vendredi 11 novembre 2016

Remontée en flèche

L'année 2016 a été dure sur mon moral. Pour une raison très simple : je n'ai pratiquement rien publié! (une seule nouvelle et c'était une réédition d'un texte à distribution limitée) Pourtant, avec ma puce qui commençait la garderie, j'ai écrit comme jamais. Trois jours par semaine, 4 à 8 heures par jour, j'ai posé mes doigts sur mon clavier et enchaîné les phrases.

Mais il faut compter avec les délais habituels du monde littéraire : les projets collectifs auxquels j'ai participé ne sortiront qu'en 2017. Les romans auxquels je travaille ne verront sans doute pas le jour avant 2018... et ça c'est si je me botte le derrière pour les terminer rapidement.

Je suis dans le creux de la vague créée par l'arrivée de ma puce dans ma vie. C'est drôle : je m'attendais à ce qu'il y ait un creux, mais comme ma puce est née en 2014, je croyais qu'il arriverait avant. Mais non, encore une fois, à cause des délais habituels (et du fait que j'ai travaillé d'arrache-pied juste avant sa naissance pour remplir un peu mes tiroirs), c'est deux ans plus tard que je le ressens.

Bref, tout ça pour dire que, jusqu'à récemment, plus 2016 avançait, plus je déprimais.

Et puis le téléphone a sonné. Quand la dame du Conseil des Arts du Canada s'est présentée, je ne comprenais pas ce qu'elle me voulait. J'ai cru à un appel de sondage. Puis elle a prononcé les mots "prix Canada-Japon" et "lauréate". Je crois que mon cerveau a mis une bonne minute à saisir ce qu'ils signifiaient.

Depuis ce coup de téléphone mon moral est remonté en flèche. J'ai senti mon travail reconnu. Mon avenir s'est éclairé. Mes finances ont poussé un soupir de soulagement.

Et là j'ai hâte à 2017! :)

... pis à la remise officielle du prix. Parce que j'ai toujours pas l'argent entre les mains et une école vient d'annuler les six journées d'animation qu'elle m'avait commandée, pour cause de subvention non reçue. Et faut que je paie le gars qui a réparé la fuite d'eau dans ma porte d'entrée. Ah, les aléas de la vie de travailleuse autonome!

6 commentaires:

Claude Lamarche a dit…

Et on ne parle pas des impôts.
J'ai déjà connu une préposée à ce qu'on appelait alors "L'assurance-chômage" qui ne comprenait pas qu'une artiste peintre (un peu le même genre de vie de travailleur autonome qu'un auteur) pouvait avoir des dépenses une année, mais que les revenus ne seraient que l'année suivante, voire dans deux ans ou jamais. Pour elle, il n'y avait que l'équation: dépenses et revenus et il fallait que ça "balance" dans la même année.

Bon, pas vraiment rapport, mais ça peut jouer aussi sur le moral.
Allez, on continue!

Une femme libre a dit…

Une fuite d'eau... dans une porte d'entrée??? Il ne t'arrive rien d'ordinaire vraiment! Je suis contente pour le prix et pour les publications qui vont bien finir par aboutir, et pour ton enfant tant désirée qui grandit en beauté et pour ta vie que tu as eu le courage de choisir. Il y a tant de gens qui restent dans un emploi qui ne les satisfait pas. Tu as eu le courage de foncer.

Gen a dit…

@ClaudeL : Heureusement, je ne gagne pas assez de revenus pour payer des impôts! (Ou, entk, l'an dernier, je pense que ça m'a coûté 100$ au total!) Mais en effet, le système n'est pas fait pour qu'on puisse investir une année et récolter les fruits l'année suivante. C'est d'ailleurs pourquoi, quand mon laptop est décédé en décembre il y a quatre ans, j'ai attendu en janvier pour le remplacer. Sinon, ça m'aurait fait trop de dépenses dans la même année. O.o

@Femme libre : Ça coulait par la moulure surplombant ma porte d'entrée, mais la fuite venait d'un joint fini sur la façade. Bref, la porte n'était pas le problème. (Dommage, remplacer la porte ça aurait coûté moins cher que refaire le revêtement de la façade!!!)

Je ne vais pas mentir : si je n'avais pas reçu des héritages qui nous ont permis de nous libérer de la majeure partie de nos dettes et de ses constituer un fond d'urgence, je ne pense pas que j'aurais eu le courage de faire ce que je fais là. Je n'en aurais tout simplement pas eu les moyens.

CJ a dit…

Bravo pour ton prix! Je te trouve courageuse de t'être lancée comme ça. Je continue un certificat en rédaction en janvier pour me donner plus de cordes à mon arc mais en je veux aussi me lancer en janvier 2018. Je vais profiter de la prochaine année pour travailler et ainsi arriver à payer mes dettes pour pouvoir me lancer. Et j'ai aussi un conjoint qui accepte de compenser à l'occasion pour me donner une chance. C'est un rêve pour moi de faire ce que je veux vraiment dans la vie.

Gen a dit…

@CJ : En théorie (et à condition de ne pas manger de viande et de chauffer la maison au minimum), nous pouvons vivre avec le seul salaire de mon chum. Tout ce que je gagne, c'est de "l'extra" (mais sans cet extra-là, je ne pourrais pas remplacer mes souliers ou mes vêtements troués!). Je ne pense pas que je me serais lancée si on avait eu besoin que je fasse un certain revenu chaque année. Parce que les rentrées d'argent sont vraiment trop inconstantes pour le moment.

Cela dit, bonne chance pour réaliser ton rêve! Mais en plus de payer les dettes, à ta place je me constituerais un fond d'urgence. Les experts disent "l'équivalent de six mois de dépenses" pour un travailleur autonome.

CJ a dit…

Merci pour tes conseils. Comme je ne compte pas juste faire du littéraire mais aussi de la rédaction générale et peut-être même de la traduction, je devrais pouvoir m'en sortir. Mais je sais qu'il faut un bon coussin avant de se lancer.