pas la seule qui en veut tu sauras! Mais maintenant, on est deux à ne pas pouvoir en avoir.

J'ai alors eu la désagréable impression que je venais de comprendre le but de son petit laïus : créer un faux point commun entre nous deux. Ou alors essayer d'attirer sur elle un peu de l'attention dont les mamans du département m'entourent...

Moi - Jusqu'à preuve du contraire, pour moi c'est juste une question d'être patiente.

Et je suis sortie.

L'avenir allait me prouver qu'il me fallait effectivement de la patience, un petit coup de pouce pharmaceutique... et m'éloigner des Me Narcisse de ce monde...

lundi 26 mai 2014

Scène banlieusarde (5)

Petite baisse de motivation entre deux paragraphes d'Hanaken. Je tourne donc la tête vers la fenêtre de mon salon et je m'offre une petite pause "observation du voisinage". D'ordinaire, c'est vite terminé. À cette heure-ci, je suis à peu près le seul habitant de ma banlieue. Les autres sont partis travailler. Pas de piéton dans la rue, pas de voiture. Une marmotte traverse d'ailleurs la chaussée sans se presser. Y'a un lièvre qui broute dans la plate-bande d'un voisin. Des oiseaux picorent les fruits de mon pommetier . Bref, les origines du terme "banlieue dortoir" s'étalent sous mes yeux.

Puis je remarque qu'à quelques maisons de chez moi, une femme est occupée à désherber l'incroyable exposition florale qui agrémente sa façade. Je la reconnais : avant que j'arrête de travailler, je la croisais souvent dans le bus. Une comptable, toujours habillée de vêtements de créateurs québécois ou canadiens, qui prenait l'autobus par convictions écologiques (et parce que ça lui donnait le temps de lire ses romans policiers). Dernièrement, elle m'avait dit qu'elle allait bientôt prendre sa retraite.

Faut croire que c'est fait.

Après son désherbage patient, je la vois ramasser les feuilles arrachées et aller les porter dans une boîte de bois sur le côté de sa maison. Ah, un composteur. Ensuite, elle remplit un arrosoir à même une citerne verte branchée sur la gouttière de sa maison. Un récupérateur d'eau de pluie. Je suis impressionnée. Et je ressens un léger complexe. Je considère que mon mode de vie est assez écolo, mais je n'ai ni composteur, ni récupérateur d'eau de pluie. Bon, j'ai pas de jardin non plus, alors je sais ben pas ce que je ferais avec de l'engrais et de l'eau...

La dame revient vers sa plate-bande et abreuve certaines espèces de fleurs. Puis elle utilise une manette pour ouvrir la porte de son garage et va y ranger ses outils de jardinage. Je m'attends à ce que la porte du garage se referme derrière elle. C'est pas plus mal : j'ai un chapitre à terminer moi, faudrait que j'arrête d'espionner les gestes insignifiants d'une jardinière de banlieue, fusse-t-elle écolo...

Contre toute attente, la dame ressort de son garage. Elle contemple son allée. Suivant son regard, j'y vois reluire des petites roches. Y'a des brins de gazon coupé et un peu de terre aussi. La dame redisparaît dans son garage. Lorsqu'elle ressort, elle a un boyau d'arrosage à la main.

Non?!? Elle ne va pas vraiment?

Et oui. Dans un geste de banlieusard caricatural (parce qu'on le rencontre quand même de moins en moins), la dame dirige un jet d'eau vers son allée et chasse minutieusement le gravier et les autres petits déchets jusque dans la rue.

Mes complexes s'envolent aussitôt. Gaspiller de l'eau pour arroser de l'asphalte, j'pense pas qu'il y ait pire niaiserie! Mais d'où vient ce désir qu'ont certaines personnes d'avoir une allée dépourvue de toute saleté?!? Et pourquoi le balais n'est-il pas l'instrument utilisé pour le réaliser?

J'ai beau avoir vécu toute ma vie dans la banlieue, cela demeure un mystère.

vendredi 23 mai 2014

L'objectif du mois est atteint!

Youppi!!! (insérez ici un smiley avec une bedaine qui fait une danse de la joie... c'est ptêt pas élégant, mais c'est fait avec coeur ;)

J'ai atteint mon objectif : j'ai (enfin) un premier jet de Hanaken III.

Ça a été un long, très long, travail, mais je pense que le premier jet est devenu, au fil des mois, une finale assez satisfaisante à la série. L'avantage de l'avoir écrit à un rythme d'escargot, c'est que non seulement j'ai eu tout le temps de peaufiner le plan, mais en plus les premiers chapitres ont mûri en masse! Mettons que je m'attends à plus de direction littéraire pour la seconde moitié du texte, mais bon, je peux plus tellement tarder avant de remettre une version si on veut pouvoir finaliser le tout avant que bébé se pointe le nez.

