vendredi 29 avril 2016

N'oubliez pas de voter!

En passant, il vous reste seulement 48 heures pour voter pour l'Enchanteresse portait des Levi's dans la catégorie meilleure nouvelle vos œuvres préférées éligibles aux prix Aurora-Boréal!

Le bulletin de vote est ici et la liste des titres éligibles est .

(Si vous vous demandez pourquoi il n'y a pas eu de billet mercredi, c'est tout simplement parce que j'ai dû changer les jours de garderie de la puce pour aller à un rendez-vous et que je n'arrive pas à mettre un billet en ligne, et encore moins à répondre aux éventuels commentaires, les jours où elle est avec moi, parce que son nouveau jeu préféré est "profitons du fait que maman ne me regarde pas pour essayer de me jeter en bas du divan"! O.o)

lundi 25 avril 2016

De l'usage du narrateur omniscient

Lorsqu'on commence à écrire, deux narrateurs s'imposent "par défaut" : le "je" et le narrateur omniscient qui joue allègrement au ping-pong entre les psychés des divers personnages et nous révèle au petit bonheur la chance les informations qu'il plaît à l'auteur de dévoiler.

Ateliers vonarburgesques (vonarburgiens?) obligent, voilà plusieurs années que je me suis à peu près sevrée de ces deux narrateurs. Si le "je" fait une apparition de temps à autres, je préfère nettement utiliser un "il" aligné sur un personnage qu'un narrateur omniscient.

Parce que le narrateur-qui-sait-tout a un gros défaut : il sait tout. Pas moyen, lorsqu'on l'utilise, de manipuler le lecteur en lui cachant des informations. Ou, en tout cas, pas moyen de le faire sans tricher (par exemple avec un personnage qui nous avoue au bout de trois chapitres quelque chose qu'il aurait normalement pensé bien avant). Et les lecteurs aguerris, ça n'aime pas la triche.

Cela dit, je me suis rendue compte dernièrement que mon amour du narrateur aligné vient de la nature même des histoires que j'écris : des récits de noirs ou de mystère, où la tension dramatique dépend des émotions des personnages. Dans ce genre de récit, forcer le lecteur à adopter un seul point de vue, cela sert une double fonction : premièrement, cela permet de lui ménager des surprises et, deuxièmement, cela le place dans une situation plus près de sa réalité, soit celle de l'individu qui ne connaît que ses propres pensées et qui peut juste deviner celles des autres. Je crois que ça renforce l'identification avec le personnage.

Par contre, si la tension dramatique de mes récits dépendaient des actions entreprises, par exemple dans une quête épique, un roman à énigme ou certains types de thriller, je pourrais me permettre d'entrer allègrement dans la tête de tout le monde, sans que l'histoire n'en souffre. Il me suffirait d'éviter l'effet ping-pong et de garder une certaine logique dans les changements de point de vue, histoire que le lecteur ne soit pas désorienté et ne pogne pas mal au cœur.

Qu'est-ce que vous en pensez?

mercredi 20 avril 2016

Linge mou

J'avais préparé un beau billet où je vous racontais qu'un des plaisirs de la vie de travailleuse autonome, c'est de mettre à l'horaire un lunch avec un ami qui est aussi travailleur autonome, en plein milieu de la semaine.

Et de profiter du déplacement pour magasiner, pendant que les boutiques sont vides, des trucs essentiels à notre travail, comme des livres de référence, du thé et des souliers pour bébé (euh...).

J'annonçais aussi la création officielle de la "Ligue des écrivains en linge mou" (le nom est une création de Luc Dagenais), organisation à but anti-lucratif, dont la principale mission est de corrompre le plus d'écrivain possible en les attirant vers le linge mou et de provoquer l'effondrement de l'industrie du pantalon inconfortable.

Malheureusement, l'ami en question ayant dû annuler le dîner, je vais rester chez moi.

Et troquer mon jeans pour un pantalon de yoga.

Longue vie au mou!

lundi 18 avril 2016

À vos claviers, prêts, votez!

C'est le moment de voter pour les nominés des prix Boréal de cette année!

La liste des ouvrages éligibles est ici.

Le formulaire de vote est là.

Pis je ne propage pas cette information seulement parce que j'ai deux nouvelles éligibles et que j'espère que l'une des deux va être en nomination... mais, bon, j'avoue que ça ajoute à ma motivation! ;)

mercredi 13 avril 2016

Mon dernier salon d'ici... un moment donné!

Samedi, je serai au Salon du livre de Québec pour signer des Hanaken de 11h à 13h et de 17h à 20h.

Si ça vous tente de me voir, c'est l'occasion de passer me faire un coucou.

Parce que ce sera mon dernier salon d'ici... un moment donné! ;)

J'ai plusieurs projets de romans en cours, mais rien d'achevé, rien de signé, donc aucune date de parution en vue. Je suppose que si tout va bien, l'un d'eux sortira fin 2017 ou alors en 2018. Je reprendrai alors la tournée des salons.

Il y a eu une époque où disparaître du circuit comme ça pendant un an ou deux m'aurait beaucoup angoissée.

Là j'ai surtout peur de m'ennuyer de la gang.

Mais je vais vous avouer que ça va grandement simplifier ma vie. Partir de la maison sans ma puce d'à peine un an, mettons que ça a demandé beaucoup d'organisation. Dans un an ou deux, ça devrait être pas mal plus simple de quitter la maison pour quelques jours.

Cela dit, j'suis contente d'avoir pris le temps de faire les salons cette année. Les répits-sans-bébé m'ont fait le plus grand bien. :)

Et je vais espérer que ça aura une influence positive sur le montant de mon chèque de droits d'auteur! ;)

lundi 11 avril 2016

La parentalité change-t-elle l'écriture?

