jeudi 26 mai 2011

Le livre des choses perdues de John Connolly

Je m'étais juré que je ne relirais plus de John Connolly, après avoir été profondément déçue par le dernier roman policier que j'avais lu de lui et où, après un début bien noir et bien réaliste, le surnaturel se présentait sans avoir été invité dans le dernier quart du récit!

Cependant, lorsqu'on m'a prêté Le livre des choses perdues, on a pris la peine de me spécifier : cette fois-ci, Connolly ne mélangeait pas les genres, il avait ouvertement décidé d'écrire un livre de fantastique noir. J'ai donc accepté de lui donner une chance.

La Seconde Guerre mondiale gronde. Oppressé par l'atmosphère familiale, le jeune David se réfugie dans les livres. Une nuit, il pénètre dans un univers parrallèle peuplé de créatures inquiétantes, hybrides de ses lectures et de ses terreurs. Égoïstes, violentes, elles s'entredéchirent pour la mainmise du royaume. Poursuivi par un mystérieux être malfaisant, David se trouve plongé au coeur d'une terrible lutte de pouvoir. 

Si le résumé vous évoque un hybride entre Narnia et un roman d'horreur, vous n'êtes pas tombés loin. Le récit s'inspire ouvertement des versions non censurées des contes traditionnels (où Cendrillon condamne ses demi-soeurs à danser pieds nus sur du verre cassé brûlant), ainsi que des sous-textes des mêmes contes (où le grand méchant loup était pas un loup). En fait, si vous avez aimé l'ambiance du film "Pan's Labyrinth/ Le labyrinthe de Pan", on loge à la même enseigne ici. Mais avec un meilleur scénario, oserais-je ajouter.

Récit de dilemnes moraux, histoire d'un adolescent qui devient adulte, ce roman, définitivement destiné aux adultes malgré son protagoniste adolescent, est fort intéressant et dans l'ensemble très bien réussi.

Sauf pour un chapitre. Je ne sais pas comment l'éditeur a pu accepter de laisser le chapitre avec les nains, mais je m'étonne que Terry Pratchett n'ait pas hurlé au plagiat!!! Cette trentaine de pages en début de roman introduit une touche humoristique facile et tout à fait malvenue. Heureusement, on ne la retrouve plus ensuite.

À lire si vous êtes nostalgiques de Narnia, d'Alice au Pays des Merveilles et de l'Histoire sans fin, mais que vous avez depuis appris, et accepté, que les histoires pour enfant cachent parfois de fort cruelles réalités!

(Lecture 2011 #24)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour cette suggestion de lecture. Je voulais éventuellement lire du Connolly et ne savait pas trop par lequel commencer. Je vais donc y aller avec celui-ci.

- Michel Gingras

Gen a dit…

@Michel : Entk, c'est son meilleur à date tant qu'à moi.