Aujourd'hui, je m'accorde une journée de repos sans écriture, en attendant que mes premiers lecteurs jettent un œil sur le manuscrit et le parsèment de commentaires.

Les connaissant, lundi j'vais être de retour chez les Hanaken! ;)

En attendant, pendant que je lis un bouquin en sirotant un café glacé (oui, je sais, j'vous écoeure, mais vous prendrez un verre de rosé ce soir pour vous venger), si vous l'avez pas encore fait, faudrait vraiment passer voir la prévente des Six Brumes. L'objectif se rapproche, mais l'échéance aussi.

jeudi 22 mai 2014

Scène de bureau (36)

J'entre dans le bureau de Me Narcisse, une jeune femme élégante et totalement superficielle qui vient d'être assignée à mon équipe de travail, pour lui remettre un dossier. À ce moment-là, comme tout le monde, je la trouvais amusante, n'arrivant pas à croire qu'elle puisse vraiment être aussi égocentrique qu'elle en donnait l'impression.

Sur le bureau de la jeune avocate, là où n'importe quelle autre femme aurait mis une photo de son chum ou de ses enfants, trônait la photo encadrée d'un petit chien noir, auquel on avait passé un jabot blanc comme en portent les avocats.

Moi - Oh, il est mignon. C'est ton chien?

Elle - Oui! Il s'appelle Ryan.

Moi (perplexe) - Ah... Euh... En l'honneur de Ryan Gosling?

Elle - Non, non, c'est parce que c'est le prénom de mon petit frère.

Moi (incrédule) - Tu as appelé ton chien comme ton petit frère?

Elle - Ben oui. Mon chien il est gentil comme mon frère.

Hum... Je me demande ce que le frère peut bien penser de cet "honneur". Mais bon, je préfère poser une autre question.

Moi - Ça doit pas être évident de t'occuper d'un chien avec toutes les heures que tu fais ici.

Elle - Oh, il est chez mes parents! Je m'en suis occupée les premières semaines, mais c'était trop. Je ne pouvais pas le sortir deux fois par jour.

Moi - Ah...

Elle - Au début mes parents disaient qu'ils ne voulaient pas s'occuper d'un chien, mais finalement ils sont très contents de l'avoir avec eux. Ça les force à faire de l'exercice, c'est bon pour eux. Et le samedi, je prends le chien chez moi. Enfin, le matin. Parce que le soir je sors.

J'ai la désagréable impression que les parents ne sont peut-être pas si contents d'être pognés avec un chien non désirés, mais bon... Ayant eu mon quota d'étrangetés et de malaises, je m'apprête à sortir du bureau quand Me Narcisse relance la conversation.

Elle - Mais tu sais, les chiens, c'est plus tellement à la mode. Je devrais m'acheter un chaton à la place. Toutes les actrices d'Hollywood ont des chatons maintenant. C'est tellement mignon les chatons...

Moi (avant d'avoir pu me retenir) - Ptêt que tu devrais demander à tes parents avant s'ils aiment les chats.

Tandis que je mords le dedans des joues pour empêcher d'autres remarques acides de sortir toutes seules, Me Narcisse éclate de rire.

Elle - Oh, t'es trop drôle!

Je suis sortie du bureau sans me douter que je venais de faire la première d'une longue série d'observations qui passeraient six pieds au-dessus de la tête joliment permanentée de Me Narcisse.

Deux semaines plus tard, elle avait un chaton. Quatre mois après, le chaton était devenu trop gros pour son goût et tenait compagnie au chien chez ses parents.

mercredi 21 mai 2014

Fleurs de cerisier (4)

Alors qu'une vie nouvelle fleurit en moi, le hasard se charge de me rappeler, ces jours-ci, la fragilité de l'existence.

Mon premier éditeur en est à ses derniers moments. Si vous voulez avoir une bonne pensée pour lui, son souhait le plus cher est de quitter cette vie doucement, dans son sommeil, exactement comme une fleur de cerisier emportée par le vent.

Qu'est-ce qu'on répond a quelqu'un qui nous fait cette confidence? Rien. Qu'est-ce qu'on peut répondre? Il ne nous reste qu'à lui dire qu'on espère que son désir se réalisera.

Pendant ce temps, un autre pilier de mon univers littéraire est présentement à l'hôpital, en train de lutter pour sa vie. Une journée, tout allait bien, le lendemain on découvrait dans ses veines une menace contre sa santé.

On est tous des fleurs de cerisier, retenues à la branche par les caprices du destin.

Mais il faut se souvenir que, tant que l'arbre est chargé de fleurs, le spectacle est magnifique.

mardi 20 mai 2014

Le Passeur/The Giver de Lois Lowry

Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas.  Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le Comité des sages. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait continent était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand les gens tombaient amoureux. Dans quelques jours, Jouas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique.

