lundi 4 février 2013

C'était où la violence insoutenable?

À peu près tous les critiques de La Presse ont écrit dernièrement pour dire à quel point le premier épisode de la deuxième saison de la série policière québécoise 19-2 était d'une violence insoutenable. À la limite, les moins sensibles ont dit que c'était d'un réalisme haletant.

Coudonc! Mon chum et moi venions de finir de regarder, péniblement, la première saison (qu'on nous avait vendue comme un "nouveau Omertà" et qui ressemblait plutôt à "Virginie, dans un poste de police) alors on s'est dit qu'on allait au moins regarder le premier épisode de la seconde. Peut-être que, soudainement, il y allait avoir un fil conducteur, de la tension, de l'action... bref, tout ce qui manquait à la première saison.

Pour ceux qui n'ont pas lu les innombrables critiques, je vous donne une petite mise en contexte : dans le premier épisode de cette saison, les deux patrouilleurs qui font office de personnages principaux se retrouvent à traquer un tireur fou dans une école secondaire, avec tout leur poste de police en renfort. On suit donc les policiers et le tireur, alors qu'ils progressent dans l'école et que les corps s'accumulent.

Dit comme ça, on comprend pourquoi la violence pourrait sembler insoutenable, hein?

Ben non, paniquez pas. Vous avez déjà vu pire.

L'épisode est ultra réaliste, je dois lui donner ça. Juste pour voir les policiers manoeuvrer, il vaudrait la peine d'être écouté.

Mais le réalisme coupe la tension. Il y a des temps morts. On suit l'action du point de vue des policiers, mais toujours avec des plans très vastes, des points de vue de "narrateur omniscient". Parfaits pour comprendre l'action. Parfaits, également, pour nous éviter les effusions de sang. Les blessés par balle, de façon fort réaliste, tombent au sol comme des sacs de patates et restent là. On sait pas trop s'ils sont morts, vivants, blessés gravement ou pas... Réaliste, oui, mais très loin de l'émotion que vous pouvez générer avec des cadrages serrés, des ralentis, des scènes de dernières paroles, etc. Le réalisateur aurait pu faire bien pire s'il l'avait voulu. Visiblement, il a choisi un point de vue presque clinique, qui est parfait pour son propos : nous faire vivre le tout du point de vue des patrouilleurs.

Bref, c'était un bon épisode. Bien fait, sans pathos inutile, dans une série qui se complaisait jusqu'à présent à disséquer le moindre petit drame humain jusqu'à ce qu'il prenne des proportions gigantesques.

Mais ça valait pas le roman-fleuve d'articles sur le thème du "on ne devrait pas montrer des choses pareilles" et "ça ravive les souffrances d'un drame comme Dawson".

Après avoir lu ces articles, vous savez ce que je me suis dit?

Ouais, la moyenne d'âge des chroniqueurs de La Presse suit celle de la population : elle augmente. Et en vieillissant, y'en a qui se ramollisent! :p

5 commentaires:

Hélène a dit…

Virginie dans un poste de police? LOL, je n'irais jusque-là, mais justement ce que j'aime de cette série, c'est la réalité des policiers, vue d'un autre point que dans la poursuite en voiture, la violence, les menottes, les coups de feu. C'est plus réaliste et il allait de soi de monter l'émission comme telle. Moi j'ai bien ressenti la tension, juste à voir les acteurs tendus justement comme des cordes d'arcs, prêts à bondir, l'autre qui ne sent plus sa gâchette, etc. J'ai bien aimé, mais ce n'est pas un suspense policier, en effet.

Isabelle Lauzon a dit…

Pas vu cette série... Entendu de bons commentaires par contre, mais ça n'intéressait pas du tout mon chéri. Et là, tiens, ton billet vient de faire descendre mon intérêt d'un cran ou deux... :)

Gen a dit…

@Hélène : L'angle est effectivement intéressant, mais j'pense qu'il y aurait moyen de raconter la même chose, mais en mettant quelques "grands arcs" qui nous tiendraient davantage en haleine. Là je trouve ça plat.

Et oui, les comédiens font des boulots excellents (sauf deux), mais un moment donné ils ne peuvent pas tout porter sur leurs épaules.

@Isa : Lol! Si ton chum est comme le mien, il supporterait pas! :p

ClaudeL a dit…

Peut-être parce que c'est québécois, avec des acteurs qu'on connaît, mais j'ai senti la tension, j'attendais le commanditaire pour me calmer, alors je dirais bien plus... bon disons réaliste à défaut de mieux que les séries américaines traduites qui banalisent la violence dans notre esprit à force de ne pas y croire et de savoir que c'est de la télé, donc pas vrai.

Gen a dit…

@ClaudeL : Je pense que ce qui m'a complètement déconnectée de l'expérience, c'était les plans trop larges.

Parce que oui, le réaliste était au rendez-vous, mais on dirait que ça en était presque clinique... Enfin, pour moi, ça n'a pas marché.