jeudi 18 juin 2015

Éloge des supers infirmières (2)

L'autre jour, je me présente avec ma puce à son rendez-vous de suivi médical, auprès de l'infirmière praticienne qui lui tient lieu de pédiatre (et qui suit également mon chum).

Ma puce va super bien, mais mon chum file pas fort. Il prend des antibiotiques depuis quelques jours (suite à une greffe de gencives) et là il a le torse couvert de plaques rouges qui brûlent, en plus d'être perclus de fatigue. Il est allé consulter un pharmacien, qui lui a seulement dit d'arrêter l'antibiotique en question.

Tandis que l'infirmière examine la puce, mon chum lui mentionne son état. En l'entendant, je peux pas m'empêcher de me dire que, pauvre lui, il va se faire répondre d'appeler le lendemain matin pour prendre rendez-vous. Heureusement, cette clinique n'est pas trop débordée : il devrait obtenir la ligne en quelques heures et avoir un rendez-vous dans la semaine, vu que c'est urgent.

Mais c'était compter sans notre super infirmière. Alertée, elle demande à mon chum de lui montrer ses plaques. Après les avoir vues, elle téléphone au secrétariat de la clinique, demande à ce qu'on lui amène le dossier de mon chum. Elle termine l'examen de ma puce tandis que le dossier de mon chum arrive, puis consulte le-dit dossier, s'assure qu'il n'y a pas de gluten dans le produit qu'elle pensait prescrire, rédige une prescription pour un médicament destiné à calmer la réaction allergique, ainsi qu'une demande de consultation avec un allergologue, va faire contresigner le tout par le médecin qui la supervise, revient et nous remet ça avec le sourire.

Euh... Un intervenant du système de santé qui s'occupe d'un patient qui n'avait pas rendez-vous? Je n'en crois pas mes yeux et mes oreilles.

Comme on s'apprête à franchir la porte, l'infirmière me lance :
- Oh, je sais que vous avez déjà un médecin de famille, madame, mais des places se sont libérées ici, alors si jamais vous voulez que je vous prenne en charge, comme je m'occupe déjà de votre mari et de votre fille, vous avez la priorité.

Quitter mon médecin de famille? Ce médecin qui me suit depuis dix-sept ans? Qui est en pré-retraite à heures réduites depuis dix ans? Avec qui je dois prendre rendez-vous six mois à l'avance? Qui m'a déjà prescrit un médicament contre-indiqué lorsque le patient a un historique familial d'ACV trois mois après que ma mère, également suivie par ce médecin, a fait un ACV? Qui me redemande mon historique médical complet à chaque visite, alors qu'il doit ben être écrit quelque part dans mon dossier?

J'ai failli embrasser la super infirmière. Vous avez jamais vu une fille signaler aussi vite que moi le numéro de la RAMQ pour faire inscrire un changement de médecin!

Depuis, je me suis rendue compte d'un truc qui explique peut-être la différence entre l'excellence du service de ma super infirmière et le service plutôt moyen faible dont j'ai été témoin de la part des médecins : l'infirmière praticienne, elle est payée à l'heure, pas à l'acte.

2 commentaires:

richard tremblay a dit…

J'ai rien de spécial à dire, sauf que mon médecin est le plus gentil des docteurs, mais je ne voulais pas que prenne fin ta longue séquence de billets avec au moins un commentaire, alors voilà., c'est fait...

Gen a dit…

Lol! Celui-là n'a en effet pas suscité de passion, mais bon, on parle tellement des primes des médecins et de leur rémunération ces temps-ci, fallait que je parle du fait que la rémunération à l'acte, c'est ptêt pas la panacée.