J'adore les histoires noires, alors, forcément, j'ai un faible pour les dystopies. Et j'aime encore plus les dystopies qui apparaissent au premier regard comme des utopies... en tout cas, aux yeux des personnages.

C'est le cas dans Le Passeur/The Giver. Les personnages ne savent pas qu'ils sont dans un monde terne, aux règles extrêmement strictes. Selon leur point de vue, ils prospèrent dans le confort de l'Identique et du Même, où tous les gens sont égaux. Puis, peu à peu, le personnage principal, Jonas découvre tous les aspects de la vie qui sont occultés dans leur société et tous les mensonges à la base de leur style de vie. On bascule alors dans la dystopie.

Ce livre, écrit en 1993, a été récompensé par plusieurs prix et il est au programme de nombreuses écoles américaines. Ce n'est guère étonnant : par le biais d'une petite touche de fantastique, il aborde des question d'identité et de mémoire d'une importance intemporelle. À lire les résumés des autres œuvres de l'auteur, ce récit est sans contredit son chef-d'oeuvre. Ses autres bouquins semblent beaucoup plus fleur bleue, plus fantastiques, avec des thématiques moins fortes.

Un film tiré de Le Passeur/The Giver devrait prendre l'affiche bientôt. Alors si vous préférez l'œuvre originale au rendu cinématographique, dépêchez-vous d'acheter le livre! ;)

lundi 19 mai 2014

C'est férié pour quoi déjà?

Ah tiens, mon chum est resté à la maison aujourd'hui.

C'est férié. La fête de quoi déjà? Je sais plus... La Reine, Dollar, les Patriotes, l'ouverture des piscines, les premiers jours de la belle saison... Choisissez!

Pour ma part, j'en ai rien à cirer. Dans ma tête on est le 18 mai 1560 et cette journée-là va durer encore une couple de chapitres.

J'arrive dans le dernier bout de la rédaction d'Hanaken III et j'suis (enfin) sur une lancée de la mort.

J'dois faire un millier de fautes de frappe par page. Peu importe : j'me relirai quand j'aurai fini!

Les samouraïs fondent sur leurs ennemis comme des aigles sur des lapereaux. [...] L’odeur lourde de la mort, mêlée à celle, piquante, de la poudre brûlée, flotte sur la bataille. Ce parfum amer annonce la fin des hostilités...

vendredi 16 mai 2014

Bilan après 1 an et demi sans gluten

Vincent a été diagnostiqué céliaque en novembre 2012, soit il y a un an et demi.

C'est bizarre, notre routine alimentaire a tellement changé depuis ce temps-là, me semblait que ça faisait plus longtemps. Mais non.

Qu'est-ce qui a changé exactement? Oh, des petites choses.

Premièrement, j'ai abandonné l'idée de faire du pain sans gluten. J'veux dire : j'y suis arrivée quelques fois et c'était potable, mais ça valait pas le trouble ni, surtout, le temps! Avant qu'on mange sans gluten, je ne cuisinais pas notre pain tranché. Alors, peu importe le prix du pain tranché sans gluten, maintenant on l'achète. Faut dire que comme c'est pas exactement un régal, c'est rare que Vincent l'utilise ailleurs que pour des sandwichs. Quand on veut du pain pour des fondues au fromage ou pour accompagner un fromage, je fais un pain irlandais. Frais sorti du four, il est délicieux.

Deuxièmement, à cause de cet abandon, j'ai donné ma machine à pain. Parce qu'elle n'avait pas de cycle "sans gluten". Et puis ma pâte à pizza sans gluten ne nécessite pas de pétrissage. Donc la machine (et mes plaques de pizza perforées et mes recettes avec gluten) fait désormais le bonheur de ma petite sœur.

Troisièmement, on a pris l'habitude, avant d'aller souper chez quelqu'un, de lui demander les recettes de ce qu'il entend servir. Ça va plus vite que d'envoyer l'énumération des ingrédients permis ou pas. On peut pointer tout de suite les éléments à surveiller (moutarde? quelle marque?), proposer des alternatives (du riz au lieu du couscous) et amener les ingrédients manquants (souvent de la farine ou de la fécule sans gluten). La plupart de nos amis apprécient et se sentent moins nerveux à l'idée de nous recevoir.

Quatrièmement, on achète une quantité phénoménale de bananes. Parce que j'ai lu, je sais même plus où, que les propriétés anti-inflammatoires de la banane pouvaient aider l'élimination du gluten. Depuis, à chaque fois qu'on a peur que Vincent ait mangé un aliment contaminé au gluten ou alors quand on doit passer plusieurs jours à l'extérieur de chez nous, on ajoute des bananes à son menu jusqu'à ce que les symptômes aient disparu. À date, ça semble marcher : mon chéri n'a pas eu de grosse crise depuis les Fêtes (quand on était allés dans un resto qui avait prétendu avoir un menu sans gluten, mais qui, une fois sur place, a dit avoir changé son menu et a proposé à mon chum de "s'inspirer" de l'ancien menu pour faire sa sélection!) 