Certains parents-écrivains m'avaient dit "Tu vas voir, une fois maman, tu n'écriras plus de la même manière. Y'a des affaires horribles que tu ne voudras plus raconter. Surtout si ça touche les enfants."

À l'époque, ça m'avait déstabilisée et inquiétée. La maternité allait-elle m'empêcher du jour au lendemain d'exploiter mes thématiques préférées, les conflits humains et les noirceurs de l'âme? Allais-je devenir l'une de ces écrivaines qui trouvent toujours une raison pour éviter aux enfants d'être des victimes collatérales des évenements?

Je m'étais juré que ce ne serait pas le cas.

Finalement, je me connais pas mal bien. Non, je n'ai pas l'impression que la maternité a changé mon écriture. En tout cas, elle ne m'empêche pas d'écrire des trucs horribles et noirs, ni de brasser solidement mes personnages sous le prétexte qu'ils sont des enfants.

La seule différence, c'est que maintenant, des fois, je braille en écrivant! O_o

Gênant, mais pas trop handicapant... :p

Et vous, la parentalité ou la non-parentalité vous donne-t-elle l'impression d'influencer votre écriture?

mercredi 6 avril 2016

Tranche de vie (12)

Ma puce est à la garderie. Je suis installée sur mon divan avec mon portable. Et j'écris comme une possédée (j'ai toujours pas fini l'interminable liste de trucs prévus dans mon échéancier).

Mon chum entre dans la maison. Hein, quoi? Il ne peut pas être déjà 16h30?!? J'ai pas dîné! Me suis pas entraînée! J'ai même pas pris ma douche! J'ai pas assez écrit! Coup d'œil à l'horloge. Ah non, il est juste midi trente.

Moi - Euh... t'as déjà fini ta journée?

Lui - Non, je vais travailler de la maison, j'ai un rendez-vous chez le doc cet après-midi.

Moi- Ah oui, c'est vrai...

Et me voilà repartie dans ma bulle. Mon chum se fait à dîner. S'installe sur le sofa. Regarde la télé en mangeant.

Plus tard, je lève la tête. Ah tiens, il n'est plus à côté de moi. Coup d'œil à l'horloge. 13h30. Ouais, faudrait ptêt que je dîne... Je vais juste finir ce paragraphe.

Mon chum redescend du bureau (où il était allé travailler).

Lui - Je m'en vais à mon rendez-vous. As-tu fait le lavage?

Moi - Euh...

Non. Pis j'ai pas dîné non plus. Pis il est 14h30. Mon chum part. Je pourrais ptêt juste finir ma scène et...

C'est ainsi que je me suis retrouvée à manger mon dîner tout en faisant du lavage et en cuisinant mon souper. Les cheveux mouillés. Sans m'être entraînée.

Mais avec la satisfaction du texte qui a bien avancé.

J'aime ma vie! ;) Et vous?

lundi 4 avril 2016

La phrase qui oriente la réécriture

Dans "Écrivain, mémoire d'un métier", Stephen King dit que vous devriez être capable de résumer l'essence de votre texte en une seule phrase.

À l'époque où j'ai lu ça, ça m'avait semblé niaiseux. N'importe qui peut, avec un peu d'esprit de synthèse, résumer n'importe quel texte en une seule phrase! (Vous parlez à une fille qui a fait un nombre incalculable de fiches de lecture durant ses études universitaires, d'où ma vision un peu biaisée).

Mais depuis que j'ai commencé à donner des ateliers d'écriture et à faire un peu de direction littéraire, j'ai compris la sagesse de ce conseil.

Premièrement, je fais désormais la différence entre "le texte" et "l'essence du texte". Résumer le texte, c'est résumer les actions qui s'y retrouvent. Cerner l'essence du texte, c'est mettre le doigt sur ce qui dépasse le particulier du texte et permet, en faisant appel à des émotions plus généralement partagées, de toucher le lecteur (bref, ce sont les conflits intérieurs ou les évolutions des personnages). Le problème? Cette essence n'est pas toujours présente. Ou à tout le moins, pas toujours visible.

Dernièrement, j'ai donc acquis un nouveau réflexe quand je lis un texte. Celui de demander à l'auteur : "Qu'est-ce tu me racontes exactement avec cette histoire? Dis-moi ça en une phrase."

(Excusez la taille du cliché dans l'exemple qui suit).

Et là, si l'auteur se perd en détails, en description de la quête des huit parties de l'épée des héros de jadis, j'essaie de le remettre sur les rails. "Ok, mais qu'est-ce qui motive les personnages, quel est l'enjeu?"

Encore là, l'auteur risque de s'égarer, de me raconter les motifs de l'un, qui a perdu ses parents, de l'autre qui veut marier la princesse... Des raisons extérieures, particulières à chacun. Je ne lâche pas mon bout, je veux une réponse vaste, englobante.

Quand l'auteur finit par balbutier "C'est l'histoire de quatre personnages qui partent en quête d'une épée capable de sauver leur monde et qui découvrent, en cours de route, que ce n'est pas l'épée qui permettra le sauvetage, mais plutôt leur capacité à s'entraider", là, enfin, on tient le bon filon.

Le bon filon pour quoi? Pour la réécriture!

Une fois qu'on a réussi à résumer en une seule phrase l'essence du texte, je crois qu'on peut réécrire beaucoup plus efficacement. La phrase-résumé devient le guide qui permet repérer ce qui est important ou pas, ce qu'on doit mettre en lumière et ce qu'on doit cacher.

Enfin, à date c'est la méthode que j'applique. Qu'est-ce que vous en pensez?