Cinquièmement, pour la bouffe de tous les jours, j'ai arrêté d'essayer de faire des recettes identiques aux versions "avec gluten". Désormais, je recouvre mon pâté au poulet d'une couche de patates pilées au lieu de me casser la tête à faire de la pâte sans gluten. La première surprise passée, c'est aussi bon. Pour les tartes, j'utilise des croûtes de biscuits le plus souvent possible. Et les quiches peuvent être réalisées sur une base de chapelure : les œufs feront tout tenir. On s'est aussi inscrits auprès d'une ferme bio pour recevoir des paniers de fruits et légumes tout l'été. Ça va simplifier l'épicerie.

Sixièmement, ben les sorties au resto se sont vraiment raréfiées. On a beau avoir trouvé certains endroits pas trop risqués, notamment les Commensal, Bâton Rouge, Ben & Florentine, Scores (seul resto avec des options sans gluten qui livre dans notre coin), Crudessence, Bistro des bières belges (une institution sur la Rive-Sud que nous fréquentons depuis qu'on sort ensemble, les frites sont délicieuses, leur menu de bière est impressionnant et leurs options sans gluten sont assez nombreuses), mettons que le choix reste mince et peu varié. Faudra qu'on essaie la pizza sans gluten de Domino un moment donné, mais ils livrent pas jusque chez nous (et 50% du plaisir avec la pizza, c'est de se la faire livrer! ;)

Je dois dire que pouvoir manger au restaurant avec l'esprit tranquille, c'est ce qui me manque le plus. Mais bon, en théorie, l'offre ne devrait aller qu'en augmentant. Alors on garde l'œil ouvert! :) 

En attendant, pour me consoler, je vais aller me faire des Fudgesicle...

jeudi 15 mai 2014

Scène banlieusarde (4)

(Mise en contexte : j'habite une banlieue cossue où tous mes voisins semblent être soit des as du jardinage, soit des abonnés aux meilleurs services de paysagement qu'on puisse trouver. Pour Vincent et moi, "jardiner" ça veut dire couper le gazon assez court pour étêter les pissenlits et s'assurer que nos arbres ornementaux sont toujours en vie. Cependant, l'an passé, puisqu'on devait faire refaire le perron, on a payé pour obtenir une jolie plate-bande entourée d'un muret qui fait toute la devanture de la maison. Sans nécessairement penser à ce qu'on planterait dedans.)

Hier, j'ai profité du beau soleil de l'après-midi (et du fait que je venais de terminer mon 22e chapitre) pour m'offrir une promenade jusqu'à la boîte aux lettres commune qui dessert ma rue.

En revenant, du courrier plein les mains, j'ai croisé mes Voisins Sympas, qui étaient occupés à tailler les innombrables végétaux qui transforment leur façade en mini jardin botanique. On s'est salués, ils ont constaté qu'ils allaient bientôt avoir une nouvelle voisine (on a beau se saluer gentiment chaque fois qu'on se croise et échanger quelques mots, avec les manteaux d'hier ils avaient pas encore remarqué mon bedon) et on s'est exclamés tous en cœur :

- Enfin! Il fait beau.

C'est alors que Voisine Sympa a regardé en direction de ma plate-bande. Garnie en tout et pour tout d'une généreuse quantité de paillis foncé, d'une lanterne japonaise en pierre et de deux-trois début de mauvaise herbe.

- En fin de semaine, a-t-elle dit, ça va être le temps de planter.

Oh, oh, est-ce que j'étais devant une tentative de pression sociale? J'ai haussé les épaules.

- Ouais, faut aussi qu'on s'occupe de préparer la chambre du bébé. Alors je sais pas si on aura le temps...

Voisins Sympas m'ont souri.

- Ah c'est sûr, ça c'est encore plus urgent, a dit le voisin. Si vous remettrez du paillis, ça va vous éviter les mauvaises herbes et ça aura l'air propre, jusqu'à l'année prochaine.

J'ai approuvé, on s'est salués et je suis rentrée chez moi.

Et je me suis mis une note : acheter du paillis.

Si ma plate-bande reste propre, ce sera plus facile de continuer à résister aux pressions des jardiniers zélés l'an prochain! ;)

mercredi 14 mai 2014

Scène de bureau (35)

J'étais rentrée tôt ce lundi-là, parce que je travaillais à colliger, corriger, mettre en page et réécrire  un gros dossier et que je voulais avancer mes affaires avant que Collègue-bruyante n'arrive et me dérange.

Une heure plus tard, toujours pas de Collègue-bruyante. Wow! Elle a choisi ce matin-là pour être en retard! J'arrive pas à croire à ma chance. Mon travail a super bien avancé. Le document est dû pour ce jeudi, mais si je maintiens le rythme, j'aurai fini sans problème dans les temps.

Je me lève et je vais me chercher un café. À la machine à café, je croise mon patron.

Patron - Pis, comment ça avance ton dossier?

Moi - Super bien, je devrais finir mercredi en avant-midi, ça nous donnera une marge de manœuvre en cas d'ajustements de dernière minute.

Patron - Parfait. En passant, Collègue-bruyante est malade. Elle ne rentrera pas cette semaine.

La nouvelle me surprend. Collègue-bruyante est rarement malade (malheureusement pour nous, parce que quand elle est absente, ça nous fait des vacances). C'est bizarre qu'elle soit justement malade la semaine où elle devait préparer...

Moi - Hum, elle ne devait pas préparer votre conférence de vendredi?

Patron - Oui.

Moi (distraitement, en versant mon café et en ajoutant du lait) - Un gros truc, documents à rassembler, statistiques à interpréter, des textes à écrire, un Powerpoint à monter... Vous aviez prévu travailler ensemble là-dessus toute la semaine...

Patron - En effet.

Moi (en toute innocence, m'apprêtant à prendre ma première gorgée de café) - Comment vous allez vous débrouiller? Pouvez-vous assigner une autres de mes collègues pour vous aider?

Patron - Non, elles sont toutes trop occupées, pis tu sais bien que dès qu'on a de la rédaction ou des Powerpoint, à faire, faut que ce soit toi ou Collègue-bruyante qui s'en occupe.

Je hoche la tête, même si j'ai mes réserves sur la question. Quand Collègue-bruyante doit rédiger ou monter un Powerpoint, je suis souvent mise à contribution pour l'aider. Et je n'ai jamais compris pourquoi il ne nous a pas trouvé des collègues avec au moins des capacités minimales de rédaction et d'utilisation d'un logiciel de présentation!

Moi - J'suis prise jusqu'à mercredi sur mon dossier. Vous aviez prévu trois jours de travail pour préparer votre conférence. Pis elle a lieu vendredi. Vous allez faire quoi? Annuler la conférence?

Patron - Oh non, je peux pas faire ça. Tu vois, j'ai pensé que...

Oh, oh, je commence à avoir une idée de ce qu'il va dire.

Patron - On a deux options. Soit tu prends les deux mandats et je t'autorise toutes les heures supplémentaires qu'il te faut cette semaine.

Moi - No way!

Patron - Ouais, c'est ce que je pensais. Alors, je pourrais essayer de faire une partie de la rédaction et Collègue-bruyante pourrait sans doute travailler un peu de chez elle pour monter le Powerpoint et avec ton aide...

Moi - On arrivera pas à temps.

Patron (en s'éloignant) - Ben oui, ben oui, on va arriver.

Et en effet, nous arrivâmes. Mon dossier se boucla un peu plus vite que prévu (sans interruption de la Collègue-bruyante, ça a aidé). Patron gribouilla à la main des brouillons à peu près indéchiffrables de ses textes de conférence qu'il ne me resta qu'à retaper, corriger et réécrire. Et le jeudi midi, alors que je croyais que Collègue-bruyante était en train de préparer le Powerpoint depuis son lit de malade, j'appris qu'elle avait refusé de travailler de chez elle, ne se disant pas assez en forme.

J'ai donc fini le Powerpoint en heures supplémentaires ce soir-là. Bon prince, Patron m'a permis de me commander du poulet et de souper en travaillant. J'suis sortie du bureau à l'heure où, d'habitude, je commence à penser à aller me coucher. Et Patron m'avait bien dit d'être à mon poste le vendredi matin au cas où il aurait besoin de mon aide pendant sa conférence.

À partir de ce jour, je me suis promis qu'à chaque fois qu'on évoquerait devant moi la possibilité que je fasse le boulot de deux personnes dans des délais impossibles, même si la possibilité était ensuite officiellement écartée, moi aussi je me ferais porter pâle! Non mais!

mardi 13 mai 2014

L'écrivaine au rayon des sièges d'auto

L'autre jour, avec mon chéri, nous nous sommes aventurés pour la première fois dans un magasin de trucs pour bébé. On avait volontairement retardés cette expédition, sachant que dès l'entrée du magasin on serait bombardés de conseils et de publicités nous ventant les vertus du nouveau gugusse dont nous avons absolument besoin même si on savait pas que ça existait deux minutes plus tôt... Mais bon, comme je suis rendue à six mois de grossesse, on s'est dit qu'il était temps qu'on commence à regarder où on pourrait acheter les trucs essentiels à notre petite puce...

Oh boy! On avait même pas idée de l'ampleur de l'attaque en règle qui nous attendait!!!

Les concepteurs de produits pour bébé sont vraiment machiavéliques. Sachant que la future maman est juste une boule d'hormones sur deux pattes et qu'elle est capable de pleurer à la vue d'un petit bas de laine brodé de flocons de neige, ils ont conçu tous les trucs pour bébé de façon à ce que plus leur prix augmente, plus ils soient mignons.

Et la future maman, qui n'imagine son futur bébé que propre, souriant et habillé de petits pyjamas du plus beau design (et sans tache de régurgitation), passe dans les allées en poussant des petits cris ravis, tenaillée par l'envie d'acheter le contenu du magasin tout entier. Heureusement, dans mon cas, la future maman n'occupait pas tout l'espace de mes pensées. Entre l'écrivaine qui m'habite également et mon chéri qui veillait, je suis parvenue à éviter les pires trappes à argent.

Un exemple? J'ai découvert qu'un paquet de 4 bavoirs en tissu éponge dans des couleurs pastel, ça se vend 10$. Mais à coté de ces paquets génériques dans un emballage banal, vous avez un étalage de bavoirs brodés de nounours ou autres petits animaux adorables. Évidemment, c'est ceux-là qui ont attiré mon attention (pas ma faute, ils sont conçus pour attaquer mes défenses mentales et budgétaires!). Jusqu'à ce que je remarque le prix : 10$ l'unité. L'écrivaine a alors donné un coup de pied mental à la future maman. Hé ho, 10$ pour un bout de tissu sur lequel bébé va baver, recracher sa bouffe ou régurgiter son lait, faut pas exagérer!

On s'est rendus tant bien que mal jusqu'à la section du magasin où étaient exposés les sièges d'auto. Arrivée là, je me sentais en confiance. J'avais évité de réhypothéquer la maison pour des pyjamas, des bavoirs, une poussette ou un mobile, je devrais résister aux sièges d'auto...

Et, en effet, y'a pas grand chose de mignon dans un siège d'auto, fusse-t-il doublé d'un tissu à motifs de petites souris qui jouent à la cachette. Par contre, il semblerait qu'avec les bébés très jeunes, on ne peut pas utiliser un siège d'auto sans mettre un petit coussin pour soutenir le cou du bébé. Vous savez un de ces petits coussins en forme de C qui ressemblent à ceux que les adultes utilisent dans les avions...

Eh bien, dans le magasin de trucs pour bébé, ces petits coussins se présentent sous des formes plus mignonnes les unes que les autres. Il y en avait un, notamment, qui se terminait à chaque extrémité par un minuscule ours en peluche. Tout doux, l'ours en peluche. Avec de jolis yeux en boutons.

J'ai tendu la main vers ce ravissant coussin-à-nounours avec une exclamation de joie trahissant une surdose d'hormones...

Mon écrivaine intérieure m'a empoignée par le collet. Mon chum m'a pris par la main.

Et ils m'ont tirée en dehors du magasin avant que je succombe à l'appel du bidule inutile, mais tellement joliiiiiiiii!

Ouf! Ok, note à moi-même : entrer dans un magasin de trucs pour bébé "juste pour voir ce qu'il y a comme stock", c'est une très très très mauvaise idée.

lundi 12 mai 2014

27 auteurs pour le prix de 3!

En passant, la campagne de prévente des Six Brumes n'est pas terminée!

C'est donc le moment où jamais de vous procurer les œuvres de 27 auteurs différents pour le prix de 3!

Ben oui 27 : il y a vingt auteurs dans l'anthologie (et non dix comme je l'avais écrit tout d'abord!), six dans le Chalet des Brumes, plus Frédérick Raymond qui s'est rendu tout seul comme un grand dans son Jardin de Chair... Hum, attendez, le chiffre n'est pas tout à fait exact, parce qu'il y a des auteurs de l'anthologie qui ont écrit dans le Chalet des Brumes (c'est vous dire à quel point ils sont en demande! hihihihi!) mais bon, 27 pour le prix de 3, ça frappe un peu plus l'imagination que si je dis 23 pour le prix de 3, ce qui est rigoureusement exact et quand même pas mal du tout... ;)

Bref, allez faire un tour du côté de la prévente!

Sinon, vous n'aurez pas le plaisir de recevoir vos volumes dès leur sortie, livrés directement dans votre boîte aux lettres! ;)

vendredi 9 mai 2014

Laisser dormir le plan

On connaît tous la méthode à présent, le mot d'ordre du métier d'écrivain : après avoir fini un premier jet, on le met de côté, on le "laisse dormir" avant de le retravailler.

Récemment, toutefois, j'ai découvert, par hasard, une nouvelle méthode de travail : laisser mûrir le plan au lieu de laisser mûrir le manuscrit.

Hanaken II a été long à écrire. Hanaken III, on en parlera même pas (oui, je maintiens mon rythme d'un chapitre par jour, mais seulement quand mes journées ne se font pas bouffer par les rendez-vous médicaux et les animations scolaires). Dans les deux cas, à un certain moment je me suis retrouvée devant un plan que j'avais presque oublié et, en relisant mes notes, j'ai pu repérer des faiblesses que je n'avais pas vues au départ. Et ces faiblesses, mes notes en "bullet point" les rendaient parfaitement visibles, faciles à corriger, tandis que, dans un manuscrit complet, j'aurais pu passer par-dessus ou, pire, les constater sans savoir où insérer des correctifs.

Je me suis donc dit que pour tous mes prochains projets, j'allais laisser dormir mon plan avant de commencer la rédaction.

Bon, évidemment, pour que le plan "en repos" soit utile, faut qu'il soit détaillé. Personnellement, je me fais toujours un plan chapitre par chapitre de mes romans. J'y inscris les actions principales qui devront avoir lieu, mais également les sentiments qui devront être abordés, les personnages présents, les renseignements historiques ou les détails issus de mes recherches, les dates ou heures s'il faut coordonner les scènes de façon serrée... Parfois, j'y mets même des extraits de dialogue ou des phrases importantes. Vous savez, ces flashs qu'on a au moment où on pense à une histoire? Eh bien pour ne pas les perdre, je les inscrits dans mon plan, aux endroits appropriés.

Ensuite, quand j'entre dans l'étape de la rédaction, il ne me reste plus grand chose à faire. J'ai juste à écrire tout ça au long, en y mettant du style. Je peux prendre le temps, dès le premier jet, de m'attarder aux mots, aux formulations, aux métaphores. De penser à mon contenant, pas juste à mon contenu.

À date, c'est une méthode de travail plus lente que mon ancienne procédure de type "plan schématique, puis on fait un premier jet rapide", mais si j'en juge par le tome II de Hanaken, ça demande aussi beaucoup moins de retravail. En plus ça développe une certaine discipline mentale : en prenant le temps, dès la première rédaction, de s'attarder aux termes choisis pour éviter les répétitions, les adverbes ou les verbes "faire", ça devient un réflexe.

Pis un réflexe que je trouve pas mal payant! :)

jeudi 8 mai 2014

Encore un rendez-vous médical!

Franchement, cette semaine j'ai l'impression que je passe ma vie dans le système de santé!

Rendez-vous de routine chez le gynéco, rendez-vous à l'hôpital pour un vaccin et, ce matin, rendez-vous au CLSC pour vérifier si je ferais pas du diabète.

Y'a rien d'inquiétant, rien de dangereux... mais maudit que ça bouffe du temps!

Bref, vous aurez un billet plus conséquent demain! :p 

mercredi 7 mai 2014

Appel à tous - titre et auteur recherché!

Hé ben, me voilà placée dans une situation qui ne m'arrive pas souvent : je cherche désespérément à me rappeler le titre et l'auteur d'un livre. D'habitude, ma mémoire me permet d'avoir au moins une idée partielle du titre ou du nom de l'auteur et après quelques recherches Google, je trouve le reste, mais là, rien à faire.

Alors je vais faire appel à vous... Surtout que j'ai l'impression que le roman que je recherche est peut-être l'œuvre d'un de nos Grands Anciens de la SFFQ.

Je vous mets en contexte : le roman est une dystopie que Vincent et moi nous souvenons tous les deux avoir lu à l'école au début de notre secondaire. Ce qui veut dire que le roman a été publié avant 1998. Il était probablement édité dans une collection jeunesse de l'époque (mais j'ai épluché les catalogues de Tisseyre et Médiaspaul sans rien trouver). On a un vague souvenir d'une page couverture où on voyait au moins un personnage avec des yeux laiteux et des oreilles un peu pointues. (Je soupçonne que Vincent et moi avions tous les deux cru que c'était un elfe et que c'est pour ça qu'on avait été attirés par le bouquin).

L'histoire était celle d'un adolescent (on ne sait même plus si c'était un gars ou une fille) qui vivait dans une société où une vaste caste d'exploités s'échinait à faire un travail manuel pénible qui, peu à peu, rendait les travailleurs aveugles. Lorsqu'ils ne voyaient plus rien, ils étaient envoyés dans une autre région du monde, qu'on décrivait comme un paradis, où ils seraient servis et choyés jusqu'à la fin de leurs jours. Bon, évidemment, quand le personnage principal décide de suivre l'un des vieux qui a été envoyé vers ce lieu paradisiaque, il ne trouve qu'une fosse dans laquelle les vieux aveugles sont précipités et meurent.

Alors, est-ce que ça rappelle quelque chose à quelqu'un?

mardi 6 mai 2014

Pour rigoler un peu ce matin

Je sais pas si vous avez lu cet article. (Si c'est pas fait, prenez une minute, c'est pas long...)

Maintenant, essayez d'imaginer la réunion de politiciens et hauts fonctionnaires américains qui a donné lieu à la réponse citée : "Il n'entre pas dans la politique de cette administration de détruire des planètes".

Non seulement ils ont dû avoir de la misère à garder leur sérieux, mais je me demande si l'ironie de la situation leur a échappée (parce qu'ils sont bien partis pour détruire cette planète-ci... ah mais ils ont mis "planètes" au pluriel, alors ils ne mentent peut-être pas...).

Oh et pour tous les écrivains de SF, l'analyse "sérieuse" de l'utilité d'une éventuelle Étoile de la Mort est à conserver! ;)

lundi 5 mai 2014

Retour de Boréal - Pis merci aux lecteurs! :)

Désolée pour le retard dans la publication du billet, mais j'émerge à peine.

J'ai beau vivre une grossesse en forme, une nuit de 7h de sommeil, suivie par une journée de Boréal intense, puis d'une nuit d'environ 6h de sommeil (le temps que mes voisins de chambre arrêtent de faire la fiesta), mettons que ça m'est rentré dedans pas mal!

Pour rester dans le ton du Boréal, j'suis un vrai zombi ce matin! :p

Mais bon, j'ai quand même récupéré assez de facultés intellectuelles pour lire mes courriels et les résultats des prix Boréal.

Donc, merci beaucoup aux lecteurs du blogue qui étaient présent au Boréal! :) J'ai remporté le Prix Aurora-Boréal de la fanédition. Ça me fait plaisir de savoir que j'écris pas dans le vide et qu'il continue à y avoir des gens qui passent par ici régulièrement. Paraît que mon blogue accompagne bien le café! ;)

Il semblerait que je me sois aussi mérité une mention spéciale dans la catégorie "pro" du concours d'écriture sur place! :) Luc me dit que mon texte devrait être publié dans Solaris (même si d'habitude ils publient juste les gagnants). J'vous confirmerai ça si ça se concrétise.

D'ailleurs, faut que je dise un gros merci à Luc qui s'est dévoué pour accepter mes prix à ma place et qui a même pris la peine de m'écrire les résultats quasiment en direct. :)

Ah pis merci à Isa pour le lift et le partage de la chambre.

Pis merci à mon chum d'avoir accepté de passer la fin de semaine tout seul. Pauvre lui, entre les salons du livre et le congrès, il me perd quand même pas mal de jours par an!

Pis merci à bébé d'avoir été tranquille et de pas avoir donné trop de coups de pied pendant les tables-rondes (même si les réactions de la foule pendant le maltraitement de textes la faisait sursauter).

Pis là... Ben là je vais m'arrêter, parce que sinon vous allez penser que vous êtes tombés sur une rediffusion des Oscars! :p

La liste complète des gagnants de la fin de semaine se trouve .

vendredi 2 mai 2014

Direction Québec, objectif Boréal

Aujourd'hui, je succombe aux forces d'attraction obscures et je me lance sur les routes (enfin, dans le réseau de transport en commun, puis sur le siège passager de la voiture d'Isa) afin de répondre à l'appel qui invite les écrivains à converger vers Québec afin d'assister au Congrès Boréal.

Ce sera sans doute, pour quelques années, le dernier congrès tenu à Québec où je me permettrai d'aller. Je sens qu'après ça je vais surtout être présente à ceux de Montréal.

J'ai donc une pensée pour tous ceux qui manquent le congrès de cette année. Je le sais que vous auriez aimé ça être des nôtres, pour partager des discussions intellectuelles, participer à des tables-rondes sérieuses, échanger sur les difficultés de l'écriture... et, surtout, pour avoir du fun entre amis! ;)

Ce ne sera que partie remise! :)

jeudi 1 mai 2014

Scène de bureau (34) - De la maison

Bien installée sur mon sofa, mon portable sur les genoux, je reçois un courriel de mon ancienne collègue.

Elle - Pis, comment ça se passe à la maison?

Je m'empresse de répondre.

Moi - Ah, pas pire pantoute jusqu'à maintenant, j'écris, t'as pas idée!!! Trois chapitres en trois jours. Mais aujourd'hui, je sais pas pourquoi, je trouve le silence vraiment intense. Ptêt que je m'ennuie d'avoir quelqu'un avec qui parler...

Sa réplique me parvient quasiment instantanément.

Elle - Si ça peut te consoler, j'ai une extinction de voix, pis la boss pue de la gueule à dix pas à matin!

Moi - Finalement, tu sais quoi? J'm'ennuie pas pantoute! ;)

Non, pas une miette!

Le remède quand le silence tape sur les nerfs : mettre de la musique. La difficulté : en trouver une qui donne pas à bébé envie de gigoter! :p